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Les perturbateurs endocriniens

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 912 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 15/03/2018
    • de MORREALE Christie
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    En 2015, les services de la promotion de la santé de la Province de Liège lançaient une étude épidémiologique relative aux perturbateurs endocriniens, réalisée en collaboration avec Mme Corinne Charlier, cheffe du service toxicologique de l’ULiège.

    Les résultats avaient été présentés en juin 2016 et étaient particulièrement inquiétants puisque l’ensemble des participants était contaminé et que ces taux étaient très importants.

    A la suite de ces résultats, le service de toxicologie a émis une série de recommandations à destination des participants de l’étude, afin qu’ils modifient et adaptent leurs comportements. Les chercheurs souhaitaient ensuite mener une étude d’intervention, qui consiste à mesurer une nouvelle fois le taux de contamination, afin d’évaluer l’impact positif ou négatif des recommandations. Malheureusement, ils n’ont pu obtenir de nouveaux financements.

    Alors que l’impact sur la santé des perturbateurs endocriniens ne fait plus de doute, une étude comme celle-ci ne devrait-elle pas être soutenue et financer par les pouvoirs publics ?

    En effet, le but de cette étude d’intervention est de contrôler l’efficacité des recommandations et d’éventuellement adapter celles-ci, le tout dans le but de diminuer la contamination aux perturbateurs endocriniens.
  • Réponse du 05/04/2018
    • de DI ANTONIO Carlo

    L’étude en question, menée par le CHU de Liège sur des participants recrutés en 2015, est une étude de surveillance biologique (biomonitoring) focalisée sur les perturbateurs endocriniens. Plusieurs substances ont été mesurées dans des fluides biologiques et l’ensemble des participants à l’étude présente effectivement une contamination de leur organisme par les perturbateurs endocriniens. Cette observation scientifique est confortée par des mesures effectuées en Wallonie tant dans le cadre de projets de surveillance biologique que dans celui de projets soutenus via le programme national environnement santé.

    L’assertion faite sur les taux importants est par contre inexacte. Les taux mesurés dans cette étude étaient au contraire faibles ou similaires à ceux relevés dans d’autres pays pour différentes substances telles que le cadmium, les pesticides organochlorés ou les PCB. Les habitants de la Province de Liège, dans laquelle a été réalisée cette étude, ne sont donc à priori pas plus exposés que d’autres.

    L’étude d’intervention proposée vise à mesurer l’efficacité d’un programme de promotion de la santé, donc l’impact des recommandations données à la population, qui consistent à manger principalement des produits de l’agriculture biologique, éviter les films alimentaires et les boîtes en plastique qui contiennent des bisphénols, et renoncer aux cosmétiques avec des parabènes. S’il peut effectivement s’avérer intéressant d’effectuer de nouvelles mesures dans le sang ou l’urine pour évaluer l’impact de telles recommandations, aucune demande de financement n’a été introduite en ce sens auprès de l’administration.

    Il est nécessaire d’acquérir des données précises sur l’exposition de la population wallonne aux perturbateurs endocriniens. C’est pourquoi la participation de la Belgique au programme européen de surveillance biologique (HBM4EU) qui vise entre autres à développer une plateforme pérenne de surveillance biologique paneuropéenne a été soutenue par la Wallonie au travers de la Conférence interministérielle en Environnement-Santé.

    Le plan wallon en environnement santé (ENVIeS), actuellement en cours d’élaboration, inclut la nécessité d’une surveillance biologique de la population. La problématique des perturbateurs endocriniens y figure également de manière spécifique.