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La réalité économique de la Wallonie

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 283 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 20/02/2018
    • de STOFFELS Edmund
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation

    Soyons réalistes et ne confondons pas nos espoirs avec la réalité.

    Des économistes mènent régulièrement des expériences qui ont pour but de comparer des Régions assez similaires au niveau macro-économique, mais différentes de par leur politique.

    À ce niveau la Belgique est un bon sujet.

    Il y a la Région flamande régulièrement citée parmi les bons élèves européens et il y a la Région wallonne que l’on retrouve régulièrement dans les moins bons élèves européens – pour en rester à une formule diplomatique et moins sévère.

    Il existe une différence de 30 % de PIB par habitant entre les deux Régions, des taux de chômage et de création d’activités totalement opposés.

    On en parle depuis longtemps, mais le rattrapage wallon n’est toujours pas d’actualité.

    Pourquoi de telles différences et comment les expliquer ?
  • Réponse du 16/03/2018
    • de JEHOLET Pierre-Yves

    Cette question est très vaste, et sa réponse pourrait faire l’objet d’une étude spécifique en soi.

    Comme le relève l'honorable membre justement, le PIB annuel par habitant de la Wallonie (26.400 euros en 2015) reste inférieur à la moyenne européenne (28.900 euros), représentant 86 % de celle-ci (une fois convertie en unités standard de pouvoir d’achat), ce qui place notre région parmi les régions dites « en transition » (dont le PIB se situe en 75 et 90 % de la moyenne de l’union) et lui a ouvert par ailleurs la porte à un soutien accru de la part des fonds structurels européens. Par comparaison, le PIB de la Flandre à pareille époque se situait à 37.300 euros/habitant, soit 121 % de la moyenne UE (chiffres Eurostat, mars 2017). Cette situation évolue peu depuis plusieurs années.

    Le constat n’est pas neuf et l’argument tiré de la lente transition wallonne d’une économie industrielle vers une économie moderne centrée sur le secteur tertiaire et les activités à haute valeur ajoutée ne peut être invoqué indéfiniment. Or, force est de constater que les mesures successives adoptées par la Wallonie ces 15 dernières années, dont les différents Plans Marshall, si elles ont pu contribuer à un timide redressement, n’ont pas suffi à combler l’écart. Je m’attelle d’ailleurs, depuis ma prise de fonction, à en recentrer la portée sur les mesures les plus pertinentes.

    L’évolution récente a montré que la Flandre a mieux résisté à la crise économique de 2008 que la Wallonie et Bruxelles (croissance du PIB réduite à 1,2 % de moyenne par an sur la période 2009-2015, pour 0,3 % en Wallonie, et 0,1 % à Bruxelles).

    Pourtant, selon le Bureau fédéral du Plan, les perspectives ne sont pas entièrement sombres. Ainsi, la croissance wallonne sur la période 2016-2022 se rétablirait à 1,3 % de moyenne annuelle (pour une moyenne belge de 1,5 %), dans un contexte visant à favoriser la création d’emplois, notamment par la réduction des coûts du travail.

    Il faut enfin souligner que certaines études récentes remettent en cause la seule prise en compte du PIB/habitants comme mesure de la richesse d’une région, et proposent des modèles alternatifs, tenant compte par exemple du PIB/emplois.

    En tout état de cause, mon action en tant que Ministre de l’Économie et de l’Emploi vise plus que jamais à réduire les écarts toujours présents avec la Flandre. À cet égard, la restructuration des outils financiers wallons, et un ciblage plus pertinent des mesures de soutien à l’emploi et aux entreprises constituent de premiers pas dans la bonne direction.