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Les formations inhérentes aux technologies de l'information et de la communication (TIC)

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 370 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 23/03/2018
    • de GONZALEZ MOYANO Virginie
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation

    Le projet Digital Wallonia 2016-2019 prévoit plusieurs thématiques importantes parmi lesquelles celle dédiée aux compétences numériques et à l'emploi, où il est considéré que les Wallons doivent devenir les acteurs de la transformation numérique par l’acquisition des compétences technologiques. La Belgique reste pourtant à la traîne en la matière alors que l’on estime qu'environ 300 000 emplois pourraient être créés dans le secteur de la digitalisation.
     
    Par rapport à nos voisins français qui ont créé la Grande école du numérique, avec 171 formations proposées, il y a deux ans, ou par rapport à Bruxelles Formation, la Wallonie, offre une formation qualifiante aux métiers numériques, mais qui semble relativement mal organisée. Sur le site Internet du FOREm, les internautes sont renvoyés vers les centres de compétence (Technobel, Technocité, Technofutur TIC) où est reprise une kyrielle de formations, sans trop d’autres explications. Les centres IFAPME ne proposent, quant à eux, que six formations liées aux métiers de l’informatique.
     
    Aussi, face à ce constat, à quand des formations aux TIC mieux détaillées, plus fournies et mieux développées ? Monsieur le Ministre envisage-t-il d’augmenter et d’améliorer les formations qualifiantes dans les centres de formation ? Si oui, entend-il les rendre performantes et considérées comme telles ?
  • Réponse du 18/04/2018
    • de JEHOLET Pierre-Yves

    Il est indéniable que l’acquisition des compétences numériques représente un enjeu majeur pour la Wallonie, tant au niveau des citoyens en général qu’au niveau des professionnels dans l’entreprise, et que dès lors, les opérateurs de formation doivent déployer une réponse adaptée.

    Il est toutefois nécessaire d’attirer l’attention sur le fait que la digitalisation croissante de l’économie (et de la société en général) est l’affaire de tous les domaines d’activités, pas uniquement du secteur des technologies de l’information et de la communication. Cela a une incidence sur l’offre de formation, qui ne se limite pas aux parcours et modules spécifiquement identifiés « TIC » (dispensés notamment dans les Centres de compétence TIC) : il en va ainsi aussi, par exemple, de la formation à la méthode BIM (Building Information Modeling) dans la construction ou de la formation à l’utilisation de logiciels de traçabilité en logistique, dans l’industrie alimentaire, la maintenance prédictive, etc.

    Ceci posé, face au constat d’une offre de formation globalement éclatée, je m’étonne de la critique.

    Le FOREm met en œuvre un plan d’actions numérique intégré, autour d’une structure et d’un langage commun, afin d’accompagner tous les bénéficiaires dans l’évolution numérique des métiers. Ce plan est articulé autour des axes suivants :
    1. Objectiver l’évolution et la maturité numérique des entreprises : tables-rondes par domaines d’activités stratégiques (première occurrence en mai-juin 2016, actualisation en mai-juin 2018), ateliers prospectifs abilitic2perform (objectif de faire évoluer l’offre de formation en tenant compte de l’impact de différents facteurs, dont la digitalisation, sur l’évolution des métiers), enquête sur les besoins de compétences numériques des TPE wallonnes, en s’inscrivant dans la politique initiée par le PM 4.0 puis le plan du numérique wallon ;
    2. Appuyer les formations via des activités de bilan et de validation qui reposent sur le référentiel européen des compétences numériques « Digcomp » (langage commun). « Digcomp » couvre ainsi 21 compétences transversales au travers de 5 volets (information et données, environnement et sécurité numérique, création de contenu, communication et collaboration, résolution de problèmes) et de 8 niveaux similaires à ceux du cadre européen des langues (A1/A2, B1/B2…). Il permet de mesurer la maturité numérique des individus, des organisations, des régions (eurostat) et constitue ainsi une base essentielle pour l’orientation et l’articulation des actions :
    Bilan : inviter les bénéficiaires à s’autopositionner à l’aide de la section « compétences numériques » de l’Europass CV (possible via l’application en ligne « Mon Profil » du FOREm à partir d’avril 2018) ;
    Formation : mettre à la disposition du plus grand nombre des modules de formation adaptés aux différents niveaux (exemples : PMTIC pour les niveaux A1, MOOCs (« Massive Online Open Courses », ex. Openclassrooms) pour les niveaux A2, B1/B2, nouveaux modules des Centres de compétence TIC pour les niveaux C1/C2, ex. cybersécurité) ;
    Validation : déployer des outils de positionnement (tests adaptatifs comme ENI, Tosa, Pix) pour valoriser les compétences acquises tout au long de la vie.
    3. Créer des espaces d’acculturation au numérique : 8 implantations « smart corners » (équipements en cours d’acquisition), pour la mise en œuvre des usages et des validations sur des équipements spécifiques comme les assistants vocaux, la réalité mixte et la 3D, les systèmes de casting…

    En ce qui concerne les centres de compétence partenaires du FOREm, leur offre est le reflet des besoins identifiés par les professionnels et portés par leurs représentants impliqués directement dans les centres de compétences. Les besoins sont communiqués de manière multiple notamment au travers des tables rondes par domaine d’activités stratégique (DAS, cf. supra), de cellules de veille et de comités scientifiques. C’est la raison pour laquelle le vocabulaire utilisé, s’il parle aux professionnels, peut en effet s’avérer moins facilement compréhensible pour un public non spécialiste. Il y a donc bien là un enjeu de communication. C’est une des dimensions que le FOREm et ses partenaires entendent traiter dans les réunions DAS (le DAS TIC notamment) mises en place depuis 2017 dans le cadre du suivi des plans stratégiques pluriannuels des centres, qui ont conduit à leur labellisation par le gouvernement : renforcer les synergies et complémentarités entre les centres, clarifier l’offre.

    Au-delà de l’aspect communicationnel, la digitalisation impacte également les pratiques pédagogiques. Il s’agit ici d’un enjeu majeur pour la formation professionnelle, singulièrement dans le champ de la formation au numérique, en ce compris sur le plan de l’attractivité de l’offre. Le FOREm et les Centres de compétence en sont bien conscients, raison pour laquelle ils mettent en place de nouveaux environnements et modalités d’apprentissage : « smart corners » (cf. supra), « digital labs » (ex. Technofutur TIC), ‘serious games’ (ex. Techno.bel), principes de l’autoformation accompagnée, de la classe inversée, hackatons…

    Enfin, on notera que, pour l’exercice 2017, les Centres de compétence relevant du DAS TIC, à savoir FOREm Cepegra, Technifutur, Techno.bel, TechnocITé et Technofutur TIC, ont formé ensemble 3175 demandeurs d’emploi (490.539 heures de formation). L’offre de ces mêmes centres a également permis de toucher 10.339 élèves et professeurs de l’enseignement qualifiant (accord de coopération Région wallonne – Communauté française).

    Par ailleurs, il est important également de prendre en main et dès le plus âge, la problématique des compétences numériques. C’est pourquoi, j’ai décidé de renforcer l’action Walcode, coderdojo et la Maison des math pour initier les plus jeunes au codage et à l’éducation numérique.