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L'accès aux soins de santé mentale

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 255 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 28/02/2018
    • de BONNI Véronique
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    Dans certaines provinces de Wallonie, le manque de psychiatres est criant. Ainsi, dans l'arrondissement de Verviers, les psychiatres se comptent sur les doigts d'une main, tandis que ceux qui sont établis à proximité, comme à Liège, ne prennent, pour la plupart, pas de nouveaux patients en consultation privée. De ce fait les personnes, ayant besoin de ce type d'aide doivent parfois attendre longtemps avant de pouvoir être reçues. À cela s'ajoutent des problèmes d'accessibilité financière.

    Le problème est double : d'une part, le fait de ne pas pouvoir être pris en charge rapidement augmente le mal-être de personnes concernées et, d'autre part, les professionnels sont contraints de laisser des personnes en souffrance dans l'attente.

    Récemment, la Fédération des CPAS remettait un avis d’initiative dans lequel elle plaide pour un refinancement des Centres de santé mentale (CSM) et une meilleure articulation entre ces centres et la première ligne de soins. Madame la Ministre a-t-elle pris connaissance de ces recommandations ?

    En réponse à Graziana Trotta, elle confirmait par ailleurs que l’accord survenu au sein de la CIM pour les honoraires des psychiatres pourrait, à terme, poser un problème pour les services de santé mentale wallons qui ont déjà des difficultés à trouver des psychiatres, à cause notamment des limites salariales mises dans le code wallon de l'action sociale et de la santé.

    Face à ces constats, quelles actions Madame la Ministre envisage-t-elle de prendre, en concertation avec ses homologues afin de renforcer l’accès aux soins de santé mentale et d'éviter une pénurie de psychiatres dans les services wallons ?
  • Réponse du 12/03/2018
    • de GREOLI Alda

    Je n'ai pas été (ou pas encore) interpelée par un courrier de la Fédération des CPAS à propos du financement des services de santé mentale.

    Les services de santé mentale ont en effet des difficultés à trouver des psychiatres, notamment pour une question de rémunération. Pour renforcer l'attractivité des services de santé mentale pour les psychiatres, je compte revaloriser nettement leur rémunération dans la réforme du financement que je prépare et qui est presque aboutie.

    La Région wallonne ne pourra pas concurrencer la rémunération offerte par le Gouvernement fédéral, mais les services de santé mentale offrent un cadre qui peut attirer les psychiatres et compenser dans une certaine mesure une rémunération moins importante. Je pense notamment à l'équipe pluridisciplinaire du service, au fait que le psychiatre en est le directeur thérapeutique, à la variété de la patientèle et au cadre ambulatoire. N'oublions pas non plus que tous les psychiatres ne sont pas uniquement attirés par la hauteur de la rémunération.

    En ce qui concerne l'accès aux soins de santé mentale, j'introduirai dans le code wallon de l'action sociale et de la santé des modifications qui sont dans la ligne de la philosophie de la réforme des soins de santé mentale et qui devraient favoriser la prise en charge par les services des personnes qui sont dans les situations les plus préoccupantes, non seulement au niveau de leur santé mentale, mais aussi au niveau du risque qu'elles courent de voir leur situation se dégrader au niveau familial, professionnel ou social de manière plus générale. Cet accent sur un public prioritaire n'empêchera pas les services d'accueillir d'autres publics dans une situation moins préoccupante.

    Ces modifications se basent sur des discussions et orientations prises par les Ministres de la Santé dans la Conférence interministérielle Santé publique.