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La lutte contre le tabagisme

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 223 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 30/01/2018
    • de GERADON Déborah
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    Le rapport pour la Fondation contre le cancer sur le comportement des fumeurs en Belgique (rapport pour l’année 2017) met en avant plusieurs chiffres inquiétants en matière de tabagisme.

    Premièrement, une personne sur cinq fume en Belgique ce qui est bien entendu beaucoup. Mais plus inquiétant, certaines classes sociales ou catégories d’emploi sont plus touchées par ce phénomène.

    Chez les sans-emploi et les ouvriers, le pourcentage de fumeurs grimpe à plus de 30 %. L’attrait de la cigarette électronique, souvent avec nicotine, est également pointé du doigt.

    Certes, il y a eu une évolution de mentalité concernant la cigarette. Cette même étude montre que 73 % des fumeurs regrettent d’avoir commencé à fumer et que 65 % d’entre eux voudraient par ailleurs arrêter.

    Afin d’aider ces fumeurs à réaliser leur souhait d’arrêter, de nouveaux plans d’action sont-ils envisagés en collaboration avec "tabacstop" ?
  • Réponse du 13/02/2018
    • de GREOLI Alda

    Effectivement, tous les deux ans la Fondation contre le cancer étudie les comportements des fumeurs en Belgique. Comme l'honorable membre le note, l’étude menée en 2017 a mis en exergue qu’un Belge sur 5 fume et que, parmi eux, 17 % sont des fumeurs quotidiens. Le pourcentage de fumeurs grimpe à 25 % chez les personnes âgées de 25 à 34 ans.

    La tendance montre clairement que les inégalités en matière de santé se creusent, car les classes les plus défavorisées comportent plus de fumeurs et ceux-ci arrêtent moins souvent. La classe sociale la plus défavorisée compte ainsi 32 % de fumeurs contre 11 % dans la classe la plus favorisée. Les mêmes différences se rencontrent en matière de catégories d’emploi : les sans-emplois comptent 39 % de fumeurs, les ouvriers 30 %, les employés 14 % et les cadres 13 %.

    Comme l'honorable membre l’a bien souligné, l'enquête relève une évolution positive des mentalités face à la cigarette : 73 % des fumeurs regrettent d’avoir commencé à fumer et 65 % souhaitent arrêter.

    Tabacstop travaille activement à conseiller toute personne cherchant de l’information sur le sevrage tabagique et à accompagner les fumeurs qui le souhaitent vers une vie sans tabac. En 2017, la Fondation contre le cancer a comptabilisé 8.817 contacts via sa permanence téléphonique (dont 5.042 contacts francophones) et dénombré pas moins de 6.497 contacts dans le cadre du coaching téléphonique (dont 3.503 francophones). Enfin, 922 nouvelles inscriptions au coaching téléphonique (dont 463 francophones) ont pu être enregistrées. Ces chiffres sont plutôt encourageants.

    Pour aider les plus démunis à rompre avec la dépendance à la nicotine, Tabacstop rembourse également les substituts nicotiniques aux personnes dans le besoin sur base de critères définis.

    Pour répondre à la question, de nouvelles mesures efficaces pourraient en effet être prises afin de renforcer ces tendances, mais ces mesures rentrent en grande partie dans les compétences du Gouvernement fédéral. Je pense à l'instauration du paquet neutre, à l'interdiction de la publicité dans tous les points de vente (display ban) et à l’augmentation du prix du tabac.

    De mon côté, je continue à soutenir la ligne d’écoute Tabacstop de la Fondation contre le cancer à hauteur de 315.000 euros. J'ai en outre renforcé mon soutien à la Fondation en lui offrant une convention pluriannuelle pour 4 ans, de 2017 à 2020. Cette convention lui permettra de planifier ses actions sur plusieurs années.

    Par ailleurs, la Fondation contre le cancer fait partie du groupe Plan wallon sans tabac (PWST) qui rassemble les opérateurs que je subventionne pour la lutte contre le tabagisme pour un total avoisinant 700.000 euros.

    Grâce au rassemblement de ces différents acteurs, le PWST a conçu un plan d'action en matière de tabac. Ce plan est en train d'être finalisé et il s'insèrera dans le Plan de prévention et de promotion de la santé.

    Dans les années qui viennent, les actions entreprises seront poursuivies, dans la mesure bien sûr où leur évaluation est positive.