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L’avenir des campings situés en zone inondable

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 304 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 27/02/2018
    • de MOUYARD Gilles
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Le 14 février dernier, Monsieur le Ministre s'est rendu à Bohan dans un camping situé en zone inondable pour discuter avec les gestionnaires de camping qui sont impactés par les zones inondables.

    En effet, l’article 250 du Code wallon du tourisme pose problème pour de nombreux gestionnaires étant donné que celui-ci stipule que si un domaine est situé en zone inondable, il ne peut accueillir de caravane résidentielle.

    Mais pour les gestionnaires de campings, la disparition des caravanes résidentielles représenterait un manque à gagner pour ceux-ci. Les campings existants et qui sont situés en zone rouge vont donc devoir se reconvertir ou subir des réaménagements.

    Monsieur le Ministre indiquait qu’il fallait bousculer les habitudes et faire place au camping de passage. Mais pour la Fédération des campings de Wallonie, le camping de passage doit être un choix et non une obligation. Car il s’agit là pour les gestionnaires de camping d’un tout autre métier.

    Face à cette problématique Monsieur le Ministre a informé les exploitants :
    - que ceux-ci seront soutenus  ;
    - qu'il allait lancer un appel aux administrations pour réévaluer les zones  ;
    - qu’un volet budgétaire serait mis en place pour amortir le choc.

    Lors de cette rencontre, il a également été informé sur le système Pass. Il s’agit d’une pratique sécurisant les mobilhomes en zone inondable. Lorsque l’eau monte, le mobilhome se décolle et il redescend avec la décrue.

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre de la situation  ? Pourrait-il faire le point sur le nombre de campings impactés par l’article 250 du Code du tourisme ?

    De quelles manières compte-t-il soutenir les gestionnaires de campings  ? Quelles sont ses pistes pour encourager le camping de passage au détriment du camping résidentiel  ?

    Pourquoi avoir demandé une réactualisation des zones inondables ? Serait-il favorable à l’instauration du système Pass ? Pourrait-il faire le point sur le volet budgétaire pour amortir le choc ?
  • Réponse du 06/03/2018
    • de COLLIN René

    La problématique des campings touristiques situés en zone inondable est effectivement un élément qui me préoccupe et c’est la raison pour laquelle j’ai répondu favorablement à cette visite de terrain.

    Je précise également que l’art. 250 du Code wallon du Tourisme (CWT) découle des conclusions établies par le groupe de travail transversal inondation, composé de représentants des différentes Directions générales Opérationnelles du Service public de Wallonie ainsi que des représentants des Services techniques provinciaux et d’experts scientifiques issus du monde universitaire, le tout placé sous l’égide du Ministre-Président.

    Je souhaite aussi rappeler que, dans le cadre des travaux de révision du CWT et des négociations menées à l’époque, j’ai déjà pu obtenir certaines avancées non négligeables, notamment le fait qu’en zone rouge soient autorisés :
    - les installations fixes offrant des services aux touristes, à l’exception du logement, pour autant qu’ils soient autorisés sur le plan urbanistique ;
    - certains abris fixes destinés au logement, sous conditions.

    Le secteur des campings, associé à ces travaux, s’était montré satisfait de ces avancées.

    Par ailleurs, et afin de mesurer l’impact de la problématique, j’ai demandé au Commissariat général au Tourisme (CGT) d’établir un cadastre complet de la situation. Environ 1 500 mobilhomes ont été recensés ; les premières estimations en annonçaient 3 500.

    Il n’empêche qu’il est évident que cette mise en conformité ne peut se faire sans un soutien et un accompagnement des exploitants concernés. Je rappelle également que le délai laissé aux exploitants pour la mise en conformité est de 10 ans à partir du 01/01/2017.

    Parmi les mesures envisagées, ont notamment été discutés :
    - une évaluation du caractère intangible des zones rouges établies ;
    - l’engagement d’un urbaniste qui épaulera le CGT dans ce travail ;
    - le lancement d’une étude portant sur la réorientation pour les campings concernés ;
    - l’étude d’outils spécifiques tels que le pass qui permet le soulèvement de la caravane sur 4 vérins en cas de crue et son retour au sol lors de la décrue ;
    - la réalisation d’études microéconomiques pilotes ;
    - et, au final, en fonction des conclusions des éléments précités, un accompagnement budgétaire à étudier.