/

Le mesurage de la qualité de l'air

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 719 (2017-2018) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 08/02/2018
    • de DENIS Jean-Pierre
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    Greenpeace a annoncé son intention de citer en justice la Région wallonne pour - je cite - « la manière trompeuse dont elle organise les relevés de pollution atmosphérique ».

    De son côté, la Commission européenne a mis sur « liste noire » la France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et d’autres reprochant à ces pays le manque de mesures appropriées pour l’amélioration de la qualité de l’air. Selon Greenpeace, la Belgique pourrait être ajoutée à la liste. L’association reproche notamment que les relevés officiels ne soient pas représentatifs.

    On le sait, le dioxyde d’azote (NO2) fait de nombreuses victimes au niveau européen, et bien entendu chez nous aussi. Plus de 10.000 cas recensés par l’AEE (Agence européenne de l’environnement) en 2014.

    En collaboration avec l’AWAC, des points de mesure spécifiques ont été mis en place à proximité des zonings de Ghlin-Baudour et Villerot-Tertre-Hautrage. Ces dispositifs ont permis d’apporter des précisions quant à la qualité de l’air de l’entité.

    Comment Monsieur le Ministre prend-il l’annonce de Greenpeace ? Quels sont ses contre-arguments ? Ne peut-on envisager de systématiser la mise en place de stations permanentes à plus grande échelle ? Peut-être avec la collaboration des pouvoirs locaux ? Comment sont répertoriés les dispositifs de mesurage ? La couverture en est-elle suffisante et adaptée à la réalité ? Quels sont ses moyens d’action et sa stratégie pour éviter que la Wallonie ne soit mise en lumière sur un sujet aussi sensible ?
  • Réponse du 28/02/2018
    • de DI ANTONIO Carlo

    Pour rappel, Greenpeace indique que le réseau de mesure wallon des oxydes d’azote n’est pas implanté de manière adéquate, invoquant que nombre de stations de mesure se trouvaient en milieux ruraux, alors que la première source d’émission des oxydes d’azote est due au trafic.

    En réalité, le réseau télémétrique wallon comprend 23 stations de mesure, dont 18 sont équipées pour la mesure des oxydes d’azote. Le respect strict des critères de la directive européenne 2008/50 ne nous impose pourtant que 6 points de mesure.

    La directive impose également que le dioxyde d’azote soit mesuré dans au moins 50 % des points de mesure pour l’ozone. Or, en Wallonie, les concentrations les plus élevées en ozone se situent en milieu rural, c’est ainsi qu’un nombre non négligeable de stations rurales sont équipées de moniteurs NOx.

    Dans les zones urbaines, le réseau de mesure permanent compte trois stations à Charleroi, trois à Liège et une à Mons. Ces stations mesurent la qualité de l’air de fond dans les villes, sous influence donc des sources urbaines dont le transport.

    L’AWAC et l’ISSeP caractérisent les milieux urbains et la problématique liée à la circulation des véhicules. Ainsi plusieurs campagnes temporaires de caractérisation des milieux urbains ont été entreprises et sont à l’agenda, dont principalement :

    - Une vaste campagne orientée spécifiquement sur la problématique du trafic, qui a débuté en 2012 et est toujours en cours, a été mise en œuvre à Namur-Jambes. Une cinquantaine de tubes à diffusion passive Nox ont été déployés au centre de Namur, ainsi que plusieurs stations mobiles. Cette démarche a été réalisée en collaboration avec la ville de Namur et avec les TEC.
    - Une double campagne de mesure de la qualité de l’air (NOx, PM, UFP, Black carbon, HAP) a été menée directement le long de la E411 (parking de Nil-Saint-Martin) en 2012-2013 et en 2016.
    - Une campagne d’évaluation de la qualité de l’air aux abords de l’école de Wépion.
    - D’autres campagnes en milieu urbain à Charleroi, la Louvière, et Mons ont été réalisées entre 2010 et 2012.

    La Wallonie a donc une idée très précise de la qualité de l’air dans les centres urbains et à proximité du trafic. Face à la problématique des émissions des véhicules thermiques qui interpelle de plus en plus notre société, l’AWAC a toutefois décidé de planifier l’installation de plusieurs stations permanentes supplémentaires.

    La première concerne le centre de Namur, place Maurice Servais. Une collaboration avec la Ville de Namur a permis de lancer le projet d’installation de la station l’année passée. Le marché public concernant le dessin d’un kiosque qui accueillera la nouvelle station a été récemment attribué. Cette station mesurera les concentrations de fond urbain en particules fines, black carbone, ozone, et dioxyde d’azote dans le centre-ville.

    Deux autres stations permanentes sont prévues, l’une à Liège et l’autre à Charleroi. Les démarches ont été entreprises avec les Villes de Liège et de Charleroi en vue de trouver un site d’implantation permanente afin de mesurer la qualité de l’air à proximité du trafic. Les campagnes temporaires de mesures préalables à l’installation seront réalisées dès que les autorisations des différents pouvoirs publics seront délivrées.

    Le réseau de mesure en temps réel comporte, pour chaque polluant, un nombre de points largement supérieur à ce qu’impose la directive. La répartition actuelle de ces points de mesure permet des calculs d’interpolation fiables en tout endroit du territoire entre les stations.

    Les données issues des réseaux de mesure alimentent en temps réel une base de données européenne. De plus, un rapport annuel sur l’état de la qualité de l’air en regard avec les exigences de la directive est transmis chaque année à la commission. Plus localement, les sites web de l’AWAC et de CELINE informent sur la qualité de l’air en temps réel.