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Le chauffage aux pellets du centre d’hébergement de Mirwart

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 960 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 27/03/2018
    • de STOFFELS Edmund
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    Un réseau de chaleur aux pellets va faire diminuer la facture énergétique et épargner 91 tonnes de CO² au centre d’hébergement de Mirwart.

    Entre autres avantages, cette puissance équivaut à alimenter en eau chaude 20 maisons unifamiliales, autrement une consommation de 35.000 litres de mazout/an.

    Pour les spécialistes, 35.000 litres de mazout/an en moins, ça permet de rejeter 94 tonnes de CO² et 182 kg de SO² par an en moins.

    Les techniciens quant à eux estiment que si le mazout reste à 60 centimes, il faut un peu plus de 16 ans pour avoir un retour sur investissement, à 80 centimes, ce sera 9 ans. 70 tonnes de pellets/an seront consommés.

    L’investissement total est de 242.000 euros HTVA, 113.000 euros viennent de la Province et le reste vient de la Région wallonne (Ureba).

    Je ne remets pas tout cela en question !

    Mais a-t-on intégré dans le débat les émissions de particules fines émises lors de la combustion de bois ?

    C’est bien de vouloir réduire les émissions de CO², mais il ne faut pas perdre de vue les émissions de PM10 et PM2,5.

    Quelle est donc l'analyse de Monsieur le Ministre de la question ?

    En tiendra-t-il compte lors de la délivrance du permis ?
  • Réponse du 23/04/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    Il convient tout d’abord de nuancer un élément au regard des émissions de particules liées à la combustion de la biomasse.

    S’il ne fait nul doute que la combustion du bois de chauffage contribue à l’émission de particules fines en Wallonie, celles-ci sont avant tout le résultat des émissions des appareils utilisant des bûches. Globalement, selon les données du bilan énergétique wallon, la consommation de bois bûche à des fins de chauffage exclusif est environ deux fois plus importante que celle de pellets. Par ailleurs, les émissions spécifiques des systèmes à pellets sont en moyenne très inférieures à celles qui peuvent être rencontrées avec certains systèmes à bûches.

    On peut constater que même si la combustion de gaz et de mazout émet moins de particules que les combustibles solides, il existe un différentiel très important entre le système biomasse le moins émissif (poêle ou chaudière pellets) de 10 à un peu moins de 40 g de PM10/Gigajoule (GJ), avec une valeur utilisée dans les inventaires d’émission de 29 g/GJ, à une valeur de 1 680 g/GJ si l’on prend le pire système fonctionnant aux bûches, à savoir un feu ouvert de mauvaise qualité ou mal utilisé. On notera néanmoins que les émissions des appareils à bûche les plus performants, s’ils sont bien utilisés, ont des performances d’émissions similaires à celles des systèmes fonctionnant aux pellets.

    En conséquence, les chaudières installées dans le centre de Mirwart ne sont pas de nature à contribuer de façon significative aux émissions totales wallonnes de PM10 issues de la combustion de la biomasse. Il en va de même pour les PM2.5.

    Ce n’est évidemment pas pour cela qu’il ne faut pas fixer un cadre minimum de contrôle à l’utilisation de ces équipements. Une telle chaudière est visée par l’arrêté du Gouvernement wallon du 29 janvier 2009 relatif aux installations de chauffage central. Dans ce cadre, les chaudières alimentées en combustibles solides ne doivent émettre que très rarement et brièvement de la fumée. L’évacuation des gaz de combustion doit s’effectuer correctement. Enfin, le local de chauffe, en ce compris les systèmes d'amenée et de sortie d'air et d'évacuation des gaz de combustion, doit être placé en conformité avec les dispositions des normes d’installation.

    Un projet d’arrêté est en cours de finalisation afin de modifier cet arrêté. Ce projet définit des valeurs limites à l’émission de monoxyde de carbone qui devront être contrôlées annuellement par un technicien agréé en combustibles solides. La mesure des émissions de monoxyde de carbone est simple à réaliser, et constitue un bon indicateur de la qualité de la combustion. Si les émissions de CO sont élevées cela sous entendra que les émissions de composés imbrûlées, dont notamment de particules fines, seront importantes.