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Le dépistage du cancer du sein parmi les femmes âgées

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 300 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 21/03/2018
    • de TROTTA Graziana
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    En Wallonie, la couverture globale du dépistage du cancer du sein est d'environ 55 %. C'est plutôt faible et certains estiment qu'un taux de participation de 70 % réduirait d'un tiers la mortalité due à ce type de cancer.

    À ce propos, le docteur Pino Cusumano, médecin spécialiste du cancer du sein, tire la sonnette d'alarme, car il reçoit en consultation un nombre croissant de patientes âgées avec des cancers du sein très avancés, précisant que la plupart viennent de maisons de repos ou de structures similaires.

    Cette situation force à réfléchir à un meilleur dépistage parmi les femmes plus âgées et à ce que l'on pourrait appeler la « vigilance sanitaire » en structures d'hébergement pour personnes âgées. Le personnel soignant et les médecins généralistes sont évidemment des piliers de cette vigilance, mais la pénurie de médecins généralistes dans certaines zones, ainsi que la pression exercée sur le personnel encadrant les personnes âgées impactent ce rôle essentiel.

    Eu égard à cette problématique, Madame la Ministre peut-elle dans un premier temps me faire part des données disponibles concernant le nombre de cancers du sein dépistés chez les femmes de plus de 69 ans, ainsi que leur évolution au cours des dernières années ?

    Quelles mesures prévoit-elle pour améliorer le dépistage parmi les femmes plus âgées, afin d'éviter autant que possible le constat de cancers avancés lors d'une première consultation ? 

    En juin dernier, son prédécesseur indiquait que le comité de pilotage au sein du Centre de référence, qui encadre le dépistage du cancer du sein en Wallonie, avait rappelé l'importance de travailler sur la communication afin d'améliorer le taux de dépistage de cette maladie. Pour les personnes âgées vivant au sein d'une structure d'hébergement, cette communication doit aussi – et même surtout – viser les médecins généralistes et le personnel soignant. Un renforcement de la communication est-il par conséquent prévu ?

    Enfin, va-t-elle inscrire cette thématique, et plus particulièrement la question du dépistage du cancer du sein parmi ce groupe, à la prochaine CIM Santé publique et, si oui, quelle position va-t-elle défendre ?
  • Réponse du 17/04/2018
    • de GREOLI Alda

    D’après le Registre Belge du Cancer, que nous soutenons pour ses missions d’analyse des données chiffrées relatives au cancer, il y eu en Wallonie en 2015, 3 387 nouveaux diagnostics de cancer du sein. Parmi ceux-ci, 31 % concernaient des femmes de 70 ans ou plus.

    Depuis 2011, le nombre de nouveaux cas cancer du sein dépistés est assez stable en Wallonie avec quelques 3500 cas par an.

    Pour les années à venir, le Registre du cancer s’attend par contre à une augmentation. Pour la période 2014-2025, le nombre annuel de nouveaux diagnostics de cancer du sein chez les femmes en Belgique devrait passer de 10 466 à 12 125, soit une augmentation d'environ 16 %. La plus forte augmentation est attendue dans le groupe d'âge le plus âgé (70+ ans). Le vieillissement et à l’augmentation de la population féminine seront les principales causes de l’augmentation de l’incidence du cancer de sein dans les dix années à venir. La combinaison d'une incidence croissante, d'un gain de survie et du vieillissement de la population (en plus d'autres facteurs), augmentera le nombre de personnes vivant avec au moins un cancer invasif à l'avenir.

    Pour compléter la partie chiffrée, j’ajouterais que la part relative de la mortalité par cancer du sein (par rapport à la mortalité, toutes causes) varie en fonction de l’âge. En 2014, en Wallonie, 3 % des décès chez les femmes de 65 à 84 ans étaient dus au cancer du sein par rapport à 8 % pour les femmes de 45 à 64 ans.

    Un dépistage organisé chez les femmes de plus de 70 ans n’est pas actuellement envisagé étant donné que « la plupart des experts estiment que dans la tranche d’âge 50 - 69 ans les bénéfices l’emportent sur les inconvénients » comme relayé par le centre de référence en dépistage du cancer du sein. À partir de 70 ans (chez une personne n’ayant pas de plaintes), le risque de détecter un cancer du sein dont l’évolution est telle que le cancer ne se serait jamais manifesté est important, surtout si son évolution est lente et que l’espérance de vie de la personne est faible.

    Toutefois, le cancer en général, maladie chronique majeure, fait actuellement l’objet de réflexion et de travaux, notamment dans le cadre du protocole d’accord prévention Groupe de travail intercabinets « Maladies chroniques » du 21 mars 2016. De plus, la prévention en matière de cancer du sein est une des priorités du futur plan wallon de prévention et de promotion de la santé.