L'accueil des animaux des sans-abris dans les centres en période de grand froid
- Session : 2017-2018
- Année : 2018
- N° : 280 (2017-2018) 1
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Question écrite du 14/03/2018
- de LAMBELIN Anne
- à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
Comme le sait Madame la Ministre, une vague de froid dénommée « Moscou-Paris » s’est abattue sur toute l’Europe en cette fin février. En moyenne, les températures nocturnes ont avoisiné les – 10 degrés en Belgique.
La commune bruxelloise d’Etterbeek a décidé, dans ce contexte, d’effectuer des arrestations administratives dans le cas des sans-domiciles fixes qui ne souhaitaient pas se rendre dans les locaux chauffés prévus pour la nuit. Néanmoins, ces arrestations sont restées cantonnées à très peu de communes en Belgique. Dans la plupart des cas, des patrouilles de police ont effectué des rondes de sensibilisation auprès des personnes vivant dans la rue, essayant de faire aller ces derniers dans les centres d’accueil prévus.
Beaucoup de sans-abris ont refusé cette aide au motif que leurs animaux n’y étaient pas acceptés. Ainsi, beaucoup de personnes ont dû dormir dans un froid polaire cette semaine, pour ne pas abandonner ce qui représente parfois pour eux leur unique compagnie. En conséquence à cette situation, certains refuges d’animaux ont décidé d’ouvrir leurs portes aux animaux de SDF pour permettre à leurs maîtres de se mettre au chaud.
Madame la Ministre trouve-t-elle normal que les refuges animaliers prennent en charge une telle problématique ?
N’y avait-il pas la possibilité, au niveau wallon, d’introduire en cette période de grand froid des mesures permettant aux animaux d’accompagner leurs maîtres et ainsi éviter que ces derniers restent dans le froid ?
Des réflexions sont-elles en cours pour permettre l’ouverture généralisée au niveau wallon de centres ou de locaux acceptant les animaux des sans-abris ?
Réponse du 03/04/2018
- de GREOLI Alda
Les modifications réglementaires du 31 janvier 2017 consécutives au décret du 28 avril 2016 mentionnent que le projet d'hébergement collectif doit prévoir une solution à l'accueil d'animaux. Dix abris de nuit sont actuellement agréés.
Trois abris de nuit acceptent les chiens à l’intérieur (un nombre limité toutefois). Pour un des abris de nuit, ils ne doivent pas faire partie d’une liste de chiens considérés comme dangereux et pour un autre abri de nuit, ils doivent être de petite taille. D’autres animaux de compagnie peuvent être acceptés, après concertation avec l’équipe éducative.
Trois abris de nuit proposent des chenils extérieurs (encore une fois, un nombre limité).
Quatre abris de nuit ne proposent pas de dispositif d’accueil et n’ont pas de convention avec des refuges pour animaux.
Il y a quelques années, l’Urgence sociale de Liège avait contacté la SPA pour prévoir un dispositif d’accueil des animaux de compagnie, mais cela n’a pas donné les résultats escomptés. La difficulté avec les refuges pour animaux est que le propriétaire ne souhaite généralement pas se séparer de son animal de compagnie et/ou que l’abri de nuit est parfois fort éloigné du refuge.
Une autre difficulté réside dans le fait que tous les abris de nuit ne sont pas conçus pour accueillir des animaux de compagnie (grands dortoirs et/ou absence d’espace intérieur/extérieur pour les chenils).
La difficulté principale réside dans la balance entre un hébergement communautaire qui nécessite forcément des règles de bien-être, d'hygiène et de sécurité, mais aussi le frein à l'hébergement que constitue une solution inadéquate pour l'héberger accompagné d'un animal. Chaque situation est particulière en fonction du nombre d'hébergés, des places disponibles, de l'hébergé, de l'animal et de son état sanitaire... etc.
Au-delà des règles qui ne couvriront jamais l'ensemble des situations possibles, les professionnels de terrain me semblent le plus à même de prendre les décisions qui s'imposent.