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La rénovation des logements sociaux

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 262 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 20/03/2018
    • de KILIC Serdar
    • à DE BUE Valérie, Ministre des Pouvoirs locaux, du Logement et des Infrastructures sportives

    J’ai été, tout dernièrement, interpellé par les informations fournies par la Fondation Roi Baudouin :
    * 190 000 logements sociaux : c’est le chiffre de ceux qu’il faudrait rénover pour les adapter à des normes énergivores moins coûteuses.
    * 63 % : c’est ce que représente le nombre de logements wallons à rénover, contre 40 % en Flandre et 44 % à Bruxelles.

    On parle d’un investissement global, toutes régions confondues, de quelque 6 milliards d’euros. Avant d’aller plus loin, Madame la Ministre pourrait-elle me dire quelle est la part de cet investissement pour notre région ?

    L’étude semble indiquer, et c’est également mon avis, que cette dépense ne doit pas être considérée comme un coût, mais comme un investissement. Cependant, comment pourra-t-on la réaliser ?

    La Fondation met également en avant les impacts sur les emplois créés pour réaliser cette rénovation, sur la diminution des gaz à effet de serre, sur l’amélioration de la santé et du cadre de vie et, bien entendu, sur les économies réalisées par les locataires eux-mêmes. A-t-elle des chiffres précis à nous donner pour ces divers points ?

    Devant un tel programme, ambitieux et novateur, quelle est son analyse ?

    Quelle position compte-t-elle adopter ?

    A-t-elle déjà réfléchi ou entrepris des études à ce sujet ?

    Comment explique-t-elle que, lors du budget initial 2018, elle n'a dégagé aucun nouveau moyen ?

    Quelles sont ses marges de manœuvre financières pour 2018 et 2019 ?
  • Réponse du 29/03/2018
    • de DE BUE Valérie

    J’ai effectivement pris connaissance de la publication de la plate-forme de lutte contre la précarité énergétique gérée par la Fondation Roi Baudouin intitulée « Améliorer la performance énergétique des logements à finalité sociale en Belgique – analyse coûts-bénéfices et recommandations. »

    Je note d’abord que l’étude de référence a été commandée en 2012 par le Secrétaire d’État bruxellois en charge du Logement, Christos DOULKERIDIS, et qu’elle porte essentiellement sur des données d’une époque comprise entre 2007 et 2011 (quelque peu actualisées par des données des années 2012 et 2013 pour certaines politiques).

    En ce qui concerne la Wallonie, cette période se situe à mi-parcours du Programme exceptionnel d’investissements (PEI). À partir de 2009, à la faveur d’une deuxième tranche de financement de 500 millions de la BEI, tous les dossiers ont été fondamentalement réorientés afin d’optimaliser l’impact énergétique des projets de rénovation, parfois au prix d’importants dépassements.

    Par ailleurs, on se situe évidemment en amont du programme de rénovation énergétique Pivert actuellement en cours et qui porte sur la rénovation de 12.000 logements les plus énergivores en y affectant 400 millions d’euros.

    Les chiffres relatifs à l’état du parc de logements sont donc datés, voire obsolètes, notamment celui de 63 % de logements trop énergivores, car il se réfère aux années qui ont précédé les programmes d’investissements énergétiques.

    Néanmoins, je suis bien consciente que le parc des SLSP connait encore une grande marge de progression, raison pour laquelle j’ai demandé à la SWL de recueillir l’état des besoins du secteur, tant en rénovation qu’en création neuve d’ailleurs.

    Ainsi, en décembre 2017 et en janvier 2018, la SWL a consulté les 64 sociétés de logement de service public de Wallonie pour identifier leurs besoins, leurs priorités et les opportunités d’investissements immobiliers de tout type à court (2018 et 2019), à moyen (2020 à 2023) et à long terme (au-delà de 2023).

    L’analyse de la SWL conclut à la validité de 457 projets de travaux visant l’amélioration significative de l’efficacité énergétique de 21.850 logements pour un montant total de travaux estimé à 423 millions euros.

    Nous préparons l’opérationnalisation du plan wallon d’investissement, notamment en collaboration avec la Banque européenne d’investissement, en vue de répondre à ces besoins.

    À cet égard, d’autres enseignements de l’étude en question demeurent intéressants, car ils portent sur des corrélations comme les retombées économiques des investissements, notamment les ratios d’emplois créés, les effets de levier des investissements publics, les retours financiers vers le fédéral et les régions, le recul de la précarité énergétique, la réduction des maladies chroniques, la diminution du stress et du malaise psychosocial des locataires, les effets sur la qualité de l’environnement et la réduction des rejets de gaz à effet de serre.