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Le projet BioBoS

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 957 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 26/03/2018
    • de MORREALE Christie
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    Dans le cadre de ses missions de recherche, l’ISSEP travaille actuellement sur le projet BioBoS.

    En effet, les prévisions montrent que le nombre de stations d’épuration et la quantité de boue à traiter augmenteront dans les années à venir à cause de l’industrialisation et d’une urbanisation croissante.

    Le traitement des boues ainsi que leur élimination seront des redoutables défis environnementaux à relever. Une alternative aux méthodes d’élimination actuellement employées (incinération, enfouissement, épandage en agriculture) est d’utiliser les lipides présents dans les boues comme matière première pour la production de biodiesel.

    La conversion des lipides présents dans les boues en biodiesel nécessite un processus de conversion spécifique. Cette stratégie présente de nombreux avantages; réduction du volume des boues, valorisation du déchet, sources de lipides bon marché et pas de compétition avec l’agriculture. De plus, la valorisation du résidu après extraction est évaluée via différentes voies afin d’optimiser au maximum la rentabilité du processus.

    La directive européenne 2009/28/CE fixe un objectif de 20 % de réduction des gaz à effet de serre et de remplacement de 20 % des carburants traditionnels par de l’énergie renouvelable dans la consommation énergétique totale de l’UE pour l’horizon 2020.

    En ce qui concerne les biocarburants, la Commission européenne impose 10 % d’utilisation pour 2020. Ce projet remplit donc un double objectif : la réduction du volume des boues avec valorisation du résidu et la production de biodiesel.

    Monsieur le Ministre peut-il m’informer des délais de cette étude ?

    Dans quel cadre s’inscrit-elle ?

    Quand disposerons-nous des résultats ?

    Quand sera-t-elle publiée ?
  • Réponse du 19/04/2018
    • de DI ANTONIO Carlo

    Actuellement, la production de biodiesel se fait majoritairement à partir d’huiles végétales (colza et soja). Mais les biocarburants issus de ressources agricoles conventionnelles entrent en compétition avec l’agroalimentaire. Il en résulte une augmentation significative du prix du biodiesel et un problème éthique quant à l’utilisation des surfaces agricoles. Des méthodes alternatives de production de biocarburants actuellement à l’essai, mais se révèlent également onéreuses.

    L’utilisation des boues d’épuration comme source de lipides pour la production de biodiesel permet d’avoir accès à une source importante de matière première, mais permet également de s’attaquer à trois problèmes importants, à savoir la réduction du volume de déchet à traiter et à éliminer dans les STEP, la non-compétition avec l’agroalimentaire et la production à moindre coût du biodiesel.

    Au contraire des huiles végétales, les lipides présents dans les boues d’épuration contiennent un pourcentage élevé d’acides gras libres nécessitant un procédé de conversion en biodiesel adapté. Un nouveau processus est donc envisagé pour réaliser cette conversion.

    Le projet BioBoS intitulé « Production de biodiesel à partir de boues de station d’épuration » est un projet financé à l’ISSeP qui a débuté le 1er mars 2015 pour une durée prévue initialement de quatre ans. L’objectif principal du projet est de proposer un pilote de conversion des lipides extraits des boues de station d’épuration à l’échelle semi-industrielle en respectant des critères économiques, énergétiques et environnementaux, et l’objectif secondaire est d’évaluer différentes voies de valorisation du résidu d’extraction. Le projet est réalisé en partenariat avec le Centre de Recherches Métallurgiques à Liège et avec le Centre wallon de Recherches Agronomiques de Gembloux.

    Le rapport final du projet sera rédigé courant 2018. Un premier article scientifique a déjà été publié dans la revue à comité de lecture Fuel et un second article, concernant le développement à l’échelle du laboratoire de la conversion in situ enzymatique, sera soumis pour publication dans le courant de l’année 2019.