/

La place des femmes en politique

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 256 (2017-2018) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 28/02/2018
    • de BONNI Véronique
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    Pour objectiver la sous-représentation des femmes en politique, l'ASBL Synergie Wallonie, active dans l'égalité entre les hommes et les femmes, a publié récemment un rapport sur le sujet.

    Outre la différence nette de proportions, on constate dans cette publication que le genre de l'élu détermine également souvent les matières dont il a la charge.

    Ainsi, en Wallonie, seuls 15,27 % de femmes occupent la fonction de bourgmestre, soit 40 sur 262 communes.

    Le profil type d’une commune de Wallonie est composé d’un homme occupant la fonction de bourgmestre, d’une échevine pour trois échevins et de cinq conseillères communales pour neuf conseillers communaux.

    Concernant l'attribution des compétences, la mobilité et l’urbanisme semblent être l’apanage des hommes, qui les détiennent souvent à plus de 80 %.

    Ensuite, les proportions tendent à s’égaliser ou s’inverser, les femmes devenant majoritaires ou presque pour les matières de la petite enfance, l’action sociale et l’égalité des chances.

    Les parlements suivent une tendance similaire, bien que moins marquée que dans les communes.

    En conclusion de ce rapport, Synergie-Wallonie émet quelques recommandations concernant la conciliation vie privée/vie professionnelle notamment.

    Madame la Ministre a-t-elle pu prendre connaissance de ces recommandations ? Comment compte-t-elle y répondre ?

    Quelles nouvelles actions seront-elles prises par ce Gouvernement pour favoriser encore la représentativité des femmes en politique ?
  • Réponse du 08/03/2018
    • de GREOLI Alda

    Cette question me permet d’aborder, à nouveau, l’engagement de la Wallonie par rapport à l’égalité entre les hommes et les femmes en politique, ainsi qu’au travers de la conciliation de la vie privée/vie professionnelle.

    L’analyse de Synergie Wallonie met en évidence, comme l’explique l'honorable membre, une ségrégation dite « verticale » avec une présence féminine qui décroît en passant du rang des conseillers à celui de bourgmestre, d’une part, et, d’autre part, une ségrégation dite « horizontale » avec une répartition des compétences communales très « genrée » attribuant, pour faire bref et de façon un peu caricaturale, la petite enfance aux échevines et les routes, aux échevins.

    La Wallonie, sous cette législature, n’a pas ménagé ses efforts pour contrer cette réalité. Elle marque d’abord son intérêt pour ces questions en soutenant précisément, de longue date cette association, Synergie Wallonie, dont le champ d’action est particulièrement large, ce qui fait tout son intérêt. Depuis peu, cette association travaille régulièrement avec une autre ASBL, plus récente, le Mouvement pour l’égalité entre les femmes et les hommes, plus spécialisée précisément en matière de « gender mainstreaming » au niveau communal, que la Wallonie soutient également.

    Pour le reste, comme le sait l'honorable membre, la Région wallonne a adopté le 11 avril 2014 le décret visant à la mise en œuvre des résolutions de la Conférence des Nations unies sur les femmes à Pékin de septembre 1995 et intégrant la dimension du genre dans l’ensemble des politiques régionales. Le « Plan gender » concrétise ce décret depuis 2015. Ses 16 objectifs stratégiques ont été choisis sur la base de propositions faites par les associations de terrain via le CWEHF (Conseil wallon pour l’égalité des hommes et des femmes).

    Bien que la question de la conciliation vie privée / vie professionnelle et le partage des responsabilités familiales n’aient pas été proposées par les associations, j’attire l'attention sur certaines mesures adoptées par les Ministres wallons dans le cadre de la mise en œuvre du décret gender mainstreaming qui répondent précisément aux préoccupations de l'honorable membre, à savoir :
    - Encourager le « gender mainstreaming » au niveau local et la sensibilisation à la dimension de genre ;
    - Encourager la participation des femmes et/ou des hommes au sein de secteurs d’activités professionnelles où elles/ils sont sous-représentés,
    - Créer de nouvelles places dans les milieux d’accueil collectif subventionnés en vue de faciliter l’emploi des hommes et des femmes ;
    - Favoriser le maintien à domicile des personnes âgées et/ou handicapées par une prise en charge adéquate afin que ce maintien dans le cadre de vie ne repose pas sur la seule solidarité familiale et féminine.

    J'invite l'honorable membre à demander directement à mes collègues en charge de ces différentes matières ce qui a été mis en place dans le cadre de leurs mesures.

    À côté de toutes ces mesures qui favorisent l’intégration des femmes sur le marché de l’emploi et leur présence accrue dans la sphère publique, la Wallonie a encore développé d’autres initiatives, comme l’opération « Girls day boys day » financé par le Ministre Pierre-Yves Jeholet dans le cadre des coordinations provinciales égalité : elle vise à sensibiliser les élèves et les enseignant-e-s aux stéréotypes de genre dans les choix d’orientation scolaire et professionnelle.

    Dans le cadre de mes compétences, comme j’ai déjà eu l’occasion de l’expliquer, je mène en outre plusieurs actions de lutte contre le sexisme - grâce à l’opérateur JUMP et l'ASBL Touche pas à ma pote - sexisme qui constitue précisément un obstacle à l’engagement des femmes en politique, comme le souligne l’analyse de Synergie Wallonie.

    Enfin, des changements législatifs récents vont vraisemblablement accroître le nombre de femmes dans les conseils et collèges communaux. Ils portent sur le système de « tirette » ou d’alternance intégrale entre les hommes et les femmes sur les prochaines listes communales ainsi que sur un quota de femmes dans les collèges. J'invite l'honorable membre à poser la question à ma collègue Madame De Bue pour de plus amples informations à ce sujet.

    Tout porte ainsi à croire que ces différentes décisions et mesures permettront de féminiser davantage nos prochains conseils et collège communaux et de lutter contre cette ségrégation verticale et horizontale qui préoccupe l'honorable membre.