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Les fuites sur le réseau de distribution d'eau

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 927 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 21/03/2018
    • de TROTTA Graziana
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    Entre le mercredi 14 et le vendredi 16 mars, une importante fuite d'eau a paralysé le réseau de distribution d'eau de plusieurs entités de la commune de Namur. Jambes, Loyers, Erpent, Andoy, Naninne et Wierde ont ainsi été touchées par la fuite, privant quelque 8500 ménages d'une alimentation en eau.

    Les fuites sur le réseau de distribution représentent un réel problème par leur ampleur (plus de 12.000 fuites par an rien que pour la SWDE) et par leurs répercussions sur le quotidien de celles et ceux qui sont impactés, sans oublier que cela représente un surcoût de 9 centimes par mètre cube pour la facture du citoyen.

    Dans le cas de la fuite décrite ci-devant, on peut s'étonner du délai de détection et de réparation nécessaire.

    Ma première question consiste dès lors à savoir ce qui peut expliquer un délai aussi important. Les distributeurs testent-ils des techniques de détection plus efficaces ? Tous les distributeurs sont-ils équipés de la même façon pour détecter les fuites sur le réseau ? Quels sont les moyens mis en œuvre pour mieux détecter les pertes d'eau sur le réseau ?

    En novembre dernier, Monsieur le Ministre a, par exemple, indiqué que la SWDE met en œuvre un programme de 7 millions d'euros pour améliorer la recherche de fuites. Peut-il préciser en quoi consiste cette amélioration ? Quel est le gain de temps prévu ?
  • Réponse du 17/04/2018
    • de DI ANTONIO Carlo

    Dans leur grande majorité, les fuites sur les réseaux ne provoquent que des perturbations très locales et de courte durée. La situation que Namur a connue à la mi-mars 2018 est exceptionnelle. Bien que la fuite ait été signalée immédiatement par le système de télégestion de la SWDE qui a enregistré un surdébit et une perte de pression, sa détection a été compliquée d’une part à cause de sa localisation sous une route très fréquentée et surtout du fait de l’absence d’eau dans les conduites qui a obligé d’opérer par petits tronçons pour vérifier leur étanchéité.

    La réduction des volumes non enregistrés est une préoccupation majeure des distributeurs d’eau qui disposent de systèmes pour le contrôle de leurs conduites et d’équipes spécialisées qui sillonnent en permanence les réseaux.

    La localisation des fuites s’appuie essentiellement sur des méthodes acoustiques qui consistent à écouter le bruit que provoque l’écoulement de l’eau au travers de la cassure ou de la perforation de la canalisation. Les techniques les plus récentes, toutes complémentaires, sont mises en œuvre telle la localisation des petites fuites par gaz traceur. La SWDE participe aussi au développement d’un géoradar avec l’UCL.

    Préalablement à la localisation précise, il est nécessaire de déterminer la zone du réseau où la fuite est présumée se trouver, ce qui peut être fait grâce à des compteurs en entrée et en sortie de zones délimitées permettant de comparer les quantités entrantes et sortantes, en décomptant les quantités consommées.

    Le projet « recherche fuites » de la SWDE est destiné au remplacement et à l’équipement en télérelève des quelque 2500 compteurs de cellules et à la conception d’un outil innovant d’analyse des données collectées pour prioriser les actions. Le déploiement complet du projet est prévu pour fin 2018 et la recherche d’anomalies se basera alors sur le débit minimum de nuit généralement enregistré entre 2h et 4h du matin. Cette méthode permettra un gain de temps important sur le déclenchement des opérations de localisation ainsi qu’une amélioration de la priorisation des actions.

    Le coût total des volumes non enregistrés est largement inférieur au coût nécessaire pour réduire les pertes, le but étant de trouver le bon équilibre entre les coûts liés à l’entretien et aux réparations de fuites et ceux des investissements nécessaires pour renouveler les réseaux. L’Union européenne l’a par ailleurs bien compris et prône désormais l’atteinte d’un niveau économiquement soutenable de fuites (Sustainable Economic Level of Leakage - SELL) et non pas un taux zéro.