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Les conséquences du Brexit pour la Wallonie

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 347 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 14/03/2018
    • de MARTIN Nicolas
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation

    Selon une récente étude, la Belgique est le quatrième pays de l'Union européenne, après l'Allemagne, la France et les Pays-Bas, le plus susceptible d'être affecté par le Brexit.

    En effet, le total des exportations belges vers le Royaume-Uni s'élève à près de 32 milliards d'euros, soit près de 10 % du total des exportations du pays.

    Pour la Wallonie, ce sont surtout les secteurs du bois, de la pierre, du verre, des équipements médicaux et des armements qui sont concernés.

    Comment le Gouvernement se prépare-t-il à ces probables conséquences ?

    Des contacts sont-ils entretenus avec les secteurs les plus exposés ?

    Un accompagnement est-il mis en place pour préparer un éventuel Brexit « dur » ?
  • Réponse du 05/04/2018
    • de JEHOLET Pierre-Yves

    En 2016, le Royaume-Uni était le 5e « client » de la Wallonie avec 2,57 milliards euros d’exportations (6,6 % du total des exportations wallonnes).

    Les principaux produits wallons exportés vers le Royaume-Uni (2016) sont :
    1. les produits chimiques et pharmaceutiques (31,6 % du total) ;
    2. les instruments d’optique et de précision (10,9 %) ;
    3. les matières plastiques et caoutchoucs et ouvrages en ces matières (10,3 %) ;
    4. les machines et équipements mécaniques, électriques et électroniques (10,2 %) ;
    5. les métaux communs et les ouvrages en ces métaux (7,9 %) ;
    6. les produits alimentaires, boissons, tabacs (7,8 %) ;
    7. le matériel de transport (5,2 %).

    Ces 7 secteurs représentent 83,9 % de nos exportations vers le Royaume-Uni (RU).

    Les ouvrages en pierres, ciment et pierres représentent 3,3 % des exportations wallonnes vers le RU. Le bois et ouvrages en ces matières représentent 1,4 %, les armes et munitions 0,7 %. Les instruments médicaux entrent dans la rubrique « instruments d’optique et de précision » et comptent pour la moitié de celle-ci, soit 141 millions euros en 2016 ou près de 5,5 % du total des exportations wallonnes vers le RU.

    L’indice d’exposition au BREXIT pour la Wallonie par catégories de produits est le résultat d’une pondération entre la part prise par cette catégorie de produits dans le total des exportations wallonnes vers le RU et la part que représente le Royaume-Uni dans le total des exportations wallonnes de ladite catégorie de produits vers le monde entier.

    Selon cette pondération, les 10 secteurs wallons les plus exposés au BREXIT seraient les suivants :
    - les instruments d’optique et de précision pour la médecine ;
    - les produits en matières plastiques ;
    - les produits pharmaceutiques ;
    - les machines et équipements industriels ;
    - les préparations agroalimentaires à base de légumes et de fruits ;
    - le matériel de navigation aéronautique et spatial ;
    - les produits de la boulangerie et de la pâtisserie ;
    - les viandes de volaille ;
    - les produits en papiers et cartons ;
    - les produits en verre.

    Cependant, à ce stade, l’usage du conditionnel s’impose tant que les négociations ne seront pas terminées et la forme de la relation future avec le Royaume-Uni connue.

    En ce qui concerne l’accompagnement des entreprises, un groupe de travail BREXIT a été mis en place au niveau fédéral, auquel l’AWEx et les principales fédérations professionnelles ont été associées.

    Au niveau régional, un groupe de travail BREXIT « AWEx - Conseil wallon de l’industrie » a été mis en place, et en novembre dernier l’AWEx a transmis au gouvernement un rapport sur l’Impact potentiel du BREXIT sur l’économie wallonne, son analyse et ses recommandations. Un document global compilant les contributions des administrations wallonnes sur les conséquences du BREXIT a également été transmis au gouvernement wallon en novembre 2017 et a été validé par celui-ci le mois suivant.

    Par ailleurs, l’AWEx a mis en place un helpdesk Brexit et un point d’information BREXIT sur son site Internet.

    Son objectif est d’aider les entreprises wallonnes à s’adapter aux conséquences éventuelles du BREXIT sur l’environnement commercial, économique, juridique et fiscal qui caractérisera l’accès au marché britannique dans le futur. La forme de la relation future entre le RU et l’UE est encore incertaine, mais une collaboration a d’ores et déjà été mise en place avec l’Administration belge des douanes et Accises afin de préparer au mieux nos entreprises aux formalités inévitables qui seront liées aux échanges commerciaux avec le Royaume-Uni après sa sortie de l’UE. Une lettre de cette Administration est relayée auprès de nos entreprises, ainsi que des conseils utiles.
    Ainsi l’AWEx recommande aux entreprises :
    - d’évaluer leurs relations commerciales avec le Royaume-Uni et les frais supplémentaires engendrés par le BREXIT, afin de prévoir les moyens financiers permettant d’y faire face.
    - d’estimer le montant des droits de douane qui s’appliqueraient à leurs produits si les règles de l’OMC entraient en application après le BREXIT (en cas de « no deal »).
    - d’évaluer la nécessité de couvrir leurs exportations contre les risques de change, vu la fluctuation des taux impliquant la livre sterling.
    - d’être attentives aux normes et réglementations afférentes à leurs produits, le Royaume-Uni étant susceptible d’en établir de nouvelles après le BREXIT.
    - d’évaluer l’importance que revêt pour elles le marché britannique et d’envisager de diversifier leurs marchés à l’exportation en profitant au maximum des conditions favorables qui leur sont proposées par l’AWEx pour leur prospection.

    C’est dans cet ordre d’idées que l’AWEx organisera un séminaire sur le BREXIT le 5 juin 2018 lors des Wallonia Export Days à Louvain-La-Neuve. Son objectif : donner, entre autres, des informations pratiques sur les formalités douanières, les aspects liés à la logistique ou encore la couverture du risque de change.