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Le label "Prix juste au producteur"

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 274 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 06/02/2018
    • de MORREALE Christie
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Alors que la majorité de nos agriculteurs vendent leur production à perte, le Collège des producteurs a, il y a plusieurs mois, entamé une réflexion sur « le prix juste ». En effet, d'un côté, les producteurs agricoles ne sont généralement plus suffisamment rémunérés pour couvrir leurs coûts de production et, de l'autre, les consommateurs belges sont de plus en plus sensibles au manger local et se disent prêts à soutenir les premiers maillons de la chaîne alimentaire.

    Un nouveau label va voir le jour. Intitulé « Prix juste au producteur », il est destiné à guider le consommateur dans ses achats pour tenir compte d’une juste rémunération en faveur des producteurs agricoles wallons.

    Ce label fait suite à l’avis de 1 000 consommateurs qui ont été interrogés pour savoir s’ils étaient sensibles à la rémunération des producteurs. Il semblerait qu’environ 60 % d’entre eux marquent leur intérêt pour des produits qui assurent aux producteurs une rémunération plus juste. Un cahier des charges a donc été élaboré et comporte 14 critères.

    Monsieur le Ministre peut-il nous informer plus précisément sur ces critères ? Ce label ne concernera-t-il que la production wallonne ? Une campagne de communication va-t-elle accompagner le lancement de ce label ?

    En effet, les labels se multiplient, il est donc nécessaire d’informer le consommateur sur les avantages de ces labels afin, comme cela est l’objectif premier, de l’orienter vers un produit qui permet une rémunération.
  • Réponse du 13/02/2018
    • de COLLIN René

    L’ASBL SoCoPro est la structure propriétaire de la marque déposée « Prix juste producteur » dont le cahier des charges est établi sous la responsabilité du Collège des producteurs.

    Le processus de labellisation démarre par une simple demande du producteur ou du groupe de producteurs concernés ; s’ensuivra la formalisation d’un engagement à respecter les règles du cahier des charges ainsi qu’un audit réalisé par les services de l’ASBL SoCoPro sur base des 14 critères du cahier des charges. Dès constatation du respect des critères, un numéro d’identification est fourni en même temps qu’une autorisation circonstanciée d’usage du label.

    Un plan de contrôles additionnels dans la durée sera mis en œuvre selon le volume et le niveau de risque de chaque dossier ; en effet les demandes pourront concerner tant des filières courtes (B to C en individuels ou en groupes) que des filières longues (B to B en groupes) qui engendreront des charges de contrôle et des risques différents. Afin de garantir la qualité du processus de labellisation, un organisme de contrôle est mobilisé pour contrôler de manière indépendante le respect des procédures de labellisation mises en œuvre par l’ASBL SoCoPro.

    Le cahier des charges est basé sur 14 critères qui se regroupent en 4 axes :

    - les groupes de producteurs;
    - le respect des coûts de production;
    - la transparence et la durée des engagements;
    - l’indépendance des producteurs.

    Les 14 critères sont détaillés sur le site . Une distinction est à faire pour les acteurs impliqués dans la vente directe pour laquelle certains critères ne sont pas utiles.

    Une grande variété de produits est susceptible d’être certifiée dès lors qu’un minimum de 80 % est originaire du producteur ou du groupe de producteur demandeur. L’ensemble des 11 filières wallonnes est concerné.

    Le démarrage des travaux d’audit est prévu pour le 1er mars 2018. L’objectif est de disposer d’une offre de base diversifiée pour septembre 2018.

    L’évaluation de l’impact se fera via des mécanismes de rapportage de l’ASBL SOCOPRO et du Collège des Producteurs, au travers

    - de la caractérisation du nombre de producteurs et des volumes économiques de produits commercialisés sous le label;
    - de la notoriété auprès des consommateurs.

    Pour l’heure, les relais dans la presse nous laissent présager d’un intérêt certain des consommateurs ; l’enjeu des prochains mois sera donc de mobiliser ceux-ci et de construire l’offre de produits.

    J’en appelle donc à chacune et chacun à agir en ce sens.