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La conduite sous influence de l'alcool

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 919 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 20/03/2018
    • de KILIC Serdar
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    La campagne « Bob » se terminait le 29 janvier dernier et le temps est maintenant aux analyses des résultats.

    Bien que les chiffres publiés dernièrement montrent que le taux des conducteurs sous l’influence de l’alcool soit le plus bas depuis le lancement de cette campagne en 1996, il n’en reste pas moins que le wallon boit plus que les autres citoyens belges.

    Certes, compte tenu de ces excellents chiffres, nous ne devons pas bouder notre satisfaction.

    Mais il reste du travail.

    En effet, le constat est navrant la nuit : le nombre d’accidents semble stagner et est presque 6 fois plus élevé qu’en journée, période où se marque fortement la diminution de ceux-ci.

    Que pense proposer Monsieur le Ministre pour qu’on puisse endiguer ce problème et que les résultats positifs soient également obtenus en soirée ?

    A-t-il déjà envisagé une campagne à ce sujet ?
  • Réponse du 17/04/2018
    • de DI ANTONIO Carlo

    La campagne de contrôle Bob est une campagne qui, année après année, remplit ses objectifs en matière d’augmentation du risque objectif de se faire contrôler pour l’alcool sur les routes de Wallonie. Le nombre de conducteurs testés de novembre à janvier a été une nouvelle fois supérieur au résultat de l’année précédente. Nous sommes ainsi passés de 1850 tests par jour à 2005 tests par jour de contrôle. Le pourcentage de conducteurs testés positivement connaît lui aussi une tendance satisfaisante puisque nous avons enregistré 2,7 % de conducteurs positifs contre 2,8 % l’année passée.

    Le problème de l’alcool au volant reste néanmoins une priorité. Le pourcentage de conducteurs positifs était encore de 12,4 % en Wallonie parmi les conducteurs impliqués dans les accidents corporels de la circulation lors de l’année 2016.

    Par ailleurs, des différences spectaculaires s'observent selon le moment de l'accident. En 2016, 7 % des conducteurs impliqués dans un accident en Wallonie étaient sous influence d’alcool les journées de semaine. Ce taux, pourtant déjà important, monte à 16 % les journées de weekend, à 42 % les nuits de semaine et même à 49 % les nuits de weekend.

    Concernant les mesures prises, en voici les axes majeurs.
    1. Renforcer les contrôles d’alcoolémie. L’intensification des contrôles alcool constitue la deuxième des sept mesures présentées le 9 juin 2017 à l’occasion des États généraux de la Sécurité routière en Wallonie. Parmi les différentes recommandations émises, le Conseil supérieur wallon de la Sécurité routière (CSWSR) recommande qu’un objectif global soit fixé pour la police intégrée en vue d’augmenter le nombre de contrôles d’alcoolémie réalisés. Le CSWSR proposait plus précisément d’augmenter chaque année de 10 % le nombre de contrôles réalisés. Durant cette période de campagne Bob Hiver 2017/2018, les services de police ont répondu favorablement à cette demande d’intensification des contrôles. En effet, les actions de contrôle ont augmenté de 8 % par rapport aux actions menées l’année précédente. Le risque objectif de se faire contrôler est donc en augmentation.

    2. La conscientisation de la prise de risque nécessite également un travail de sensibilisation en parallèle des actions de police. L’AWSR continuera de fournir des outils aux services de police pour la prévention primaire opérée sur le terrain par la remise de porte-clés aux conducteurs contrôlés négativement au test d’alcoolémie, de dépliants visant à une meilleure connaissance des conséquences en cas de consommation d’alcool ainsi que des réglettes alcool visant à une conscientisation individualisée sur les limites de la consommation d’alcool.

    3. La prise de conscience du risque passe aussi par l’augmentation du risque subjectif de se faire contrôler. A priori, plus ce risque est ressenti comme élevé, moins il y aura de conducteurs sous influence sur les routes. La visibilité des contrôles policiers en pleine journée n’est donc pas négligeable, car elle tend à une dissuasion générale tandis que les contrôles de nuit tendent davantage à une dissuasion spécifique puisqu’ils restent beaucoup moins visibles.

    4. Dans cet objectif, le CSWSR recommandait également que les résultats des contrôles « alcool » soient régulièrement communiqués à la presse pour accroître effectivement le risque subjectif d’être contrôlé.

    5. Au sujet de la sensibilisation, l’AWSR développe des actions à d’autres moments de l’année et sous l'approche en matière de communication que la campagne BOB de fin d'année. En juin de cette année, à ma demande, l’AWSR va ainsi mettre en place une campagne de sensibilisation concernant les accidents de week-end. Le but sera évidemment de rappeler les plus importants facteurs de risque de ces accidents, à savoir la conduite sous influence d’alcool, de drogue ainsi que les problèmes de fatigue au volant.