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L'étude des rendements agricoles wallons

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 280 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 08/02/2018
    • de MORREALE Christie
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Selon SOLAGRO, une entreprise française, les rendements agricoles français ne cessent de diminuer.

    Constate-t-on un phénomène similaire en Wallonie ? Doit-on considérer que notre production globale augmente ou diminue en comparaison aux cinq dernières années ? Le cas échéant, quels sont les phénomènes qui expliquent une diminution de rendements pour certaines cultures et, éventuellement, une augmentation du rendement pour d’autres ? Ce suivi est-il effectué de manière annuelle par les services de Monsieur le Ministre ?
  • Réponse du 05/03/2018
    • de COLLIN René

    La Direction générale statistique (DGS) du SPF Économie publie chaque année une « estimation de la production des cultures agricoles ». Ce document, dans sa version définitive, donne pour les principales cultures agricoles, la superficie, le rendement moyen et la production estimée à l’échelon du Royaume, des Régions institutionnelles, des Provinces et des régions agricoles. Ces données sont rapportées à EUROSTAT, l’Office de Statistiques de l’Union européenne.

    Sur longue période, on observe une progression spectaculaire des rendements pour toutes les cultures agricoles. Si l’on se restreint aux vingt dernières années, on note la poursuite de la tendance globale à l’accroissement des rendements, avec des variations selon les cultures. Sur les cinq ou six dernières années, la progression des rendements se poursuit, mais de manière moins accentuée que sur une plus longue période. En résumé, les rendements continuent d’augmenter, mais leur croissance ralentit.

    Il est à noter que l’année 2016 fut parmi les deux plus mauvaises années des vingt dernières années, pour l’ensemble des cultures agricoles. En revanche, 2017 a été une des meilleures années de la période pour les cultures d’hiver, ainsi que pour les pommes de terre, les betteraves et le maïs. On n’en dira pas autant pour les cultures fruitières dont certaines variétés de pommes notamment, ont eu à souffrir de gelées tardives, au moment de la floraison.

    D’une manière générale, les progrès en matière de génétique et de phytotechnie, tempérés ou accentués par les évènements climatiques et leur époque de survenance pendant la saison culturale, expliquent ces tendances. Des progrès sont encore envisagés et envisageables dans de nombreux domaines et notamment, en sélection variétale, laissant pressentir des augmentations de rendement.

    Si l’on prend en considération le changement climatique, la Belgique jusqu’à présent a plutôt bénéficié d’effets positifs. À l’avenir, d’ici une quarantaine d’années, il est très probable que l’Europe occidentale ait à subir des baisses de rendement plus ou moins sévères selon l’espèce, pour les cultures largement pratiquées actuellement ; ces baisses étant provoquées par des conditions plus chaudes avec modification du régime saisonnier de précipitations, accroissant le stress hydrique. En revanche, des cultures actuellement non présentes chez nous pourraient se développer sous nos latitudes. En outre, avec la probable élévation du niveau des mers, des terres sises en bordure côtière, très productives, risquent d’être perdues ou impropres à l’usage agricole, suite à la salinisation des sols ; mais ceci ne concerne pas la Wallonie.