L'agriculture biologique et l'importation en Wallonie
- Session : 2017-2018
- Année : 2018
- N° : 298 (2017-2018) 1
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Question écrite du 20/02/2018
- de MORREALE Christie
- à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
En juin 2013, le Gouvernement wallon s’est doté d’un Plan stratégique bio qui fixait des objectifs à atteindre en 2020, à savoir, 14 % de la surface agricole utile cultivés selon les critères de l’agriculture biologique, 1 750 exploitations sous le label bio et 3 % des produits alimentaires achetés en bio.
En décembre, Monsieur le Ministre annonçait une révision du plan initial pour augmenter les objectifs à savoir, atteindre les 18 % de la surface agricole utile, les 2.000 exploitations certifiées bio et les 6 % de part de marché des produits bio.
Cette révision a notamment pour ambition de répondre davantage à la réalité du terrain notamment en termes d’importation des produits, faute de productions locales.
Monsieur le Ministre peut-il me préciser le pourcentage de produits issus de l’agriculture biologique qui sont importés en Wallonie ? Quelles sont les spéculations agricoles identifiées comme particulièrement déficitaires en Wallonie ? Quels sont les différents obstacles rencontrés dans ces spéculations ? Comment entend-il développer ces secteurs les plus déficitaires ?
Réponse du 12/03/2018
- de COLLIN René
Mes services suivent l’évolution de divers indicateurs, relatifs d’une part aux moyens de production et d’autre part au marché des produits bio. C’est le déséquilibre entre l’évolution de ces paramètres, la demande se développant proportionnellement plus vite que la production wallonne, qui nous amène à conclure à un accroissement des importations. Aucune statistique spécifique n’est cependant disponible pour étayer cette conclusion, ni pour donner plus de détails en la matière.
C’est toujours en application du plan stratégique que l’ASBL Biowallonie est chargée de suivre l’évolution des divers secteurs de production du secteur bio wallon. Certaines de ces spéculations connaissent un développement significatif, voire spectaculaire. C’est notamment le cas des productions avicoles et récemment de la production laitière. D’autres filières peinent à se développer en bio, c’est clairement le cas de la filière porcine. Actuellement, la Wallonie importe des porcs engraissés des pays voisins.
Face à cette situation, un Groupement de Producteurs de Porcs Bio a été créé en 2016 à l’initiative de l’Union nationale des agrobiologistes belges (UNAB), mettant notamment en place un système visant à garantir aux producteurs l’obtention d’un prix rémunérateur pour leur production. En 2016 et pour la première fois depuis 2010, le nombre de porcs bio a ainsi augmenté.
En s’appuyant sur cette expérience, le plan stratégique bio a intégré dans sa nouvelle mouture une nouvelle fiche action qui vise à « développer et renforcer la cohérence et l’organisation de l’offre dans les filières biologiques wallonnes prioritaires ». Il s’agira, dans chaque filière bio, d’analyser les besoins en création de Groupement de Producteurs et d’identifier les filières qui sont considérées comme prioritaires par les agriculteurs bio. L’action vise à structurer les agriculteurs bio par filière grâce à la création de Groupements de Producteurs 100 % bio.
Les finalités poursuivies sont de faire coïncider l’offre et la demande en produits bio de Wallonie, d’assurer la pérennité des activités agricoles bio en soutenant un développement cohérent de l’agriculture biologique en Wallonie, en adéquation avec la demande, mais aussi de prévenir les risques encourus par une croissance rapide et désorganisée du secteur bio. Pour cette nouvelle action, que je juge essentielle pour assurer un développement durable du secteur biologique wallon, un montant de 250.000 euros par an est ainsi prévu. Un appel à projets sera lancé prochainement pour désigner les acteurs qui seront chargés de la mise en œuvre de ce projet ambitieux.