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Le mauvais état de santé de la faune et de la flore en Wallonie

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 347 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 19/03/2018
    • de COURARD Philippe
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    L’état de santé des forêts wallonnes est défavorable et cela tend à empirer de plus en plus. Ce n’est pas une situation nouvelle puisque le processus a débuté dans les années 1980, mais elle devient préoccupante. De manière générale, c’est la biodiversité wallonne qui est en souffrance et subit une véritable érosion.

    Il y a une part de responsabilité sans doute majeure à attribuer concomitamment au dérèglement climatique, à la pollution atmosphérique, à la qualité de l’air ainsi que des sols pour expliquer le dépérissement des forêts wallonnes, bien que difficile à évaluer.

    Feuillages décolorés ou peu fournis, diverses maladies touchant certains arbres, déboisement, sécheresse… sont autant de symptômes révélateurs de la dégradation de la biodiversité forestière. Parallèlement aux problèmes des arbres, il y a aussi 31 % des espèces animales qui sont menacées de disparition. La loutre, le blaireau, certaines espèces de papillon, les libellules, le loup, l’abeille, la tourterelle, etc. sont autant d’espèces menacées d’extinction. C’est plutôt inquiétant.

    Face à ces tristes constats, quelles sont les stratégies, les solutions concrètes que Monsieur le Ministre met en œuvre pour juguler cette dégradation de la biodiversité qui ne cesse de prendre de l’ampleur ? Quelles sont les politiques menées pour préserver la nature ? Quels sont les investissements qui sont injectés en la matière ?
  • Réponse du 03/04/2018
    • de COLLIN René

    Le changement climatique a un impact important sur l’environnement et les sociétés humaines. On s’attend effectivement à ce que le changement climatique affecte considérablement la distribution, la composition et le fonctionnement des écosystèmes forestiers dans le monde en raison de la capacité de migration limitée des arbres.

    C’est pourquoi, le Département de la Nature et des Forêts (DNF), ainsi que d’autres forestiers, mettent en œuvre des moyens pour aider les forêts à s’adapter à ces changements annoncés. Je citerai quelques exemples :
    - promouvoir au maximum la diversification des peuplements ;
    - adapter les essences à la station sur base du nouveau fichier écologique des essences sorti en août 2017 ;
    - favoriser des sylvicultures plus dynamiques qui impliquent des densités moins importantes des peuplements (ex. : sylviculture à couvert continu) ;
    - protéger les sols au maximum par l’installation de cloisonnement d’exploitation afin de limiter le tassement du sol sur ces zones uniquement) ;
    - récolter des graines sur des individus en bonne santé et présentant de belles caractéristiques via le Comptoir forestier mis en place dès 1995. Le Comptoir élabore un Dictionnaire des provenances recommandables qui permet de guider le choix des gestionnaires en termes de bonnes provenances ;
    - prospecter dans les arboreta pour permettre d’étudier le comportement de certaines espèces, moins fréquentes actuellement en Région wallonne, par rapport au changement climatique ;
    - dégager des pistes de réflexion sur l’amélioration des pratiques de gestion, via les activités menées au sein de l’Accord-cadre de Recherches et Vulgarisation forestières ;
    - préserver et améliorer le réseau Natura 2000 ;
    - maintenir au moins un arbre d’intérêt biologique par 2 hectares ainsi que 2 arbres morts par hectare comme l’exige le Code forestier ;
    - pour protéger la nature également, mon administration travaille sur un projet d’arrêté obligeant l’utilisation d’huiles biodégradables en forêt afin de diminuer la pollution par des huiles minérales.

    Toutes ces mesures sont à amplifier à l’avenir pour assurer un bon fonctionnement des écosystèmes forestiers face aux différentes pressions extérieures grandissantes (changement climatique, pollution, attentes de la société, …).

    Pour améliorer la situation de la faune, le DNF continue à :
    1) Gérer et étoffer les réseaux de réserves naturelles en tant que zones centrales, réservoirs d’espèces rares ;
    2) Désigner l’ensemble du réseau Natura, mais aussi préserver et améliorer son état de conservation ;
    3) Améliorer sur l’ensemble du territoire le potentiel d’accueil de la vie sauvage, via le « Réseau Wallonne Nature » ;
    4) Améliorer les milieux agricoles en reconstituant des sols vivants en restaurant des éléments du paysage, en promouvant des mesures agroenvironnementales orientées vers la conservation et la restauration de la biodiversité dont la politique agricole commune (PAC) est effectivement un outil majeur en la matière.