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La lutte contre la radicalisation

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 86 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 28/03/2018
    • de DAELE Matthieu
    • à BORSUS Willy, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    Suite aux attentats de Paris en 2015 et de Bruxelles en 2016, le Gouvernement avait adopté un Plan de lutte contre le radicalisme axé tant sur la prévention que sur le travail de proximité avec les communes.

    Où en est-on dans la mise en œuvre de ce plan en Wallonie ?

    De plus, un protocole d'accord vient d'être signé entre la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Région bruxelloise et de grandes villes wallonnes et bruxelloises visant à renforcer leur collaboration en matière de prévention de la radicalisation violente, mais sans la Wallonie. Pourquoi ? N'y aurait-il pas lieu de collaborer avec les autres Régions? Quel est le projet de Monsieur le Ministre-Président pour la Wallonie ?
  • Réponse du 17/04/2018
    • de BORSUS Willy

    Mon cabinet a été sollicité dans le cadre de l’initiative lancée par la Fédération Wallonie-Bruxelles d’un protocole d’accord visant à lutter contre la radicalisation violente.

    L’objectif principal de ce protocole est d’encadrer les relations entre les acteurs agissant dans le processus de la déradicalisation/désenchantement ; c’est-à-dire entre le Centre d’Aide et de Prise en charge de toute personne concernée par les Extrémismes et Radicalismes Violents (CAPREV) et le CREA dépendant de la Fédération Wallonie-Bruxelles et les communes et les CPAS.

    C’est pourquoi certaines villes wallonnes sont associées à ce projet (Charleroi, Namur, Liège et Verviers) ; on constatera qu’elles ne sont pas toutes signataires dudit protocole.

    En effet, suite à la sixième réforme de l’État, la Fédération Wallonie-Bruxelles est compétente dans les matières relatives à l’aide aux justiciables et à la réinsertion. C’est pourquoi le CAPREV a été créé en janvier 2016.

    Contrairement à la Fédération Wallonie-Bruxelles, les compétences en matière de radicalisme sont d’une autre nature. Comme j’ai déjà pu l’indiquer à de nombreuses reprises, le leitmotiv de notre gouvernement est de mettre en œuvre toutes les actions qui sont raisonnablement possibles à réaliser afin de limiter les risques tout en sachant que le risque zéro n’existe malheureusement pas. Bien que notre champ d’actions soit limité, nous ne fuirons pas nos responsabilités en la matière aux côtés des autres niveaux de pouvoir.

    C’est dans cette optique qu’en collaboration avec l’administration, nous travaillons à la rédaction d’un nouveau plan de lutte contre le radicalisme et à de nouvelles propositions. Ce travail nécessite une analyse fine des missions et du travail quotidien de nos administrations et de leurs agents pour déterminer les situations qui nécessitent une attention particulière à la lutte contre le radicalisme.

    Pour en revenir à proprement parler au Protocole en question, travaillant actuellement à un nouveau plan wallon de lutte contre la radicalisation, nous avons considéré qu’il n’était pas opportun, à l’heure actuelle, de le signer. Cette position ne prévaut pas nécessairement pour le futur et, en fonction de nos analyses, celle-ci pourrait évoluer.

    Il ressort également de la situation de la Wallonie qu’elle ne devra pas traiter directement avec des individus radicalisés. C’est pourquoi ce protocole s’adresse d’abord et avant tout aux communes et aux CPAS qui doivent, au quotidien, encadrer et orienter vers les services adéquats des personnes radicalisées.