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La situation des riverains de l'autoroute à hauteur de Froyennes et les possibles évolutions du dossier

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 918 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 20/03/2018
    • de HAZEE Stéphane
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    Récemment Monsieur le Ministre a été interrogé, par plusieurs de mes collègues, sur l'abattage des arbres effectué le long de l'autoroute Tournai-Lille, à proximité du parking et de la station Q8 de Froyennes, et sur la situation des riverains de Froyennes, en particulier ceux de la chaussée de Lannoy.

    En effet, depuis la coupe de ces arbres, outre le fait qu'esthétiquement leur vue plonge désormais directement sur le parking et l'autoroute, les habitants de ce quartier se plaignent d'entendre en permanence le bruit de l'autoroute et autre pollution, qu'il s'agisse de ceux du trafic en journée ou des camions frigo qui tournent la nuit sur le parking.

    J'ai bien lu les réponses qu'il a fournies en la matière, tant sur les raisons de cette mise à blanc et le type d'abattage réalisé que sur la non-influence de la présence de végétation en matière d'impact sonore. Il n'en reste pas moins que tel est le vécu d'une série de riverains et la situation sur place reste très difficile : les riverains subissent de plein fouet des effets négatifs dans leur vie quotidienne et leur confort acoustique et visuel.

    Je souhaite, à mon tour, demander qu'une solution alternative soit trouvée rapidement et, par ailleurs, relayer certains questionnements supplémentaires formulés par les riverains qui n'ont à ce jour pas trouvé réponse.

    À l'heure actuelle, au regard des problèmes relevés, quelles mesures la Région entend-elle prendre afin de mieux protéger ce quartier du bruit et des risques liés à sa plus grande visibilité ? Peut-il nous indiquer si une concertation avec la commune de Tournai a été mise en place depuis l'abattage, dans le but de trouver une solution pour les habitants concernés ?

    Est-ce que des pistes se dessinent en la matière ?

    Parmi les questions restées sans réponse demeure en suspens la possibilité d'une prolongation du mur antibruit. En effet, ce mur antibruit, censé protéger les riverains de Froyennes des nuisances sonores de l'autoroute, se termine bien avant le parking et la station Q8, ce qui, dans les faits, conduit à ce que les vents dominants qui soufflent en cet endroit rabattent tous les bruits vers Froyennes. Par ailleurs, des riverains de Froyennes, situés de l'autre côté de l'autoroute (près du cimetière de Froyennes) avaient, à de nombreuses reprises, interpellé ses prédécesseurs sur le bruit de plus en plus gênant de l'autoroute ces dernières années et lui ont, à nouveau, interpellé lorsqu'un mur antibruit a été construit à Kain. Or, à Froyennes, beaucoup de riverains de part et d'autre de l'autoroute subissent des nuisances sonores semblables à celles de Kain.

    Il a indiqué, lors de sa réponse en commission fin février, que pour ce qui concerne la zone non couverte par le mur antibruit de Froyennes/chaussée de Lannoy elle relève « d'une moindre priorisation » et qu'il n'était pas « prévu d'intervention à court terme ».

    Toutefois, la situation vécue actuellement sur place semble indiquer qu'il serait utile de prolonger le mur antibruit jusqu’à la station Q8 pour pallier, au moins en partie, les problèmes acoustiques rencontrés par les habitants de Froyennes vivant à proximité de l'autoroute et d'entrevoir également un mur antibruit pour les riverains situés de l'autre côté de l'autoroute.

    Est-il possible de revoir la position de la Région à ce sujet suite à la nouvelle situation découlant de la récente mise à blanc ?

    Est-il possible d'en savoir plus sur l'étude réalisée par la Cellule antibruit du SPW à ce propos ?

    Ne serait-il pas possible d'envisager ce travail en parallèle avec les travaux prévus pour le réaménagement de l'accès au zoning ?
  • Réponse du 17/04/2018
    • de DI ANTONIO Carlo

    Dans le cadre de la Directive 2002/49/CE, la Région wallonne a réalisé une cartographie acoustique complète de son réseau routier de +6 millions de véhicules/an basée sur les résultats d’un modèle numérique acoustique.

    En 2013, des mesures in situ ont été réalisées par le service spécialisé de la Direction générale des Routes du SPW afin de s’assurer de l’adéquation entre ledit modèle et la réalité de terrain vécue par les riverains de l’autoroute A8.

    Sur base de cette étude, une analyse des différents sites d’actions nécessitant une protection contre les nuisances sonores en provenance de l’autoroute a été réalisée.

    C’est dans ce cadre que 7500 m² d’écrans ont été posés dans les zones les plus prioritaires, en fonction de la conjugaison du niveau de bruit et de la population exposée.

    Dans le même temps, un nouveau revêtement a été installé sur l’ensemble de cet axe dans la zone concernée, permettant aussi d’améliorer la situation d’un point de vue acoustique.

    Une étude de caractérisation acoustique de ce revêtement a d’ailleurs été réalisée afin de vérifier ce paramètre. Il en ressort que le niveau sonore caractéristique du revêtement posé est comparable à celui d’un revêtement classique.

    Enfin, suite une demande de la SOFICO datant de fin novembre 2017, interrogeant sur l’efficacité des dispositifs mis en place et sur la concordance avec les résultats des études effectuées, des mesures de niveaux sonores ont été réalisées au mois de février 2018.
    Il en ressort que les mesures et le modèle renvoient à des résultats proches à + -2 dB(A), permettant de conclure que le modèle est bien valide et que l’ensemble des études réalisées est confirmé.

    Je rappelle encore une fois que les mises à blanc sans extraction racinaire effectuées au niveau de l’aire de Froyennes ont été décidées suite à la demande des services de police et d’une réunion de sécurité par rapport aux migrants avec l’ensemble des gouverneurs provinciaux.

    D’un point acoustique, comme déjà mentionné, la végétation ne constitue en rien une protection contre les nuisances sonores.

    L’inconfort ressenti par les habitants est avant tout d’ordre visuel. À cet égard, la régénération naturelle permettra in fine d’obtenir une lisière étagée qui réponde aux considérations tant sécuritaires qu’environnementales.

    J'informe par ailleurs que la mise à jour complète de la cartographie acoustique est actuellement en cours et que les résultats sont attendus pour le second semestre 2018.