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Le projet de coopérative de production sucrière

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 361 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 20/03/2018
    • de TROTTA Graziana
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation

    En octobre dernier, j'interrogeais Monsieur le Ministre au sujet d'un projet porté par l'Association des betteraviers wallons (ABW) consistant en la création d'une coopérative de production sucrière, dont l'implantation est envisagée d'ici 2020 sur le site du zoning de Seneffe, et qui pourrait traiter 14 000 tonnes de betteraves par jour.

    Les initiateurs du projet estiment qu'une telle coopérative aiderait le secteur à pérenniser l'activité dans un contexte nouveau marqué par la fin des quotas sucriers depuis le 1er octobre, exposant la rémunération des planteurs aux fluctuations du marché mondial.

    Les betteraviers wallons ont été reçus à son cabinet début septembre, et lors de cette réunion plusieurs pistes ont été évoquées en matière de soutien public.

    En vue d'un éventuel financement, il a sollicité la SRIW afin qu'une analyse soit réalisée. Il m'avait également annoncé que ce projet devait être analysé « à la lumière de son impact potentiel sur les autres acteurs du secteur, et de sa viabilité dans le cadre d'un marché du sucre totalement libéralisé ».

    Ces analyses ont-elles été finalisées ?
    Dans l'affirmative, quelles en sont les conclusions ?

    Quelles sont les pistes d'investissement dans ce projet ?

    Un dossier de primes à l'investissement a-t-il été introduit auprès de la Région ?

    Pour l'heure, quel est le montant ou le pourcentage du soutien financier wallon envisagé ?
  • Réponse du 25/04/2018
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    Je ne reviendrai pas sur les rétroactes de ce projet que l’honorable membre évoque et au sujet desquels je me permets de la renvoyer à ma réponse d’octobre dernier.

    La SRIW a effectivement poursuivi l’analyse du projet avec les betteraviers et leurs conseils, lesquels ont atteint en fin d’année dernière leur objectif initial de fédérer autour d’eux l’intérêt de planteurs représentant au moins 140kT de betteraves par an. Des discussions ont aussi eu lieu avec les partenaires bancaires pressentis, notamment sur le niveau d’effort propre des porteurs du projet, initialement fixé à 45 millions d’euros et qui pourrait être revu à la hausse. Un dossier a par ailleurs été introduit auprès de la BEI pour un montant pouvant aller jusque 150 millions d’euros, (mais cet aspect du dossier n’en est qu’au stade de l’introduction).

    De son côté, la SRIW pourrait envisager un investissement en fonds propres, mais attend encore certains éléments chiffrés de la part des promoteurs pour se prononcer.

    À côté de cela, un dossier de primes à l’investissement a été rentré portant sur l’obtention, dans un premier temps, d’une prime « classique ». Dans un second temps, les promoteurs envisagent de solliciter également un complément de prime pour les investissements spécifiques liés à l’utilisation durable de l’énergie, lequel devra faire l’objet d’une analyse ad hoc.

    Sur la question plus générale de l’analyse de l’impact du dossier sur le secteur, rappelons que le projet repose notamment sur deux postulats soutenus par les betteraviers.

    Primo, il est toujours possible d’augmenter la surface cultivable dédiée à la betterave, en se servant de surfaces non exploitées ou au détriment d’autres cultures moins rentables, de sorte que chaque producteur de sucre puisse trouver à s’approvisionner.

    Secundo, la nouvelle usine, en pratiquant des prix d’achat plus favorables aux planteurs (et contrôlant ses marges), générera un effet d’entraînement auprès des autres transformateurs qui permettra une meilleure rémunération des producteurs (et donc un incitant pour eux à se tourner vers cette production).

    Toutefois, la viabilité de l’ensemble reste subordonnée à l’évolution globale du prix du sucre dans un marché entièrement libéralisé, qui reste un paramètre encore difficile à appréhender avec certitude.

    La SRIW, dans le cadre de son analyse, a effectivement commandé une étude visant à valider ces postulats et les conditions de commercialisation prévues et à déterminer la capacité du marché à accueillir ce nouvel acteur. Les résultats de cette étude ne sont pas encore définitifs, mais serviront de guide à la décision finale qui ne devrait intervenir, ainsi que celle des banques associées, qu’aux environs du mois de septembre.

    Je reste pour ma part attentif à l’évolution de ce marché et aux projets d’investissements (tant locaux qu’étrangers) qu’elle suscite.