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Les différences régionales en matière de sécurité routière

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 983 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 27/03/2018
    • de PUGET André-Pierre
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    En matière de sécurité routière, les Belges ne connaissent pas l’égalité devant le risque.

    Les chiffres globaux concernant le nombre d’accidents sont certes en baisse – et il faut s’en féliciter – mais à l’échelle régionale, le bilan est moins net.

    Depuis 2014, le nombre de tués sur place n’a pas évolué en Wallonie : il stagne autour des 245 victimes.

    À l’inverse, en Flandre, ce chiffre baisse de manière significative puisqu’il y est constaté une baisse de près de 10 %.

    L’étude menée par Vias n’avance toutefois pas de raison pour justifier cette différence entre la Région flamande et la Région wallonne. Elle confirme seulement qu’un Wallon court plus de dangers derrière son volant qu’un Flamand.

    Si Vias n’avance aucun argument de son côté, pouvez-vous, du vôtre, expliquer le pourquoi de ces différences régionales en matière de sécurité au volant ?
  • Réponse du 24/04/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    En 2010, il y avait 400 tués de la route par an en Wallonie, le nombre diminue de façon constante depuis lors, grâce aux nombreuses actions menées.

    Il faut aussi préciser que pour 2017, on observe une diminution de nombre de tués « sur place » dans toutes les provinces, à l'exception de la Province de Namur où une augmentation de 15 tués « sur place » est constatée.

    Toutefois, comparer les deux régions est un exercice complexe. Il faut en effet prendre en compte un nombre très important de paramètres tels que l’urbanisation, la topographie, les moyens de mobilité, la politique de répression (la Flandre est la région d’Europe avec le plus de radars par kilomètre de route), les différences culturelles et certaines règles du code de la route.

    Un indicateur important à considérer est la densité de population. Celle-ci est facile à calculer et donne une bonne idée du degré d’urbanisation et donc d’éléments importants comme le type de mobilité (proportion d’usagers faibles, proportion de transports en commun…), l’ampleur de la mobilité, le type d’infrastructures disponibles, les vitesses pratiquées (plus faibles en centre urbain).

    On observe dès lors une relation forte entre la densité de population et le taux de mortalité lié aux accidents de la route. L’analyse croisée de ces deux variables montre clairement que la différence régionale est en grande partie due à cette différence de densité et donc d’urbanisation. Le risque d’accident mortel plus important en Wallonie est donc en partie dû au fait que la Flandre est une région bien plus densément peuple et plus urbanisée.

    Toute la différence n’est pour autant pas expliquée par l’urbanisation. Force est de constater que le comportement des Wallons sur la route diffère de celui des Flamands. Ainsi :
    - le wallon circule plus vite sur les différents types de route. Par exemple, sur autoroute, 126,5 km/h en moyenne en Wallonie contre 121,4 km/h en Flandre ;
    - le wallon porte également moins la ceinture. 90 % des wallons portent la ceinture à l’avant contre 94 % des flamands ;
    - le taux de conducteurs impliqués dans un accident corporel en étant sous influence d’alcool parmi les conducteurs testés est plus élevé en Wallonie : 12,4 % contre 7,8 % en Flandre ;
    • Par contre, le Wallon utilise un peu moins le GSM au volant que le flamand : 3 % contre 3,4 %.

    Restons aussi conscients que la situation belge n’est pas enviable au niveau européen. Ce sont donc bien toutes les régions du pays qui doivent rattraper les meilleurs élèves européens et non la Wallonie qui doit rejoindre la Flandre.

    Il est vrai que les résultats provisoires de 2017 ne répondent pas à nos objectifs en termes de tués « sur place », mais le nombre d'accidents corporels diminue de 2,7 % et l’on ne peut que s’en féliciter.

    Les données et résultats officiels et définitifs mériteront d'être examinés en profondeur en vue de tirer d'éventuels enseignements.

    Enfin, ces résultats ne peuvent que stimuler tous les acteurs à travailler ensemble pour atteindre l’objectif de moins de 200 morts de la route en Wallonie à l'horizon 2020.