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L'impact du tourisme en Wallonie sur le plan environnemental

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 333 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 14/03/2018
    • de LECERF Patrick
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    D’après l’analyse d’Inter-Environnement Wallonie (IEW) du rapport sur l'état de l'environnement wallon 2017, il ressort que l’intensité touristique (rapport entre le nombre de nuitées enregistrées sur une année et la population d’un territoire exprimée en milliers d’habitants) et le tourisme d’excursion (sans nuitée) enregistrent une évolution négative sur le plan environnemental. Il en va de même au niveau des déplacements touristiques puisqu’il apparaît que le succès du transport aérien (un des plus polluants) a été multiplié par 14 entre 2000 et 2015 (pour les aéroports de Charleroi et Liège confondus).

    Fort de constat, IEW propose :

    - d’initier le développement d’une stratégie visant à développer une offre touristique plus durable à l’échelle de la Région ;
    - de soutenir et promouvoir de façon cohérente et renforcée les initiatives qui contribuent à développer et rendre visible cette offre durable (labels pour hébergements et autres lieux d’accueil, circuits en mobilité douce, lien entre productions agricoles bio et hébergements/restaurants, création de réserves naturelles avec accès balisés pour les touristes, etc.) ;
    - de réduire le soutien au secteur aérien ;
    - de mettre en place des indicateurs pour mesurer de façon systématique les pratiques des touristes et des prestataires, ainsi que les performances de la destination sur le plan de la durabilité (activités pratiquées, modes de transport, performance des lieux d’accueil), en s’appuyant notamment sur des systèmes de benchmarking existant au niveau international ;
    - d’adapter l’indicateur « intensité touristique » afin qu’il prenne en compte les excursions (qui incluent la fréquentation d’attractions touristiques sans nuitées).

    À ce sujet, je souhaite faire le point avec Monsieur le Ministre.

    Confirme-t-il cette évolution négative sur le plan environnemental ?

    Peut-il faire le point sur les mesures mises en place dans le but d’encourager un tourisme plus durable ? Une évaluation de ces mesures est-elle prévue ? Dans l’affirmative, sur quels critères et à quelle fréquence ?

    Quelles suites entend-il donner aux propositions d’IEW ?
  • Réponse du 03/04/2018
    • de COLLIN René

    L’intensité touristique (c’est-à-dire le rapport entre le nombre de nuitées enregistrées sur une année et la population d’un territoire exprimée en milliers d’habitants) était de 2.105 en Wallonie en 2015, par rapport à une moyenne dans l’Union européenne de 5.587 pour cette même année. La province de Luxembourg est la seule province wallonne qui enregistre une intensité touristique (de 9.070) supérieure à la moyenne européenne. Nous ne disposons pas de ce chiffre pour les années précédentes ; dès lors, nous ne pouvons rien en déduire sur son évolution négative potentielle.

    En ce qui concerne la fréquentation des attractions, le nombre de visiteurs dans celles-ci est passé de près de 8.800.000 en 2007 à plus de 10.300.000 en 2016, soit une augmentation de 17 %. Le niveau actuel de fréquentation touristique de la Wallonie n’est bien sûr pas équivalent à celui qui est observé dans des villes comme Venise et Barcelone. Le tourisme accueilli par la Wallonie pour l’instant reste un tourisme à taille humaine.

    Depuis 2015, le Gouvernement wallon soutient le développement de l’écolabel Clé Verte en Wallonie : 52 établissements wallons disposent désormais de ce label. Les trois piliers du développement durable (économique, social et environnemental) sont pris en compte dans les priorités de développement du Commissariat général au Tourisme, que ce soit via le programme Wallonie Destination Qualité, le tourisme pour tous, le vélotourisme, la valorisation du tourisme rural, la valorisation des massifs forestiers, ou encore la promotion des producteurs locaux, via notamment la mise sur pied d’itinéraires de visite, réalisée par Wallonie Belgique Tourisme.

    Les parcs naturels organisent par ailleurs toute une série d’activités touristiques : mobilité douce, produits du terroir, accessibilité aux personnes à besoins spécifiques… Ils réfléchissent par ailleurs à la possibilité de s’inscrire dans la Charte européenne du tourisme durable dans les espaces protégés.

    Les initiatives en matière de tourisme durable ne manquent pas en Wallonie.