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La filière biomasse liée au miscanthus

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 176 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 28/02/2018
    • de BROGNIEZ Laetitia
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget, des Finances, de l'Energie, du Climat et des Aéroports

    Le développement de la filière agricole de biomasse est important pour le secteur agricole.

    Depuis 2003, la Région wallonne subventionne l’ASBL Valbiom qui effectue différents travaux et publie divers documents sur le miscanthus.

    Plusieurs agriculteurs chauffent leurs exploitations avec celui-ci. Un hectare de culture produit l’équivalent de 117.000 litres de fioul. Il y a donc un certain intérêt à développer cette culture !

    Plusieurs études ont été menées sur le sujet dont un projet interrégional (Wallonie, Lorraine française, Luxembourg et Rheinland Pkalz) qui a évalué le potentiel de production énergétique de biomasses, dont le miscanthus dans les trois pays (Allemagne, Belgique et France).

    Lors d’une question sur le sujet, le prédécesseur de Monsieur le Ministre soulignait sa volonté d’examiner l’ensemble des pistes de déploiement de la filière biomasse agricole.

    Pourrait-il faire le point sur le travail de Valbiom concernant le miscanthus ?

    Que ressort-il des différentes études menées ?

    Le miscanthus fait-il partie des pistes de déploiement de la filière biomasse agricole ?

    Monsieur le Ministre mène-t-il des concertations avec le Ministre de l’Agriculture sur le sujet ?

    Quelle est la place du miscanthus dans la transition énergétique ? Sa production pourrait-elle être soutenue dans ce cadre ?
  • Réponse du 27/03/2018
    • de CRUCKE Jean-Luc

    Nous tenons à préciser le potentiel de production. Un hectare de culture de miscanthus produit en moyenne l’équivalent de 7.400 litres de mazout par an et la culture est productive pendant en moyenne vingt ans (hors 1e année d’implantation et année présentant éventuellement un problème récolte soit parfois 1 sur 10) après implantation.

    En 2017, un peu plus de 170 hectares de miscanthus en culture ont été estimés en Wallonie.

    L’utilisation de Miscanthus x giganteus peut alimenter des chaudières et peut dès lors contribuer à la transition énergétique et à l’atteinte des objectifs en matière de climat et d’énergie renouvelable en Wallonie. Il y a cependant lieu d’être attentif aux endroits où le miscanthus est cultivé, aux espèces exploitées ainsi qu’aux pratiques agro-environnementales d’exploitation. Enfin, son utilisation doit l’être dans des conditions optimales de combustion, la qualité de l’air étant un enjeu non négligeable. Il s’agit d’une source de biomasse produite localement pour un usage local. Le miscanthus représente une des nombreuses formes de biomasse exploitables sous forme énergétique.

    Il s’agit pour l’instant d’un marché de niche, mais qui montre une évolution encourageante, la demande étant présente. L’itinéraire cultural de la plante n’est pas encore très connu des agriculteurs. La culture de miscanthus fait l’objet d’études et d’essais réalisés notamment par le CIPF (Centre indépendant de promotion fourragère)/Centre pilote Maïs ASBL et Valbiom. La culture de miscanthus a ses avantages et ses points d’amélioration, le secteur est consulté de façon exhaustive notamment via le projet Envimisc afin de trouver ensemble les meilleures affectations de sol et pratiques culturales à adopter pour le miscanthus à l’échelle d’un bassin versant.

    Le travail d’encadrement de la filière par des scientifiques et professionnels est soutenu par la DGO3 (partie culture) et la DGO4 (partie valorisation). L’Administration de l’énergie est associée au suivi de la convention BioMaSER, gérée par la DGO3, qui inclut un volet dédié au développement des filières bioénergies dont la culture de miscanthus. L’échange inverse a lieu également pour le suivi du marché Facilitateur Bioénergies DGO4, incluant un volet de valorisation énergétique du miscanthus.

    Le soutien à l’implantation de la culture n’existe pas en Wallonie.

    Le miscanthus est utilisable également en paillage horticole et maraîcher, en litière animale et pour réaliser des matériaux de construction.
    Est à l’étude également son potentiel en matière de bande antiérosive, de zones tampons, de bandes antidérive, de protection de zones de captage d’eau moyennant désherbage mécanique, de bandes refuges en combinaison avec bandes nourricières, de phyto-management de sols pollués, de biométhanisation et de chimie verte.

    La contribution du miscanthus au mix énergétique, à la bio-économie et aux pratiques agri-environnementales est certes modeste actuellement, mais en constante évolution positive.
    Dans le cadre du PNEC (la feuille de route à 2030), le miscanthus est considéré comme l’une des ressources renouvelables parmi les autres. Des discussions avec le Ministre de l’Agriculture sont en cours afin de déterminer d’une part un potentiel réaliste et d’autre part le cadre qu’il serait nécessaire de mettre en place pour en assurer l’exploitation dans les meilleures conditions qui soient. Le sujet a été traité récemment entre nos cabinets respectifs.