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La qualité de l'air dans les écoles

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 976 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 27/03/2018
    • de MORREALE Christie
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    « Étant donné la plus grande vulnérabilité des enfants à la pollution, la qualité de l'air est préoccupante ou carrément mauvaise dans trop d'écoles belges ». C'est la conclusion de la première campagne de mesure à grande échelle de la qualité de l'air menée dans 222 écoles en Belgique.

    Pendant 4 semaines, de novembre à décembre 2017, les écoles participantes ont mesuré la concentration en dioxyde d'azote, ces gaz particulièrement nocifs puisqu'ils causent 10 000 décès prématurés par an. Or, on sait que les enfants sont particulièrement vulnérables à ces intoxications. 

    Il en ressort qu'à peine sept écoles (3 %) avaient un air de relativement bonne qualité. Dans 76 écoles (35 %), l'air respiré par les enfants était de qualité acceptable. Dans 61 % des cas, la qualité de l'air à l'entrée de l'école était préoccupante à carrément mauvaise.

    Cette étude formule aussi plusieurs pistes de recommandations, notamment concernant l'aménagement des abords des écoles. En effet, les auteurs de l'étude recommandent d'éloigner les voitures, qui produisent énormément de dioxyde, des cours de récréation, en créant des zones sans voitures à proximité directe des écoles.

    Monsieur le Ministre a-t-il pu prendre connaissance de cette étude ?

    A-t-il eu un contact avec son homologue en charge de l'Enseignement sur cette question ?

    Quelles sont les mesures envisagées ?

    L'avant-projet de décret relatif à la lutte contre la pollution atmosphérique concernera-t-il cet aspect précis ?
  • Réponse du 24/04/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    La question de la qualité de l’air dans et aux abords des écoles est une question qui a toujours été au cœur des préoccupations de la Wallonie. Dans ce cadre, l’étude émise récemment dans ce domaine a fait l’objet d’une lecture attentive.

    Il faut tout de même souligner que seules 19 % des 222 écoles participantes étaient localisées en Wallonie. Greenpeace a d’ailleurs soulevé ce manque potentiel de représentativité. Si ces résultats sont intéressants et pour certains préoccupants, il convient donc de ne pas les généraliser à tous les établissements scolaires de Wallonie.

    Plusieurs actions ont déjà été entreprises et d’autres sont toujours en cours.

    Ainsi, une campagne de mesure de la qualité de l’air à l’école de Wépion, réalisée par l’ISSeP en collaboration avec l’AwAC, a permis de poser un regard objectif sur la pollution engendrée par les émissions des voitures des parents d’écoliers. Une augmentation des concentrations en oxydes d’azote a clairement été identifiée en début et en fin de journée scolaire devant l’établissement. Une diffusion largement atténuée à l’intérieur des locaux est également mesurée.

    Cette campagne de plusieurs mois n’a cependant pas donné lieu à des extrapolations sur base annuelle afin de comparer les valeurs estimées aux valeurs limites européennes. Il semble que cela soit le cas dans l’étude de Greenpeace après quatre semaines de mesures réalisées à l’aide de tubes passifs.

    Une campagne nommée « autoFF » qui visait à diminuer le nombre d’automobilistes laissant tourner leur moteur à l’arrêt aux abords des écoles a par ailleurs été lancée. Cette campagne de sensibilisation a été développée de mars à juin 2016 et généralisée lors de la semaine de la Mobilité en septembre 2016.

    Le projet AD’AIR peut également être souligné. Il s’agit du développement d’outil d’Aide à la décision relatifs à la qualité de l’air intérieur dans les écoles. Ce projet a été élaboré en collaboration avec la Ministre de l’Enseignement, Marie-Martine Schyns. Dans ce contexte, un outil de diagnostic de l’environnement intérieur des écoles a été développé, ainsi qu’un guide de bonnes pratiques en milieu scolaire. Cela vise la prévention de l’exposition des enfants aux polluants de l’air intérieur.

    Sur le plan de législation, deux décrets qui peuvent impacter favorablement ce domaine sont en cours d’adoption, à savoir le décret relatif à la qualité de l’air intérieur et le décret relatif à la lutte contre la pollution atmosphérique.

    Le premier vise à fournir une base légale afin de maintenir ou d’améliorer la qualité de l’air intérieur et ce, en priorité dans les écoles et les crèches. Dans ce cadre, des guides de bonnes pratiques seront développés et mis à disposition des établissements visés.

    Le deuxième vise à réduire le nombre de véhicules polluants pouvant circuler. A cet égard, l’instauration de zones de basses émissions pourra permettre d’éloigner ces véhicules des abords des écoles.

    Il faut également citer les mesures en matière de covoiturage et de verdissement de la flotte publique.

    Ainsi, la Wallonie travaille déjà sur la mise en œuvre d’une série de mesures importantes dont certaines sont parfaitement en ligne avec les recommandations de Greenpeace. L’instauration de zones de basses émissions par les communes wallonnes est une des mesures structurelles recommandées dans le rapport.

    L’administration travaille également à l’accroissement du nombre de stations de mesures télémétriques visant spécifiquement le suivi des émissions liées au trafic routier et aux situations urbaines.