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Les risques sanitaires liés à la consommation de l'eau de distribution

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 764 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 20/02/2018
    • de WAROUX Véronique
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    Une étude d'impact de la Commission européenne a récemment établi que 22,7 millions d'Européens ont été exposés en 2015 à des risques sanitaires liés à la qualité de l'eau qu'ils boivent.

    En Belgique, il s'agissait de 8 % de la population. Ce chiffre semble énorme. Que reflète-t-il précisément ?

    Quelle est notre position par rapport à nos voisins européens ?

    La situation wallonne serait davantage préoccupante que celle de la Flandre dans la mesure où le réseau est plus ancien et où les investissements pour l’entretien de ces canalisations n’auraient pas été faits. Le représentant de la SWDE a notamment cité l’exemple de Mons où les canalisations datent de la fin du XIXème siècle. D’autres régions comme Virton et Vresse-sur-Semois sont, elles, épinglées concernant le taux de bactéries présentes dans l’eau.

    La situation du réseau à ces endroits est-elle vraiment préoccupante ?

    Ces informations sont de nature à inquiéter la population qui consomme couramment l’eau du robinet. Elles sont également contraires aux campagnes visant à inciter les ménages à consommer davantage l’eau du robinet pour réduire notamment la quantité de déchets plastiques.

    Qu’en est-il exactement ?

    La réaction de Monsieur le Ministre n’a pas tardé. Il s'est voulu rassurant en démentant fermement l’information selon laquelle l’eau du robinet wallonne pourrait représenter un risque pour la santé des consommateurs.

    Peut-il rappeler les contrôles dont l’eau de consommation fait l’objet ?

    Monsieur le Ministre semblait indiquer que les résultats wallons concluent à un taux de conformité de l’eau du robinet pour les paramètres impératifs de 99,71 %. Comment dès lors expliquer ce différentiel par rapport aux résultats européens ?

    Peut-il aussi rappeler les investissements consentis au cours de ces 10 dernières années sur le réseau wallon ?

    Quels sont les paramètres qui sont prioritairement étudiés par la Commission européenne ?

    Quelles sont les mesures qui pourraient être prises et qui seraient de nature à améliorer notre positionnement ?
  • Réponse du 12/03/2018
    • de DI ANTONIO Carlo

    L’étude d’impact sur laquelle la Commission européenne s’est appuyée pour préparer sa proposition de directive est sujette à caution. Il s’agit d’un assemblage d’hypothèses simplifiées dont certaines sont non fondées. Par exemple, les résultats concernant les paramètres indicateurs comme le fer ont été mis sur le même pied que les paramètres avec incidence sur la santé comme le mercure ou le benzène, absents de longue date dans nos eaux de distribution.

    Les rapports transmis par l’administration concernant la qualité de l’eau de distribution démentent totalement l’information selon laquelle l’eau du robinet pourrait présenter un risque pour la santé des consommateurs wallons. Les exigences wallonnes en matière de contrôle de la qualité de l’eau sont plus sévères que celles préconisées par l’Europe, ce qui fait de l’eau de distribution en Wallonie un des produits alimentaires les plus contrôlés. Rien qu’à l’échelle de la SWDE, qui alimente près de 70 % du territoire wallon en eau potable, plus de 30.000 échantillonnages sont réalisés chaque année, sur tout le trajet de l’eau, du site de captage jusqu’au robinet du consommateur.

    Pour 2016, le taux de conformité des analyses était de 98,9 %, tous paramètres confondus.
    Pour les paramètres microbiologiques, le taux de conformité des résultats, qui viennent d’être communiqués à la Commission européenne, est de 99,12 %. Pour les nitrates et les pesticides, il est respectivement de 99,9 % et 100 % ! Les micropolluants métalliques accusent une conformité plus faible (95,6 %), en raison principalement du renforcement de la norme pour le plomb depuis 2014. À noter que leur impact sur la santé est moindre que celui des paramètres microbiologiques.

    Ces dernières années, les investissements consentis par les opérateurs pour le renouvellement du réseau sont de l’ordre de 100 millions d’euros par an.
    Parmi ceux-ci, 84 millions d’euros ont été consacrés au remplacement des raccordements au plomb depuis 2010, ce métal causant bon nombre de non-conformités au niveau du robinet du consommateur, car de nombreuses maisons anciennes disposent encore de conduites en plomb.