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La diversification agricole

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 346 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 15/03/2018
    • de BROGNIEZ Laetitia
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    On sait que les exploitations agricoles ne se portent pas au mieux et, d’ailleurs, les annonces concernant les possibles effets du Brexit sur la PAC ne présagent rien d’encourageant pour l’avenir.

    Face à cela, et depuis quelques années déjà, certains agriculteurs ont opté pour une diversification de leurs activités.

    Ceux-ci développent donc une (ou des) activité(s) lucrative(s) indissociable(s) de l’exploitation, tout en maintenant ladite exploitation.

    Ces activités sont parfois appelées « para-agricoles » et permettent aux agriculteurs de compléter leurs revenus et/ou essayer de pallier certaines pertes.

    Connaît-on le nombre d’exploitations qui se sont diversifiées ? Ce chiffre est-il en forte hausse ces dernières années ?

    Dans ce cas, quelles sont les spéculations privilégiées ? La vente directe ? Le tourisme (gites, tables d’hôte, etc.) ? Les fermes pédagogiques ? Autre(s) ?

    En général, ces diversifications nécessitent certains investissements (par exemple, des comptoirs en cas de ventes directes, des lits pour les gîtes, du matériel de cuisine pour les tables d’hôte, des dispositifs de sécurité pour les fermes pédagogiques, etc.).

    Quels types d’aides sont-ils prévus pour aider et encourager ces diversifications qui ont également l’effet positif de promouvoir et de développer notre agriculture locale ?
  • Réponse du 03/04/2018
    • de COLLIN René

    En Wallonie, le secteur agricole se diversifie vers des activités très variées comme la transformation et la commercialisation en circuit court, l’accueil, la restauration ou l’hébergement, les activités agritouristiques ou encore, la production d’énergie renouvelable.

    Depuis la fin du recensement agricole en 2013, il est difficile d’obtenir les chiffres précis concernant ces différentes activités. Les données recueillies auprès de structures accompagnant les agriculteurs comme DiversiFerm, l’ASBL Accueil champêtre en Wallonie, ValBiom et le Commissariat général au Tourisme témoignent qu’environ 10 % des exploitations wallonnes sont dans une démarche de diversification et que ce pourcentage est en augmentation. Pour suivre cette évolution au mieux et permettre une analyse macro-économique du secteur, j’ai souhaité soutenir la mise sur pied d’un Observatoire de la Diversification chez Accueil champêtre.

    La transformation des produits agricoles et leur distribution en circuit court restent la première voie de diversification avec plus de 1.200 producteurs et transformateurs suivis par l’équipe de DiversiFerm depuis 2006. Si la majorité des demandes concernent encore la valorisation du lait, de nombreux projets de diversification dans les filières de la viande, le maraîchage et les céréales se développent ces dernières années.

    En 2016-2017, on dénombrait environ 280 gîtes à la ferme, 25 structures de chambres d’hôtes, 2 campings, 53 fermes pédagogiques, une quinzaine d’hébergements insolites. Plus d’une cinquantaine de projets, en devenir sont en cours de mise en place. En 2018, la Wallonie compte 29 unités de biométhanisation installées par des agriculteurs ou des coopératives agricoles et 6 nouveaux projets en cours de développement.

    Les types d’aides apportés pour soutenir et encourager ces activités sont nombreux et peuvent prendre différentes formes. Ainsi, le guichet unique DiversiFerm offre un accompagnement à la fois économique, technologique et hygiénique aux producteurs choisissant la diversification agroalimentaire. Pour les activités liées au tourisme, des primes sont octroyées par le Commissariat général au Tourisme. Pour la biométhanisation, une aide au développement et à l’installation dans le secteur agricole (ADISA) est accessible aux petites installations produisant moins de 10 KW. Pour des capacités supérieures, la DGO6 propose des aides « Utilisation durable de l’Énergie » sous certaines conditions.

    En outre, une aide de 2.000 euros maximum, ainsi que des aides d’investissement ADISA, peuvent être sollicitées par des agriculteurs souhaitant se diversifier, notamment dans la transformation et la commercialisation des produits agricoles. Enfin, le programme wallon de développement rural (PwDR) soutient les acteurs de la ruralité, dont les agriculteurs souhaitant se diversifier par le développement de produits agricoles (mesure 4.1 et 4.2 du PwDR) ou par des activités non agricoles hors biométhanisation (mesure 6.4 du PwDR).