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La prochaine qualification par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) de l’addiction aux jeux vidéo comme maladie

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 273 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 14/03/2018
    • de VANDORPE Mathilde
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    Dénommée «  trouble du jeu vidéo  », cette pathologie consiste pour l’OMS en un comportement anormal lié à ce divertissement.

    La place de celui-ci dans la vie de l'individu devient grandissante, au détriment de ses autres activités. Selon les experts de l'OMS, un individu doit montrer une addiction anormale au jeu pendant au moins un an avant d'être diagnostiqué comme souffrant de ce trouble. L’OMS a ainsi décidé de classer prochainement l'addiction au jeu vidéo comme maladie.

    La prochaine étape consistera donc en l’inclusion du «  gaming disorder  » dans la Classification internationale des maladies (CIM).

    Même si les éditeurs de jeux vidéo et leurs Fédérations se mobilisent contre cette décision, parce qu’ils estiment que cette classification «  manque de transparence et de soutien scientifique objectif  », je souhaiterais savoir ce que la Wallonie met actuellement en place pour lutter contre cette addiction particulière qu’est l’addiction aux jeux vidéo et à l’Internet.

    Les experts de la santé sont en effet tous d'accord pour dire qu'il existe un problème en la matière… Même s’il est vrai que le trouble du jeu vidéo constitue un concept relativement nouveau, la Wallonie dispose-t-elle de données épidémiologiques, pour sa population, relatives à cet usage problématique des médias informatiques, y compris les jeux vidéo, et à son évolution dans notre société  ?

    En matière de prévention et de promotion de la santé et dans le cadre de l'opérationnalisation du Plan du même nom Madame la Ministre envisage-t-elle d’intensifier l’action et les moyens publics wallons pour lutter contre ce phénomène  ?
  • Réponse du 20/04/2018
    • de GREOLI Alda
    Nous ne disposons pas de données épidémiologiques précises sur l'utilisation excessive des médias informatiques dans la population wallonne.

    L’usage généralisé du smartphone ne facilite pas l’identification de l'usage excessif. D'après l’étude Smart.be de 2016, dirigée notamment par l'ULB, 21% des jeunes francophones interrogés se déclarent dépendants. Cependant, il est difficile d'évaluer ce que cela signifie.

    L’étude Click de 2013, commanditée par la Politique scientifique fédérale (Belspo), indique quant à elle que l'utilisation intensive ou incontrôlée varie en fonction de l'âge, du genre, de la culture, de la profession et de l'environnement de la personne. Les garçons sont plus dépendants aux jeux vidéo, les filles aux réseaux sociaux et les hommes adultes aux jeux de hasard et d’argent en ligne. Les usages problématiques des technologies de l'information et de la communication devraient donc être suivis et analysés dans le cadre d’une approche globale de l’individu.

    La Wallonie subsidie des services qui sont spécialisés dans cette problématique tels que le centre ALFA, l’hôpital de jour La Clé à Liège, l'ASBL Nadja ou encore La Teignouse. Elle finance également 65 services de santé mentale qui doivent pouvoir répondre à tous les types de demandes en santé mentale, y compris les demandes en matière d'assuétudes. Sept services de santé mentale ont mis en place une offre spécialisée en matière d'assuétudes et la Wallonie finance près de 30 autres services agréés et spécialisés dans les assuétudes.

    La Région Wallonne reste donc attentive à cette problématique et soutient le centre de référence en santé mentale, le CRéSaM, et un service agréé en assuétudes, NADJA, qui proposent des modules de formation pour les professionnels confrontés à la problématique. Le service Nadja organise aussi des groupes de parole à l’attention des parents inquiets de la cyberdépendance de leurs enfants.

    Les actions sur lesquelles l'accent sera mis dans le cadre du plan de prévention et de promotion de la santé ne sont pas encore définies. Je ne peux donc pas encore répondre à votre dernière question, mais je reste attentive à cette problématique qui est très mouvante, de nouvelles habitudes apparaissant rapidement dans ce domaine qui évolue sans cesse.