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La hausse des travailleurs transfrontaliers

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 284 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 20/02/2018
    • de STOFFELS Edmund
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation

    D’après les statistiques de l’INAMI les travailleurs francophones et germanophones provenant de l’arrondissement de Verviers qui passent la frontière d’un pays limitrophe chaque jour sont en nette augmentation.

    En 2015, 10.965 travailleurs verviétois passaient la frontière d’un pays limitrophe, contre 29.994 pour l’ensemble de la Province de Luxembourg. Cela démontre bien que notre arrondissement qui n’est pas, et de loin, le plus peuplé de Wallonie participe pour une bonne part du total wallon qui compte 51.548 travailleurs et 85.515 pour l’ensemble de la Belgique.

    En 2 ans c’est du côté néerlandais que la progression a été la plus marquée (+ 66,6 %), mais ils partaient de plus loin, le Grand-Duché (+ 54,6 %).

    On constate aussi que les femmes sont plus nombreuses à passer la frontière vers l’Allemagne (2.792 femmes contre 2.480 hommes) alors qu’au contraire les hommes sont plus nombreux à passer la frontière du Grand-Duché (3.723 hommes contre 1.528 femmes).

    Le Directeur de l’UCM de Verviers, Jean Jungling, se dit surpris de ces chiffres tout en s’en réjouissant, car cela veut dire que nos travailleurs sont appréciés en dehors de nos frontières et même en Allemagne où les employeurs sont très exigeants.

    À mes yeux, cela met aussi fin au mythe du travailleur qui se repose sur son matelas social en attendant que l’emploi soit créé devant sa porte. Bien au contraire, si nos travailleurs sont appréciés du côté des Grands ducaux et des Allemands (et ailleurs), cela démontre à l’inverse que la problématique du manque de travailleurs qualifiés en Belgique (en Wallonie) est en partie un problème fait maison. C’est à cause d’un manque d’offres et à cause d’une attractivité plus poussée chez nos voisins que les travailleurs passent la frontière. Avec pour effet, que les patrons de l’autre côté choisissent d’abord ceux qui ont un profil qui leur convient.

    Ne doit-on pas déduire de cette observation que la question des métiers en pénurie et du manque de travailleurs qualifiés est aussi une question d’un manque de compétitivité des entreprises au niveau de l’attractivité en matière d’offres d’emplois ? Ne doit-on pas poser la question dans les deux sens : d’une part, celle que Monsieur le Ministre évoque régulièrement en opposant le taux de chômage à l’offre en matière d’emplois non occupés ? Et, d’autre part, l’incapacité des entreprises wallonnes (frontalières) de maintenir l’emploi attractif chez nous, car les chiffres sont clairs : si tous ceux qui font la navette transfrontalière tous les jours restaient en Wallonie, il n’y aurait pratiquement plus d’emplois qualifiés non occupés.
  • Réponse du 14/03/2018
    • de JEHOLET Pierre-Yves

    Les chiffres de l’INAMI dénombrent 52.796 Wallons travaillant dans un pays frontalier, soit 4,8 % de l’ensemble des salariés résidant en Wallonie.

    Je tiens à signaler que la hausse de la mobilité des travailleurs wallons vers un pays limitrophe s’accompagne également d’un nombre croissant de Wallons occupés en Belgique.

    Les résultats des enquêtes sur les forces de travail permettent d’estimer que la population active occupée a augmenté de 1,3 % entre 2015 et 2016. Cette hausse provient tant d’un nombre croissant de Wallons travaillant dans un pays frontalier (0,7 %) qu’en Belgique (Wallonie 1 %, Flandre 6,8 % et Bruxelles 3,2 %).
    Les enquêtes ne font pas état du type de poste occupé. Il n’est donc pas possible de faire un lien clair entre le profil de ces travailleurs et la pénurie d’emplois qualifiés.