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Les actions spécifiques à mener en faveur des "not in education, employement or training" (NEET’s)

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 330 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 14/03/2018
    • de EVRARD Yves
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation

    Je voudrais revenir sur la problématique des NEET’s (Not in education, employement or training  : ni étudiant ni employé, ni stagiaire).

    Ces jeunes ont quitté la vie scolaire, mais ne sont pas intégrés dans le monde du travail et la majorité d’entre eux ont un niveau scolaire faible. En Wallonie, leur nombre avoisine les 16.4 %.

    De nombreux acteurs (FOREm, MIRE, IFAPME, CPAS…) sont potentiellement amenés à travailler sur ce public cible, mais Monsieur le Ministre a, à de nombreuses reprises, fait savoir qu'il préférait une politique d’actions à une politique d’acteurs.

    Quelle est actuellement sa vision de la stratégie à mettre en place et des actions à mener pour le public des jeunes demandeurs d’emploi et plus spécifiquement encore des NEET’s  ?

    Compte-t-il réformer à terme l’articulation des différents acteurs autour de cette problématique afin d’organiser une meilleure prise en charge de ce public fragilisé ?
  • Réponse du 05/04/2018
    • de JEHOLET Pierre-Yves

    Chaque année, en Wallonie, ce sont plus de 30.000 jeunes qui s’inscrivent comme demandeur d’emploi à la sortie de leurs études.

    La Belgique étant pratiquement le seul pays au monde à accorder des allocations de chômage aux jeunes n’ayant jamais travaillé et l’inscription comme demandeur d’emploi étant un passage obligé pour en bénéficier, cela incite une grande majorité des jeunes à venir s’inscrire au FOREm. De plus, le droit aux allocations familiales après études est également conditionné à l’inscription comme demandeur d’emploi.

    Dès lors, contrairement aux autres pays d’Europe, les NEETS (jeunes qui ne sont ni à l’emploi, ni en formation, ni en stage) sont pour la plupart d’entre eux inscrits au FOREm. Le FOREm a donc une responsabilité très importante dans leur insertion.

    De plus, on constate que les jeunes qui ne sont pas l’emploi endéans les 6 mois de leur inscription comme demandeur d’emploi s’exposent à un risque élevé d’enlisement dans le chômage. Or, à la fin janvier 2018, sur les 19.000 jeunes accompagnés par le FOREm, près de 30 % étaient inoccupés depuis plus de 6 mois. Cette situation est intolérable dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre.

    Ce que l’on constate également, c’est que les jeunes passent d’un dispositif à un autre, d’un opérateur à un autre (Mire, CISP, régie de quartier, etc.) sans aucun fil conducteur, sans que personne ne se charge de construire pour eux un parcours intégré où ces différents dispositifs s’articulent pour mener à l’insertion. Cela aussi est inacceptable.

    L’insertion des jeunes constitue une de mes priorités. Je veux que l’ensemble de nos jeunes soit accompagné jusqu’à l’emploi, dans le cadre de parcours intégrés.

    Pour cela, j’ai demandé au FOREm d’agir sur plusieurs plans.
    En voici quelques exemples concrets :
    - D’une approche de moyens, le FOREm est passé à une logique résultats. Le FOREm est dorénavant attendu sur des taux d’insertion dans l’emploi ;
    - Le développement d’un dossier unique du demandeur d’emploi est en bonne voie. Il devra permettre de construire des parcours intégrés, alimentés par l’ensemble des opérateurs d’insertion ;
    - Le FOREm s’est engagé à ce que chaque semaine, minimum 120 jeunes s’inscrivent à une formation menant à un métier de pénurie de main-d’œuvre, avec une entrée effective en formation dans le mois ;
    - L’implication des opérateurs d’insertion est indispensable, c’est la raison pour laquelle dorénavant, et à ma demande, les Missions régionales pour l’Emploi accompagneront prioritairement le public adressé par le FOREm, avec un focus sur les jeunes. En effet, les chiffres indiquent qu’en 2016, seuls 7 % du public accompagné par les Mire étaient adressés par le FOREm.

    Enfin, de manière plus générale, le paysage des opérateurs d’insertion doit être repensé et réorganisé en profondeur. J’y travaille activement.