La nécessité de renforcer l'accueil et l'accompagnement des personnes cérébro-lésées en Wallonie
Session : 2017-2018
Année : 2018
N° : 247 (2017-2018) 1
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Question écrite du 23/02/2018
de BONNI Véronique
à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
En juin 2017, un appel à projets pour un budget de 5 millions d'euros a été lancé pour créer des places pour les personnes polyhandicapées et cérébrolésées.
Part cérébrolésées, on désigne des personnes qui ont acquis une lésion cérébrale que ce soit en raison d’un traumatisme crânien à la suite d'un accident, d'une chute, d'une agression ou de personnes victimes d'un accident vasculaire cérébral. Troubles moteurs et sensoriels, troubles de la communication : les séquelles peuvent être très sévères.
Étant donné les progrès de la médecine, on constate que le nombre de personnes cérébrolésées ne cesse d'augmenter. Pourtant, il existe peu d'institutions adaptées à l'accueil de ces personnes. Elles sont donc soit placées en MRS, soit dans des institutions pour personnes handicapées mentales.
Pour ces personnes et leur entourage, une des difficultés supplémentaires est de pouvoir faire le deuil de la vie précédente et, malheureusement, être placé parmi des personnes handicapées mentales ou des personnes âgées n'y concourt pas.
Face aux difficultés rencontrées par ces personnes et leur entourage, quelles sont les actions menées par la Wallonie afin de renforcer leur accueil spécifique ? Existe-t-il des mesures afin de soutenir les familles des personnes cérébrolésées ? À combien estime-t-on le nombre de personnes cérébrolésées en Wallonie ?
Actuellement, combien d'institutions sont spécialisées dans la prise en charge exclusive de personnes cérébrolésées ? Avec quelle capacité d'accueil ?
Enfin, concernant l'appel à projets précité, qu'en est-il des projets retenus ? Combien de places pour personnes cérébrolésées pourront être créées grâce à ce projet spécifique ?
Réponse du 12/03/2018
de GREOLI Alda
Je suis très sensible à la problématique des personnes cérébrolésées pour qui, effectivement, le déficit de solution est préoccupant.
Comme mentionnée par l'honorable membre, la prise en charge de ces personnes est très spécifique, vu la complexité de leur pathologie, le « deuil » de leur vie avant l’accident, le partenariat avec les proches et les familles,…
En termes de soutien et d’accompagnement, les agents des Bureaux régionaux ainsi que les agents de la Cellule Cas prioritaires de l’AViQ réalisent ces missions de suivi, de conseil et d’aide dans la recherche de solutions.
Sur les 434 demandes adressées à la Cellule en 2016, 27 concernaient des personnes cérébrolésées. De par le mécanisme de « places nominatives », la Cellule a pu créer des solutions de prises en charge pour 8 personnes ayant une cérébrolésion.
Outre ce suivi, l’Appel à Projets ciblé sur la cérébrolésion et le polyhandicap devrait déboucher sur la création de places ciblées pour ces deux types de profils. Les candidatures ont été examinées par un jury composé d'associations de familles. Une programmation sera soumise au Gouvernement wallon dans les mois qui viennent, mais à ce stade, aucune décision n'a encore été prise, une analyse des coûts nécessaires au fonctionnement de ces services étant en cours.
Enfin, le Centre de Ressources Lésion Cérébrale du « Ressort » à Mazy a pour missions d'orienter, d'informer, d'aider et de soutenir personnes cérébrolésées, proches ou professionnels confrontés à la problématique. Au niveau du nombre de personnes touchées par la cérébrolésion en Wallonie, je peux donner les chiffres qui ressortent de l’étude de 2014 de Madame Yolande VERBIEST, ceux-ci concernent la Belgique : il y a 30.000 nouveaux cas par an de victimes d’un trauma crânien, dont 10 % garderont des séquelles sévères. Il faut ajouter à ce chiffre 20.000 nouveaux cas d’Accident Vasculaires Cérébraux par an, dont 30 % gardent d’importantes séquelles et deviennent dépendantes d’une tierce personne.
Au niveau du nombre d’institutions accueillant ce type de public, sachant que les structures d’accueil et d’hébergement de l’AViQ n’offrent pas un accueil exclusivement dédié aux personnes cérébrolésées (excepté « le Ressort » à Mazy qui a développé toute son offre de service pour cette thématique), mais certaines ont développé des compétences et un accueil plus orienté et en lien avec la cérébrolésion. Ces quelques partenaires privilégiés ont partiellement orienté leur projet de service vers les besoins tellement spécifiques de ces personnes. Voilà pourquoi il est difficile de donner des chiffres exacts sur la capacité d’accueil tournée vers cette problématique.