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Les associations actives en matière d'alphabétisation

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 303 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 27/03/2018
    • de TILLIEUX Eliane
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    Le secteur de l’alphabétisation constitue un dispositif majeur de lutte contre les inégalités. En effet, on estime qu’environ 10 % des habitants de la Fédération Wallonie-Bruxelles sont analphabètes ou illettrés. Selon l’ASBL « Lire et Ecrire », il s’agit d’un état principalement lié aux inégalités socio-économiques et culturelles, mais qui recouvre des profils très différents (des femmes et des hommes, des jeunes et moins jeunes, des étrangers et des Belges, sans passé professionnel ou occupant une activité professionnelle). Les cours d’alphabétisation organisés en Fédération Wallonie-Bruxelles par les associations actives en la matière, les écoles de Promotion sociale et les services publics accueillent chaque année plus de 20.000 personnes, alors qu’on estime à 400.000 le nombre de personnes en difficulté de lecture ou d’écriture. L’offre est effectivement insuffisante et, par ailleurs, d’autres facteurs entrent en ligne de compte : l’absence d’information sur l’offre, le déni, la non-identification du problème, les peurs, etc.

    La Fédération Wallonie-Bruxelles et la Wallonie représentent les principales sources de financement de l’alphabétisation.

    Conscient du travail précieux mené par ces organisations en faveur des apprenants, Madame la Ministre peut-elle nous éclairer sur le budget wallon global qui y est consacré ?

    Plus particulièrement, peut-elle nous dire ce qu’il en des subventions allouées annuellement dans le cadre des agréments ILI (Initiatives Locales d’Intégration), des changements sont-ils intervenus, une diminution des moyens menace-t-elle le secteur ou certaines associations ?
    Si oui, à concurrence de quel montant ?

    Concrètement, les opérateurs bénéficiaires de cet agrément ont-ils connaissance du montant de la subvention 2018 ?
    Si non, comment peuvent-ils assurer une gestion optimale du projet et du budget ?
    Le cas échéant, le processus peut-il être revu dès 2019 ?

    Est-elle en mesure d’apporter des explications et les apaisements utiles à ce secteur et en particulier à certaines associations qui se sont exprimées dernièrement au sujet de l’absence de connaissance du montant de la subvention liée à l’agrément ILI ?
  • Réponse du 04/04/2018
    • de GREOLI Alda

    En Belgique francophone, l’alphabétisation est transversale et intégrée dans plusieurs compétences exercées notamment par la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles au sein desquelles différents dispositifs sont concernés.

    La nécessité de développer une politique intégrée a conduit à la création d’un Comité de pilotage permanent chargé de faire des propositions dans le cadre d’une politique intégrée en matière d’alphabétisation. C’est en 2005 qu’une Conférence interministérielle et un Comité de pilotage permanent ont été institués dans un accord de coopération dans le but de développer une forme plus large de dialogue entre institutions et d’améliorer la qualité des données et de l’information sur l’alphabétisation.

    Le Comité de pilotage est un espace de coordination, de concertation et de proposition à l’égard de la Conférence interministérielle qui ne s’est plus réunie d’ailleurs depuis plus de 10 ans. Je souhaite la réunir dans les prochains mois et le comité de pilotage y travaille.
    Ces différents éléments rappellent combien une approche transversale et complémentaire est un élément fondamental pour les politiques d’alphabétisation. C’est la raison pour laquelle la Wallonie soutient Lire et Ecrie en Wallonie avec une convention pluriannuelle. Lire et Ecrire en Wallonie est identifié au sein du comité de pilotage comme étant le représentant fédérateur et coordinateur d’un réseau pluraliste comprenant le plus grand nombre d’acteurs en alphabétisation des adultes sur l’ensemble de la Wallonie.

    Cette convention pluriannuelle vise ce qui ne relève pas directement de l’insertion socioprofessionnelle des demandeurs d’emploi (soutenu par ailleurs), s’inscrit dans une approche globalisée de la problématique de l’analphabétisme et reconnaît le caractère fondamentalement transversal de l’alphabétisation. Cette convention pluriannuelle qui se terminait fin 2016 et n’avait pu être reconduite en 2017 vient d’être reconduite pour une nouvelle période de 3 ans (2018-2020) et met les crédits annuels suivants à la disposition de Lire et Ecrire :
    * 1.100.000 euros à charge du Ministre ayant la Formation professionnelle dans ses attributions
    * 449.000 euros à charge de la Ministre de l’action sociale (pour des activités de réaffiliation sociale et d’alphabétisation des personnes étrangères).

    Ce soutien est complémentaire aux crédits prévus dans d’autres dispositifs (CISP, plan de cohésion sociale, fonds européens) et pour lesquels je renvoie l'honorable membre vers les ministres compétents.

    La question interroge spécifiquement sur les subventions allouées aux initiatives locales d’intégration agréées. Toutes ces associations ont été réunies au cabinet en décembre dernier pour débattre des projets 2018 et de leur subventionnement. Ces projets visent actuellement la formation à la langue française, la formation à la citoyenneté, l’insertion socioprofessionnelle et l’aide juridique spécialisée en droit des étrangers.

    Certains projets développés dans l’axe formation à la langue française poursuivent des objectifs d’alphabétisation des personnes étrangères. Il importe à ce sujet de continuer le travail qualitatif débuté l’an dernier entre Lire et Ecrire et les centres régionaux d’intégration dans le but de coordonner l’ensemble des initiatives visant les personnes étrangères en matière d’alphabétisation. C’est la raison pour laquelle il était essentiel d’intégrer cet axe de travail dans la convention pluriannuelle, ce que nous avons fait pour 2018-2020.

    Les subventions 2018 des opérateurs ILI agréés ont reçu l’avis favorable de l’inspection des finances et les montants sollicités par les opérateurs ont pu être maintenus, certains ayant augmenté (2/3 des opérateurs). Pour deux opérateurs de la région de Charleroi, la subvention a diminué : bien que le budget sollicité ait augmenté, les activités proposées ont-elles diminué ?

    Si dans sa question l'honorable membre fait référence à la situation d’Alpha 5000, elle doit savoir que cette association recevra le montant qu’elle a elle-même sollicité sur base des activités qu’elle réalise effectivement.

    Tous les opérateurs en contact avec mon cabinet sont bien informés du montant de leur subvention.