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L'impact de la combustion du bois de chauffage sur la qualité de l'air

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 846 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 09/03/2018
    • de BALTUS-MÖRES Jenny
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    Selon l’Agence européenne pour l’environnement, les particules fines et le CO2 causent chaque année 11.600 décès prématurés en Belgique, soit un peu moins de 11 % des décès.

    Cette pollution de l’air a des origines plus que variées : la combustion du bois en fait partie intégrante. Des études européennes considèrent que les poêles à bois sont à l’origine de 15 à 25 % de la concentration des particules fines dans l’air. En période hivernale, ce taux peut augmenter jusqu’à 40 %.

    Toutefois, nous ne pouvons pas tenir les citoyens wallons comme seuls responsables de ce taux puisque les vents nous apportent des particules fines d’origine étrangère, notamment des pays de l’Europe de l’Est cette année.

    L’Agence wallonne de l’air et du climat dispose-t-elle de chiffres précis sur la présence de particules fines dans l’air et en particulier de la combustion de bois ? Des mesures sont-elles prévues pour réduire ce taux ?

    J’ai notamment lu qu’une campagne orientée sur les bonnes manières en matière de bois de chauffage domestique de bois a été effectuée en septembre 2015. Une nouvelle campagne est-elle prévue ?
  • Réponse du 28/03/2018
    • de DI ANTONIO Carlo

    L’Agence wallonne de l’Air et du Climat dispose de nombreuses données relatives aux concentrations de particules fines sur le territoire wallon. Elles proviennent soit des concentrations mesurées en continu par le réseau télémétrique de mesure de la qualité de l’air ou soit via des campagnes ponctuelles réalisées par l’ISSeP.

    Elle ne dispose actuellement pas de chiffres précis relatifs à la proportion des particules issues de la combustion de biomasse d’origine domestique. Pour disposer de données dans ce domaine, l’ISSeP va conduire durant le prochain hiver, à la demande de l’AWAC, une campagne de mesure sur six sites wallons de typologie différente (fonds régional, un village rural de topographie normale et un situé en fond de vallée, une ville rurale de topographie normale et une située en fond de vallée, un site urbain du sillon Sambre et Meuse).

    Cette campagne permettra de mettre en évidence les fourchettes de concentration en particules issues de la combustion du bois rencontrée dans notre région, tenant compte de différents facteurs influençant tels que la densité de population et la topographie.

    En 2015, une campagne intitulée « lamaitrisedufeu.be » a été initiée afin d’inciter les utilisateurs de bois-bûche à mettre en œuvre les bonnes pratiques permettant de réduire les émissions issues des foyers individuels à bûche. Cette campagne est reconduite chaque année, et il est effectivement prévu de la relancer à l’automne prochain, avec notamment pour objectif de distribuer le plus largement possible les livrets contenant les conseils, en mobilisant un maximum de relais. Des échanges ont d’ailleurs eu récemment lieu avec la Fédération Comeos en vue de permettre leur distribution dans un maximum de « Do-It-Yourself ». Il est important de prévoir ce type de campagne sur le long terme.

    Au-delà de cette campagne de sensibilisation, la politique à adopter en vue de réduire l’impact du chauffage domestique au bois sur la qualité de l’air fait actuellement l’objet de réflexions dans le cadre de la préparation du Plan Air Climat Énergie 2030 (PACE). Cela a été abordé lors de la consultation des parties prenantes relatives à la préparation du PACE 2030, tenant compte par ailleurs de la volonté d’augmenter la consommation globale wallonne de bois énergie en vue de faire progresser la part d’énergie renouvelable et de réduction des émissions de CO2 dans le secteur hors ETS.

    Il ressort des discussions que le scénario le plus probable consisterait à la mise en place d’une politique volontariste de réduction des émissions des foyers individuels à bûches, le défi serait d’arriver à réduire suffisamment les émissions unitaires pour compenser une souhaitable augmentation d’activité, et même aller au-delà. On peut citer en exemple concret la politique menée en France, cette dernière consiste à définir une politique incitative au renouvellement du parc des appareils à bûches au profit d’appareils offrant un rendement plus performant.
    La consultation des parties prenantes au regard de ces propositions vient de s’achever. L’AWAC et le Département de l’Énergie et du Bâtiment durable de la DGO4 vont maintenant analyser les réactions. Ils soumettront alors des propositions concrètes au Gouvernement en vue de la rédaction d’une première mouture de ce projet de plan.