/

Le financement de la recherche sur les perturbateurs endocriniens

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 319 (2017-2018) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 06/03/2018
    • de MORREALE Christie
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation

    De plus en plus décriés, les perturbateurs endocriniens sont ces substances que l’on retrouve partout : dans notre air, dans notre eau, dans nos aliments, dans nos maisons. Ces substances interfèrent avec la fonction hormonale, neurologique et métabolique de la santé humaine.

    De nombreux experts en santé reconnaissent en effet des liens de cause à effet entre l'exposition aux perturbateurs endocriniens et la prévalence de certaines maladies chroniques comme le cancer ou encore, les problèmes croissants de fertilité masculine, l’augmentation des diabètes de type 2 ou de l’obésité infantile.

    En février 2018, en France, trois agences publiques (l’Inspection générale des affaires sociales, le Conseil général de l’environnement et du développement durable et le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux) estiment que la stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE), démarrée en 2014, n’est pas suffisante. Les critiques portent sur le manque financement des recherches scientifiques, la surveillance de la présence de perturbateurs endocriniens dans l’environnement avec une surveillance des sols qui est quasi inexistante, la surveillance de l’air qui est très en retard par rapport à la surveillance de l’eau et enfin, un manque d’information apportée au public sur ce sujet.

    Pour les compétences qui sont propres à Monsieur le Ministre, quelles sont les actions mises en place au niveau wallon ? Estime-t-il que les recherches en la matière soient suffisants ? La Wallonie ne devrait-elle pas investir massivement dans ce domaine ?
  • Réponse du 04/04/2018
    • de JEHOLET Pierre-Yves

    Les perturbateurs endocriniens sont de véritables fléaux qui dépassent largement les frontières de la Wallonie. Les solutions ne sont donc pas à trouver uniquement dans la recherche wallonne ni même celle, plus fondamentale, de la Fédération Wallonie Bruxelles ou encore dans la recherche européenne.

    Le problème est mondial et la solution doit l’être aussi.

    Est-ce le rôle de Wallonie d’investir massivement dans cette problématique particulière ? Je ne le pense pas. Est-ce son rôle d’apporter sa pierre à l’édifice ? Certainement.

    Les aides mises à disposition des différents acteurs de la recherche (universités, centres de recherche, organismes publics de recherche, les entreprises) permettent de soutenir les recherches indispensables pour mettre fin à cette problématique.

    Cependant, ne nous leurrons pas. Il ne suffira pas de comprendre comment ces perturbateurs agissent ni par quoi on peut les remplacer dans les nombreux produits qui en contiennent pour trouver une solution au problème. Le consommateur n’acceptera pas facilement de ne plus utiliser d’objets qui font partie de sa vie de tous les jours et les grands groupes qui les produisent ne seront pas forcément d’accord d’adopter les produits de substitution si cela diminue leurs marges bénéficiaires.

    Il faudra des décisions politiques fortes, qui dépassent le cadre de la Région wallonne, pour imposer les solutions technologiques qui auront été trouvées. Il faudra aussi des campagnes de sensibilisation auprès des consommateurs pour leur permettre de modifier leurs comportements vis-à-vis des produits incriminés.