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La pollution de l'air intérieur et extérieur des locaux scolaires

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 922 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 20/03/2018
    • de LEFEBVRE Bruno
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    Ce mercredi 14 mars, le laboratoire spécialisé BuroBlauw a présenté les résultats de son étude portant sur la mesure de la qualité de l’air à l’intérieur et à l’extérieur des locaux de 222 établissements scolaires belges. De cette étude, il ressort que dans trop d’endroits, la qualité de l’air est préoccupante, voire carrément mauvaise, compte tenu de la vulnérabilité accrue des enfants à la pollution. Ainsi, aux abords de l’école, seuls sept établissements (3 %) pouvaient se vanter d’avoir un air de relativement bonne qualité.

    Pendant quatre semaines, allant de la mi-novembre à la mi-décembre, les 222 établissements participants ont mesuré la concentration en dioxyde d’azote (NO2) en trois endroits différents : à l’entrée de l’école, dans la cour de récréation et dans une salle de classe. Le NO2 est facile à mesurer et est un bon indicateur de la pollution de l’air causée par les émissions de la circulation automobile, et du diesel en particulier.

    À l’extérieur, la qualité de l’air est jugée médiocre, préoccupante ou mauvaise dans 61 % des cas. La concentration est trop élevée dans plus de la moitié des cours de récréation (52 %) : elle se situe entre 20 et 40 μg/m³. Pendant les heures d’école, les concentrations sont de 13 % supérieures aux valeurs annuelles moyennes figurant dans le présent rapport (en raison des émissions de gaz d’échappement plus élevées pendant ces heures). À l’intérieur des classes, en revanche, dans plus de la moitié des cas (52 %), la concentration mesurée est inférieure à 10 µg/m3.

    Monsieur le Ministre a-t-il eu connaissance de cette étude ?

    Quelle est son analyse face à la situation ?

    Il n'est pas sans savoir que les enfants sont plus vulnérables et particulièrement sensibles aux effets néfastes de la pollution de l’air, dès lors, quel est son programme d’actions afin de réduire la pollution de l’air aux abords des écoles à court et à long terme ?  

    Des problèmes majeurs et persistants de pollution de l'air ont-ils été mis en avant dans certaines écoles ?
    Dans l’affirmative, lesquels ?

    Des recommandations destinées aux écoles ont-elles été diffusées ?
    Si oui, lesquelles ?
  • Réponse du 17/04/2018
    • de DI ANTONIO Carlo

    La question de la qualité de l’air dans et aux abords des écoles est une question qui a toujours été au cœur des préoccupations en Wallonie.

    Par rapport à cette étude, il faut tout de même souligner que seules 19 % des 222 écoles participantes étaient localisées en Wallonie. Greenpeace a d’ailleurs soulevé ce manque potentiel de représentativité. Si ces résultats sont intéressants et pour certains préoccupants, il convient donc de ne pas les généraliser à tous les établissements scolaires de Wallonie.

    Plusieurs actions ont déjà été entreprises, et d’autres sont toujours en cours.

    Ainsi, une campagne de mesure de la qualité de l’air à l’école de Wépion, réalisée par l’ISSeP en collaboration avec l’AWAC, a permis de poser un regard objectif sur la pollution engendrée par les émissions des voitures des parents d’écoliers. Une augmentation des concentrations en oxydes d’azote a clairement été identifiée en début et en fin de journée scolaire devant l’établissement. Une diffusion largement atténuée à l’intérieur des locaux est également mesurée.

    Cette campagne de plusieurs mois n’a cependant pas donné lieu à des extrapolations sur base annuelle afin de comparer les valeurs estimées aux valeurs limites européennes. Il semble que cela soit le cas dans l’étude de Greenpeace après quatre semaines de mesures réalisées à l’aide de tubes passifs.

    Une campagne nommée « autoFF » a par ailleurs été initiée afin de diminuer le nombre d’automobilistes laissant tourner leur moteur à l’arrêt aux abords des écoles. Cette campagne de sensibilisation a été développée de mars à juin 2016 et généralisée lors de la semaine de la Mobilité en septembre 2016.

    On peut encore souligner le projet AD’AIR. Il s’agit du développement d’outil d’Aide à la Décision relatifs à la qualité de l’Air IntérieuR dans les Ecoles. Ce projet a été élaboré en collaboration avec la Ministre de l’Enseignement, Marie-Martine SCHYNS. Dans ce contexte, un outil de diagnostic de l’environnement intérieur des écoles a été développé ainsi qu’un guide de bonnes pratiques en milieu scolaire. Cela vise la prévention de l’exposition des enfants aux polluants de l’air intérieur.

    Sur le plan législatif, deux décrets qui peuvent impacter favorablement ce domaine sont en cours d’adoption, à savoir le décret relatif à la qualité de l’air intérieur et le décret relatif à la lutte contre la pollution atmosphérique.

    Le premier vise à fournir une base légale afin de maintenir ou d’améliorer la qualité de l’air intérieur, et ce, en priorité dans les écoles et les crèches. Dans ce cadre, des guides de bonnes pratiques seront développés et mis à disposition des établissements visés.

    Le deuxième vise à réduire le nombre de véhicules polluants pouvant circuler. À cet égard, l’instauration de zones de basses émissions pourra permettre d’éloigner ces véhicules des abords des écoles.

    Il faut également citer les mesures en matière de covoiturage et de verdissement de la flotte publique.

    Ainsi, la Wallonie travaille déjà sur la mise en œuvre d’une série de mesures importantes dont certaines sont parfaitement en phase avec les recommandations de Greenpeace. L’instauration de zones de basses émissions par les communes wallonnes est une des mesures structurelles recommandées dans le rapport.

    L’administration travaille également à l’accroissement du nombre de stations de mesures télémétriques visant spécifiquement le suivi des émissions liées au trafic routier et aux situations urbaines.

    Enfin, une campagne spécifique de sensibilisation sera menée prochainement auprès des écoles. Cet appel à projets permettra la mise à disposition d’un appareil de mesure du dioxyde de carbone.