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Les salles de consommation de substances psychoactives

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 294 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 20/03/2018
    • de STOFFELS Edmund
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    La Ministre en charge de la Santé dit que pour les consommateurs de substances psychoactives, il est important de diversifier les solutions.

    Elle estime que la salle de consommation peut tout à fait faire partie des différentes réponses efficaces et concrètes à apporter aux personnes, et ce quels que soient leur situation et le stade de consommation dans lesquels elles se trouvent.

    Ce concept de salle de consommation à moindre risque est donc un concept auquel, Madame la Ministre est prête à apporter son soutien.

    Cette offre d’aide, mais également de soins, ne l’oublions pas, dit Madame la Ministre serait un élément important dans l’éventail des soins offerts en Wallonie.

    Que pense Madame la Ministre de la proposition liégeoise en la matière ?

    Est-ce une perspective à développer et à soutenir (financièrement) par la Région wallonne ?

    Qu'en est-il de la légalité du projet ?

    Qu'en est-il en ce qui concerne son caractère durable ?
  • Réponse du 17/04/2018
    • de GREOLI Alda

    Je suis a priori en faveur de l'installation de salles de consommation à moindres risques en Wallonie. Cette offre viendrait utilement compléter la panoplie des services offerts pour les personnes consommatrices de substances psychoactives.

    La décision de la Ville de Liège d'installer une salle de consommation me semble particulièrement intéressante à plusieurs titres. Tout d'abord, la Ville a été l'initiatrice et un des porteurs du projet TADAM, un traitement assisté par diacétylmorphine (héroïne pharmaceutique). En plus, ce projet, supervisé, encadré et évalué par l'Université de Liège, s'est parfaitement déroulé. D'après mes informations, la salle de consommation devrait d'ailleurs se situer à l'emplacement de la salle de traitement du projet TADAM. Ensuite, ce projet de salle de consommation comme le projet TADAM repose sur un large consensus au niveau du conseil communal, des institutions spécialisées sur le terrain, mais aussi au niveau du parquet et même des riverains. Enfin, la Ville de Liège compte un taux particulièrement important de personnes très précarisées consommant de l'héroïne, de la cocaïne ou d'autres drogues de rue. Ces personnes parce qu'elles sont dépendantes et en situation très précaires sont régulièrement amenées à consommer en rue ce qui représente un risque important pour elles, un risque d'overdose mortelle notamment, mais ce qui concoure également à insécuriser certaines zones.

    Liège est donc une candidate idéale pour démarrer ce type de projet en Wallonie.

    Sur le principe, je suis d'accord d'assurer un certain soutien financier, mais je n'ai pas reçu de demande précise à ce stade.

    Le caractère durable du projet dépend de son financement bien sûr, de la qualité de l'encadrement de l'expérience, mais également des garanties juridiques qu’on peut y apporter.

    En ce qui concerne les questions juridiques, l'implication du parquet et sa sensibilité à la démarche peuvent pallier les risques encourus par ce type de projet.

    Ce sera néanmoins une raison d'être particulièrement attentif à la qualité de l'encadrement en matière de personnel et à la rigueur de la supervision exercée sur le fonctionnement de la salle. Il faudrait par exemple pour la salle un personnel médical, infirmier et social qui a reçu un minimum de formation dans des salles de consommation à l'étranger. Pour cela, il n'est pas nécessaire d'aller très loin : chacun de nos pays voisins a au moins une salle de consommation.