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L'aménagement du territoire et les violences subies par les femmes dans l'espace public

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 910 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 15/03/2018
    • de LAMBELIN Anne
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    Ce mercredi 7 mars 2018, j’assistais au colloque de la Fédération Wallonie-Bruxelles intitulé « Egalité hommes femmes, où en sommes-nous ? ».

    Beaucoup d’informations ont été transmises au public, notamment grâce au débat qui s’est tenu entre les divers interlocuteurs invités. Nous apprenions, par exemple, que l’espace public cristallisait, aujourd’hui, les violences structurelles dont sont victimes les femmes au travers, notamment, du harcèlement.

    En outre, beaucoup de femmes se sentent en insécurité en milieu urbain, ce qui caractérise, ici, l’inégalité d’appropriation et de jouissance de l’espace public. En effet, le milieu urbain serait régi par des normes masculines. Je peux prendre l’exemple des infrastructures sportives peu fréquentées par les femmes qui n’imprégneraient pas un espace géographique pensé par et pour les hommes.

    Dans un contexte où les inégalités de genre sont encore prégnantes dans l’environnement de vie des femmes, j’aimerais connaître plus précisément la position de Monsieur le Ministre sur le sujet de l’aménagement du territoire.

    Des groupes de travail spécialisés sur le sujet de l’inégalité d’accès et d’appropriation des femmes et de l’espace public existent-ils ? Si oui, Monsieur le Ministre se base-t-il sur leurs recommandations ? Sinon, est-il possible que de tels groupes de travail soient mis en place ?

    Des travaux ou autres aménagements urbains ont-ils été effectués en Région wallonne sous le prisme du genre ?

    Selon Monsieur le Ministre, comment aménager le territoire pour que les femmes se l’approprient au mieux ?
  • Réponse du 05/04/2018
    • de DI ANTONIO Carlo

    Dans le cadre de la mise en œuvre du décret du 11 avril 2014, chaque Ministre est amené à inclure la dimension de genre dans ses propres compétences. Deux mesures du plan GENDER incombent à mes compétences :
    - « La mobilité dans sa globalité » ;
    - « L’accessibilité aux différents métiers du transport en commun ».

    Dans le cadre de ces objectifs, une étude portant sur le harcèlement dans les transports en commun a été réalisée par l’ULB et le SPW. Ce rapport avait notamment pour objectif la sécurisation du parcours de transports en commun. Cela passe notamment par un aménagement des espaces publics harmonieux et sécurisé. Cela vise notamment à diminuer le temps de marche pour les usagers-ères.

    Pour ce qui concerne la compétence d’aménagement du territoire, je souhaite que le Gouvernement s’approprie et travaille en bonne cohérence avec l’ASBL GARANCE qui mène des marches exploratoires en vue de proposer des mesures de sécurisation de l’espace public.

    Le schéma de développement du territoire (SDT) est en cours d’élaboration. Ce document définit à l’échelle régionale la stratégie territoriale pour la Wallonie, sur la base d’une analyse contextuelle. Situé au sommet de la hiérarchie des outils d’aménagement du territoire et d’urbanisme en Wallonie, le SDT s’impose aux autres outils d’aménagement du territoire

    L’un des 20 objectifs identifiés dans l’avant-projet de SDT dont le Gouvernement wallon a pris acte le 26 octobre dernier est de « Développer des espaces publics de qualité, conviviaux et sûrs » (DE.3). Les recommandations proposées par l’ASBL GARANCE pourraient être intégrées dans les principes de mise en œuvre de cet objectif.

    Par ailleurs, d’autres opportunités existent bel et bien, qui permettent une gestion de l’urbanisme en faveur de l’égalité sociale entre hommes et femmes. Je citerai notamment :
    - la création de quartiers nouveaux et villes nouvelles génératrices de citoyenneté et de cohésion sociale et permettant de multiplier les itinéraires piétons, de rapprocher les crèches des bureaux, des ateliers, des magasins et des maisons d’habitations, de renforcer l’accessibilité et le confort des espaces publics ; la conférence permanente de développement territorial (CPDT) a été chargée dans le cadre de son programme de travail 2018 d’établir une Stratégie et référentiel pour des Quartiers Nouveaux de taille moyenne, dans la foulée de celui qui existe pour les quartiers de plus de quinze hectares.
    - la nouvelle zone d’enjeu communal créée dans le cadre du CoDT qui permet d’amplifier les opérations de reconstruction de la ville sur la ville avec une mixité des fonctions et l’imposition d’y développer un réseau de mobilité douce et des espaces verts reconstruire ; ces nouvelles zones permettent de réduire les déplacements « domicile-travail » ainsi que l’étalement pavillonnaire sans services de proximité.