/

Les "not in education, employment or training" (NEET)

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 377 (2017-2018) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 23/03/2018
    • de GONZALEZ MOYANO Virginie
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation

    Ce qu’on appelle les « Neet » pour « not in education, employment or training” sont des jeunes, ni étudiant, ni employé, ni stagiaire qui ont quitté la vie scolaire, mais restent en dehors du marché du travail. Sans surprise donc, la majorité de ceux qui se retrouvent dans cette situation a un faible niveau scolaire.
     
    En Wallonie, un jeune de 18 à 24 ans sur six (16,4 %) se retrouve dans cette zone floue entre école et monde du travail. C’est pire à Bruxelles, où ils sont un sur cinq à vivre dans cette situation. À titre de comparaison, le taux de « Neet » en Flandre est deux fois plus bas (9,8 %).
     
    D’après le directeur de l’Ares – la Fédération des institutions d’enseignement supérieur –, Julien Nicaise, c’est préoccupant, car ce sont des jeunes sans beaucoup de perspectives occupationnelles valorisables à court terme. Les chiffres cachent certainement des citoyens qui vont galérer quelques mois avant de repartir, mais, socialement, ce sont des gens qui risquent de devenir un jour dépendants. Or le redressement de la Wallonie et de Bruxelles passe par une amélioration de ces données, et donc de notre système éducatif.
     
    Le phénomène des « Neet » est certes alimenté par des problèmes personnels (famille, santé…), mais cependant d’après le directeur de l’Ares, les élèves en qui la société investit durant leur parcours scolaire obligatoire sont encore trop nombreux à venir gonfler les rangs des adultes dépendants de demain.
     
    Aussi, comment Monsieur le Ministre explique-t-il que le pourcentage de Neet soit plus élevé en Wallonie, qu’ailleurs en Belgique ? Quelles en sont les raisons ?

    Surtout, je souhaiterais connaître l’accompagnement qui leur est réservé au FOREm ? Sont-ils suffisamment suivis ? Ne faudrait-il pas renforcer cet accompagnement ? Qu’en est-il concrètement ? Comment Monsieur le Ministre envisage-t-il de faire baisser ce chiffre concernant ces jeunes oisifs, souvent malgré eux ?
  • Réponse du 19/04/2018
    • de JEHOLET Pierre-Yves

    Plusieurs constats m’inquiètent à propos des jeunes, notamment :
    * Le niveau de performance de l’enseignement en Fédération Wallonie Bruxelles : l’étude PISA, qui sonde les niveaux de connaissance de nos jeunes de 15 ans place la Fédération Wallonie Bruxelles parmi les moins bons élèves de l’OCDE, et pire encore, ce niveau dégringole au fil du temps ;
    * Les capacités de lecture des jeunes francophones de Belgique ont régressé au cours des cinq dernières années, plaçant la Fédération Wallonie-Bruxelles en dernière place de l'Union européenne et des pays développés, selon les résultats du Programme international d'évaluation des compétences en lecture (PIRLS 2016) ;
    * Le taux de chômage des 18/29 ans est de 23,4 %, soit 10 % supérieur au taux de chômage de l’ensemble des demandeurs d’emploi ;
    * Le taux d’absentéisme des jeunes aux entretiens du FOREm atteint plus de 46 % ;
    * De nombreux jeunes demandeurs d’emploi passent d’un dispositif à l’autre sans fil conducteur de leur parcours d’insertion.

    Face à ces constats, dès ma prise de fonction en tant que Ministre de l’Emploi et de la Formation, j’ai demandé au FOREm de se concentrer prioritairement sur les jeunes. Je citerai ici quelques-unes des mesures qui ont été prises :
    - L’accompagnement des jeunes est désormais renforcé dans une logique résultats. Tous les jeunes accompagnés par le FOREm doivent être soit à l’emploi soit en formation dans les 4 mois de leur inscription au FOREm, et s’ils ne le sont pas, des mesures d’intensification de l’accompagnement doivent être prises.
    - J’ai également demandé que les jeunes soient davantage mobilisés vers la formation, en particulier la formation aux métiers en pénurie. Ainsi, le FOREm s’est engagé à garantir l’entrée dans une formation aux métiers en pénurie, de 120 jeunes/semaine.
    - Les dispositifs de formation en alternance sont renforcés. Ils constituent en effet une réelle alternative pour certains jeunes qui ont besoin de pratiquer pour apprendre et donnent d’excellents résultats en termes d’insertion. À cette fin, les employeurs sont davantage mobilisés afin qu’ils accueillent davantage de jeunes stagiaires.
    - Enfin, face à la dispersion des parcours, j’entends remettre de la cohérence et garantir que chaque opérateur intervienne dans une logique de parcours intégrée qui mène à l’emploi.

    En tant que Ministre de l’Emploi et la Formation, j’ai donc déjà pris un ensemble de mesures ciblées dans une logique de résultats et l’insertion des jeunes restera une de mes priorités.

    Mais l’ensemble de ces mesures ne suffira malheureusement pas toujours à compenser les lacunes importantes de l’enseignement, qui compromettent l’avenir des jeunes les plus fragilisés.

    Pour répondre à la problématique des NEETs, il faut que l’enseignement prenne également ses responsabilités et apporte rapidement des réponses aux contre-performances enregistrées ces dernières années.