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Les accidents de la route en Wallonie

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 923 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 20/03/2018
    • de TROTTA Graziana
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    Selon les statistiques de l'institut Vias, le nombre de personnes ayant perdu la vie suite à un accident de la route est en baisse (483 en 2017 contre 500 en 2016). Cependant, le nombre de décès par 1000 accidents est trois fois plus élevé en Wallonie qu'en Flandre. Au sein même de la Wallonie, c'est la province du Hainaut qui comptabilise le plus grand nombre d'accidents mortels ou avec blessés.

    Par ailleurs, les accidents sont en diminution pour toutes les catégories d'usagers, sauf pour les poids lourds. L'augmentation s'élève à 3 % pour l'ensemble du pays, et même à 6 % pour notre Région.

    Un autre élément qu'il importe de souligner est le nombre relativement constant de victimes d'accidents sur ou à proximité d'un passage pour piétons. Ce nombre demeure toutefois élevé, puisque 78 personnes sont décédées dans ces zones en 2016, et 524 personnes ont été gravement blessées.

    Selon Vias, les différences régionales dans le nombre d'accidents de la route s'expliquent par plusieurs facteurs. L'un d'eux est la vitesse réduite à 70 km/h sur les routes régionales flamandes au lieu de 90 km/h. Une autre explication est le nombre de radars présents sur le territoire de chaque région (1400 en Flandre contre 430 en Wallonie) et, selon l'Agence wallonne pour la Sécurité routière, la vitesse excessive et l'alcool au volant sont plus tolérés en Wallonie.

    Eu égard à ces constats, quelles solutions et mesures Monsieur le Ministre met-il en place pour réduire le nombre d'accidents mortels et avec blessés sur le territoire wallon ? A-t-il par exemple sollicité son administration pour examiner l'opportunité d'une réduction de la vitesse à 70 km/h sur les routes régionales ?

    Pour ce qui concerne les passages pour piétons, force est de constater que nombre d'entre eux ne sont pas éclairés, augmentant ainsi le risque d'accident. Quelles mesures Monsieur le Ministre prend-il pour résoudre ce problème ?
  • Réponse du 17/04/2018
    • de DI ANTONIO Carlo

    Le baromètre de la sécurité routière donne un aperçu du nombre d’accidents de la route et du nombre de victimes qui ont été enregistrés jusque-là durant l’année. Il ne permet pas d'établir des analyses ou d'explications sur la constatation de l'une ou l'autre variation.

    La réduction de la limite de vitesse à 70 km/h sur les routes régionales flamandes hors agglomération au lieu de 90 km/h n'a pas été motivée comme une mesure pour la sécurité routière, mais elle a été motivée comme une mesure pour réduire le nombre de signaux placés le long des routes. Le site du Gouvernement flamand reprend explicitement cette dernière motivation dans la présentation de sa décision du 30 octobre 2015.

    Par ailleurs, le baromètre montre une importante augmentation du nombre de tués sur place en province d'Anvers qui a pourtant fait l'objet de la même mesure.

    Un atelier sur le thème de la gestion de la vitesse (limites de vitesse, leur respect…) fut organisé en ces 20 et 21 mars par la Conférence européenne des Directeurs des Routes (CEDR). Si les vitesses inadaptées et les excès de vitesse sont clairement à l'origine de la gravité et la survenue de nombreux accidents, il est nettement moins clair que la limite de vitesse en elle-même soit une explication des différences observées entre pays et régions d'Europe en matière de sécurité routière.

    Deux axes d'actions sont à mettre en avant : la formation et la sensibilisation.

    Il y a tout d'abord la formation au permis de conduire et son examen. On ne peut plus se contenter d'une simple connaissance théorique du code la route et de la maîtrise du véhicule. Il s'agit aussi de percevoir les risques dans la circulation et de donner des valeurs lors de la formation comme par exemple, la responsabilité de chacun dans la circulation et la sécurité routière, la diversité des modes de déplacement (partage de la route).

    La réforme adoptée par la Wallonie vise à rencontrer ces objectifs.

    L'auto-évaluation et une formation continue tout au long de sa carrière professionnelle ou de sa vie sont aussi des éléments à valoriser.
    C'est aussi dans cette vision de formation continue que nous travaillons à développer un continuum pédagogique afin de donner une éducation routière tout au long du cursus scolaire.

    La mission de sensibilisation vers le grand public et des groupes cibles spécifiques est confiée à l'Agence wallonne pour la Sécurité routière, l’AWSR, qui remplit très bien sa mission.

    Au niveau de l'infrastructure routière, je tiens à rappeler que le budget global annuel consacré à l'entretien et la sécurisation des routes régionales a été doublé depuis 2009.

    Le plan Infrastructures 2016-2019 donne une priorité aux routes dites « ordinaire » et spécifiquement les entrées et traversées d'agglomération afin de sécuriser et tranquilliser les espaces de vies des riverains et les déplacements dits « modes doux ».

    Lorsque l'on réalise un projet, il s'agit de le faire au mieux. C'est pourquoi une démarche qualité des projets d'aménagements routiers du point de vue de la sécurité routière est nécessaire et importante. Pour cette démarche qualité, citons le processus des audits de sécurité routière instauré depuis le Décret sur la gestion de la sécurité des infrastructures routières de décembre 2010. Pour rappel, il s'agit d'un contrôle indépendant de la qualité et du respect des règles de bonnes pratiques en matière de sécurité routière à différentes étapes du projet.
    Une dernière priorité est le traitement des obstacles latéraux afin de ne pas aggraver les conséquences d'une sortie de route.

    Ces différentes actions contribueront incontestablement à atteindre l’objectif fixé par la Wallonie de réduire le nombre de victimes de la route à moins de 200 morts par an à l'horizon de 2020.