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Les perturbateurs endocriniens

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 887 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 14/03/2018
    • de MORREALE Christie
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    De plus en plus décriés, les perturbateurs endocriniens sont ces substances que l'on retrouve partout : dans notre air, dans notre eau, dans nos aliments, dans nos maisons.

    Ces substances interfèrent avec la fonction hormonale, neurologique et métabolique de la santé humaine. De nombreux experts en santé reconnaissent en effet des liens de cause à effet entre l'exposition aux perturbateurs endocriniens et la prévalence de certaines maladies comme le cancer ou encore, les problèmes croissants de fertilité masculine, des problèmes thyroïdiens, l'augmentation des diabètes de type 2 ou de l'obésité infantile.

    En février 2018, en France, trois agences publiques (l'Inspection générale des affaires sociales, le Conseil général de l'environnement et du développement durable et le Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux) estiment que la stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE), démarrée en 2014, n'est pas suffisante. Les critiques portent sur le manque financement des recherches scientifiques, la surveillance de la présence de perturbateurs endocriniens dans l'environnement avec une surveillance des sols qui serait quasi inexistante, la surveillance de l'air qui est très en retard par rapport à la surveillance de l'eau et enfin, un manque d'information apportée au public sur ce sujet.

    Chez nous, la Cellule permanente environnement santé (DGO3) participe à l'initiative européenne de biosurveillance humaine (HBM4EU) et, dans son rôle de guichet unique, répond aux questions du public sur les perturbateurs endocriniens. Par ailleurs, les services de l'environnement assurent également le suivi du projet REACH (Registration, Evaluation, Autorisation of CHemicals).

    Monsieur le Ministre estime-t-il que la surveillance des perturbateurs endocriniens dans notre environnement soit suffisante ? Juge-t-il l'information au public satisfaisante ? Une information aux médecins généralistes, aux gynécologues et aux pédiatres ne serait-elle pas nécessaire pour prévenir ceux-ci des risques particulièrement importants que courent les citoyens ?

    Enfin, une collaboration a-t-elle lieu en la matière avec le niveau fédéral ?
  • Réponse du 05/04/2018
    • de DI ANTONIO Carlo

    Même s’il existe un consensus scientifique autour de la notion de perturbateurs endocriniens et que l’Organisation mondiale de la santé a proposé une définition de ceux-ci en 2002, la Commission européenne n’a pas encore finalisé sa définition officielle, entravant en cela la réglementation et les décisions qui devraient en découler.

    La problématique de ces substances est complexe, car leur nature chimique est très variée (des substances parfaitement naturelles peuvent d’ailleurs perturber les fonctions hormonales), leur présence dans l’environnement est étendue et leurs effets parfois subtils visent des périodes précises du développement. Par souci d’efficacité, il convient donc de prioritiser certaines substances d’intérêt et c’est précisément ce que fait l’administration au travers de plusieurs projets et participations (Biodien, HBM4EU…), tout en restant attentive à l’évolution des connaissances scientifiques dans le domaine.

    Toute information est perfectible, mais doit être raisonnée. En effet, il s’agit avant tout de sensibiliser le grand public et de lui proposer des alternatives efficaces. La communication vers les professionnels de la santé apparaît nécessaire, mais reste de la compétence de la Ministre de la Santé. Une brochure à destination des futures et jeunes mamans a dernièrement été développée par Inter-Environnement Wallonie et mise à la disposition de ce public particulièrement concerné par cette problématique via les cabinets de consultation de l’ONE. Cette démarche pourrait être déclinée vers d’autres publics cibles spécifiques. Cet aspect est débattu dans l’opérationnalisation du futur plan d’actions régional en environnement-santé (plan ENVIeS) dans lequel la problématique des perturbateurs endocriniens est abordée. La version actuelle du plan stratégique prévoit en effet à propos des perturbateurs endocriniens de :
    - réduire l’exposition des futures mamans et des jeunes enfants aux perturbateurs endocriniens dans les espaces publics et les espaces d’accueil de la petite enfance ;
    - développer des outils d’information et de formation des secteurs médicaux et paramédicaux ;
    - développer et renforcer les outils et études visant à soutenir la substitution des perturbateurs endocriniens utilisés dans les entreprises wallonnes ;
    - orienter les choix de consommation vers des produits ne contenant pas de perturbateurs endocriniens.