/

Le virus Usutu et son impact sur les merles

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 321 (2017-2018) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 09/03/2018
    • de ONKELINX Alain
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Durant l'été 2017, le virus Usutu est réapparu dans notre pays et a un impact important sur les oiseaux de nos jardins. Cette maladie touche particulièrement les merles, mais s'attaque également aux moineaux et aux rapaces nocturnes. Après un important affaiblissement, elle finit par causer la mort.

    En réponse à une question écrite en décembre dernier, Monsieur le Ministre indiquait que 39 oiseaux morts par une infection de ce virus avaient été identifiés en 2017.

    Depuis 2004, les associations de protection de la nature « Natagora » et « Natuurpunt » organisent l'opération « Devine qui vient manger au jardin » qui invite les Belges à observer et à identifier, le temps d'un week-end, les oiseaux présents chez eux.

    Si l'action conduite en Flandre, les 27 et 28 janvier dernier, a montré une forte diminution du nombre de merles observés (dans seulement 76 % des cas contre 94 % en 2015), le recul est nettement moins fort en Wallonie. Chez nous, lors de l'opération, le merle noir a pu être observé dans 85,31 % des jardins, pour 91,9 % en 2017. Cependant, ce recul, même léger, pourrait témoigner des effets du virus.

    En décembre dernier, Monsieur le Ministre disait être en contact avec le réseau de surveillance sanitaire de la faune sauvage à ce sujet. A-t-il de nouvelles informations à nous communiquer ? Comment lutter efficacement contre cette épidémie ?
  • Réponse du 29/03/2018
    • de COLLIN René

    Le cycle biologique du virus Usutu implique sa transmission aux oiseaux par des moustiques ornithophiles. La probabilité de nouvelles infections est corrélée à l’intensité de l’exposition aux moustiques, ce qui explique la saisonnalité de l’infection. Le réseau de surveillance sanitaire de la faune sauvage n’a détecté aucun nouveau cas depuis décembre. Ce qui est logique puisque les densités de moustiques sont au plus bas durant l’hiver.

    En ce qui concerne les actions à entreprendre, il n’existe aucun médicament antiviral dont l’efficacité serait dûment démontrée. Il n’existe pas non plus de vaccins. Étant donné que ce virus est transmis par les moustiques, prendre des mesures pour diminuer l’exposition d’une cible donnée aux moustiques diminuerait automatiquement le risque d’infection par le virus. De telles mesures ne sont cependant pas réalisables en milieu naturel et il n’est dès lors pas possible de protéger les oiseaux sauvages contre ce nouveau virus.

    Sur la base de l’état des connaissances, il n’y a pas de raison objective de craindre une disparition du merle noir dans de larges aires géographiques. Les épisodes viraux apparus en Europe depuis une vingtaine d’années ont duré 3 à 4 ans, l’extinction de l’infection intervenant au moment où la plupart des oiseaux ont développé une immunité contre le nouveau virus. Jusqu’ici, des disparitions locales du merle noir ont été constatées pendant 2 à 3 ans et étaient chaque fois suivies d’une recolonisation au départ des populations périphériques.

    Le réseau de surveillance sanitaire de la faune sauvage poursuivra le monitoring de cette nouvelle maladie en 2018.