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Les résultats du projet "Digital Cities"

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 350 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 15/03/2018
    • de WAHL Jean-Paul
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation

    Une réunion du Comité de suivi du projet "Digital Cities", projet de WiFi urbain, a eu lieu en ce début d'année 2018. Suite à cette réunion, une série de chiffres sur les trois villes pilotes (Mons, Namur et Liège) ont été communiqués. Il y a actuellement 142 points répartis sur les 3 villes (Liège : 9 points d’accès ; Mons : 72; Namur : 21).

    Pour ces trois villes, le prestataire a compté à peu près 27.000 enregistrements d’utilisateurs depuis juin dernier (soit sur une demi-année), sur 7 à 8.000 périphériques mobiles.

    Pour juger du succès de ces investissements, il me semble qu’il faut se référer à l’estimation de la fréquentation par le public des villes concernées par le projet, inscrite dans la note au précédent Gouvernement du 18 juin 2013. Celles-ci étaient, me semble-t-il, beaucoup plus élevées (certainement pour Mons et Liège).

    Au vu de ces estimations, les résultats communiqués par rapport aux "Digital Cities" me semblent particulièrement faibles, en tout cas compte tenu des investissements financièrement consentis.

    Quelle est la vision de Monsieur le Ministre par rapport à ces résultats ? Dispose-t-il d’autres chiffres qui viendraient nuancer les résultats ? Serait-il selon lui opportun de réorienter le projet "Digital Cities" vers une intégration plus large de la stratégie "Smart Région" de Digital Wallonia ? Et si oui, comment ? Est-il toujours opportun de continuer à subsidier les autres projets de ville en cours tels que Charleroi, Spa, Tournai, La Louvière eu égard à l’évolution des conditions de connectivité (extension du réseau 4G, baisse du prix des data…) ? Compte-t-il réorienter à ce titre les missions du comité de suivi du projet "Digital Cities" ?
  • Réponse du 05/04/2018
    • de JEHOLET Pierre-Yves

    Il est vrai que les projets Digital Cities, établis par mon prédécesseur, ont pris du retard et présentent des chiffres qui peuvent paraître éloignés de l’estimation de fréquentation initialement prévue, telle qu’inscrite dans la note du précédent Gouvernement que mentionne l'honorable membre.

    Il faut regretter que la mise en place de ces projets n’ait pas bénéficié d’une visibilité suffisante, en termes de signalétique entre autres. Cette trop faible notoriété auprès du grand public explique en partie le nombre très faible d’usagers.

    Si la logique de Wi-Fi urbain au cœur du projet Digital Cities faisait sens en 2013 (avant la mise en place du plan Digital Wallonia donc), le contexte a aujourd’hui fortement changé. L’avènement de la 4G (disponible quasi partout aujourd’hui sur notre territoire) d’une part, mais aussi la suppression des frais de roaming d’autre part ont limité l’intérêt du Wi-Fi public urbain « Outdoor » (c’est-à-dire en extérieur, tel que sur des places publiques ou des parcs par exemple) et ont totalement chamboulé le secteur des télécoms.

    Par ailleurs, la stratégie Digital Wallonia a été mise en place depuis 2016, et c’est en effet dans ce cadre qu’est maintenant réévalué chaque projet Digital Cities en cours, afin qu’ils s’inscrivent tous dans une vision intégrée Smart City, et en accord avec la stratégie Smart Region. C’est dans ce cadre que les réunions du Comité de Suivi Digital Cities ont lieu actuellement, sous la coordination de l’Agence du Numérique, afin de faire le point sur chacun des projets et de les ajuster. Il est d’ailleurs intéressant de noter que certaines villes ont elles-mêmes affiché leur volonté de réorienter le modèle initial.

    Cela veut-il dire que le Wi-Fi urbain aurait perdu toute utilité ? Si le projet Digital Cities a perdu de sa pertinence dans sa configuration initiale, un Wi-Fi urbain configuré de manière cohérente avec les technologies existantes et les usages « consommateurs » des citoyens reste encore d’actualité aujourd’hui, notamment parce que le nombre d’appareils mobiles continuera à augmenter à l’avenir, tout comme la consommation de données mobiles. Cela suppose deux conditions :
    * La première, c’est d’orienter les projets de Wi-Fi urbain à l’intérieur des bâtiments publics, tels que les maisons communales, offices du Tourisme, CPAS, bibliothèques, Hôpitaux, etc. En effet, la réception « Indoor » étant souvent moins bonne qu’en extérieur, le Wi-Fi trouve alors tout son sens et son utilité, spécialement dans les lieux de forte fréquentation et disposant de zones d’attente.
    * La seconde c’est la nécessité, au-delà de la connexion gratuite, de la présence d’une réelle plateforme de microservices (réplicables d’une ville à l’autre) à destination des citoyens usagers en conformité avec les principes de la Charte Smart Region Digital Wallonia. À ce jour, ces plateformes (et surtout le contenu) n’existent pas, même s’il faut noter que le prestataire prévu a revu sa copie et offre une nouvelle Identité Wallonie Digital Cities avec un lien unique permettant aux villes de gérer elles-mêmes de manière simple le contenu du portail.

    Voici les deux recommandations que me fait aujourd’hui l’Agence du Numérique pour ce type de projets, notamment dans le cadre de la réorientation de certains projets Digital Cities. Elles prévalent également pour les communes qui souhaiteraient répondre à l’appel à projets européen WIFI4EU, par lequel les communes de toute l’Europe sont invitées à s’inscrire pour pouvoir bénéficier d’un financement de l’Union européenne en vue de la création de points d’accès gratuit à l’Internet sans fil.

    Le lancement de ce projet par la Commission européenne prouve par lui-même que s’il est toujours opportun de mettre en place des projets Wi-Fi publics gratuits, la logique poursuivie est différente de celle poursuivie initialement au lancement du projet Digital Cities.

    Nous veillons donc à faire évoluer les projets Digital Cities pour qu’ils collent à la réalité d’aujourd’hui et pour qu’ils soient compatibles et cohérents avec tant avec l’initiative européenne également (Identification unique, etc.), qu’avec la stratégie Digital wallonia au bénéfice de nos entreprises et des citoyens.