/

La médication en maison de repos

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 305 (2017-2018) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 28/03/2018
    • de DURENNE Véronique
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    Je reviens vers Madame la Ministre avec un sujet que j’avais évoqué en début de législature  : la médicamentation en maison de repos.

    La mutualité chrétienne a avancé que 2 résidents sur 5 en maison de repos consomment des antidépresseurs et 1 sur 5 des antipsychotiques.

    J’expliquais alors à son prédécesseur qu’il existait des listes de références, comme la liste de Beers qui déconseille la prescription de certaines substances chez les personnes âgées. En effet, ces substances peuvent augmenter certains effets secondaires, tels que vertiges, par exemple. À terme, ces substances peuvent mettre à mal l’autonomie de la personne âgée.

    Cet état de fait est d’autant plus à prendre en compte que plus de la moitié des résidents qui consomment des antidépresseurs reçoivent des antidépresseurs inappropriés aux personnes âgées et 19% en ce qui concerne les psychotiques.

    Il est clair que l’art de soigner n’appartient pas à la Région wallonne, mais échoit dans les compétences fédérales. Cependant M. Prévot, en plénière, annonçait réfléchir sur ce point dans le cadre de la compétence «  sensibilisation et prévention  ».

    Trente projets pilotes, aboutis en 2016, avaient été mis en place par l’INAMI dans plusieurs maisons de repos. Ils étaient destinés à tester un nouveau procédé plus rationnel et plus adapté de prescription des médicaments.

    Puis-je demander à Madame la Ministre ce qu’il en est aujourd’hui de cette problématique ?

    Où en sont les réflexions au niveau de la Wallonie ?

    A-t-elle des synergies en place avec les autres niveaux de pouvoir ?
  • Réponse du 29/03/2018
    • de GREOLI Alda

    Comme le relève l'honorable membre, l’art de guérir relève des compétences fédérales et, en la matière, la Wallonie a peu de marges de manœuvre.

    Elle évoque les projets pilotes de 2016 : à ce jour, à ma connaissance et à la connaissance de l‘Agence, les résultats des différents projets portant sur la politique de soins médicopharmaceutique dans les MRPA (Maisons de repos pour personnes âgées) et les MRS (Maison de repos et de soins) n’ont pas encore été diffusés. Je ne peux donc pas lui en dire davantage pour l’instant.

    De manière générale, ce sont les médecins généralistes qui sont détenteurs des éventuelles initiatives en la matière, mais il est vrai aussi que le rôle des médecins coordinateurs désignés dans les MRS est primordial. Pour rappel, la législation précise leur rôle dans les termes suivants :

    « Organiser la concertation pluridisciplinaire qui a lieu au moins tous les deux mois ; les prestataires de soins attachés à l'établissement y participent et les médecins traitants y sont invités » ;
    « Établir des relations avec les médecins traitants et avec le cercle de médecins généralistes du territoire où la maison de repos et de soins est établie. »
    « Participer à l'organisation des activités relatives à la formation et à la formation permanente dans le domaine des soins de santé pour le personnel de la maison de repos et de soins, et pour les médecins traitants concernés. »

    Suite à la sixième réforme de l’État, la Wallonie est désormais compétente dans cette matière. Toutefois, la réglementation n’a pas encore été modifiée afin d’assurer dans un premier temps la continuité de service au 1er janvier 2019, à l’identique, pour assurer la pérennité des services aux publics concernés. Néanmoins, un travail de réflexion est en cours au sein de mon Cabinet au sujet de l’évolution de la matière relative aux établissements destinés aux aînés. Des aménagements de texte en vue de le moderniser et de le faire mieux coïncider avec la réalité de terrain seront prochainement proposés au Gouvernement.

    En attendant, dans ce cadre, il est constaté que malgré les efforts de concertation des médecins coordinateurs, les médecins généralistes sont peu présents lors des concertations pluridisciplinaires. Or, ce sont justement ces moments qui pourraient servir à évoquer la surmédication, tout comme une attention particulière doit être portée sur l’accessibilité de la gériatrie au plus grand nombre afin d’effectuer un bilan médicamenteux

    Une piste d’action possible résiderait en une concertation avec la Société Scientifique de Médecine générale en vue de soutenir ces concertations pluridisciplinaires, en lien avec l’association des Médecins coordinateurs.

    Par ailleurs, la désignation d’un médecin coordinateur et conseiller n’est obligatoire que pour les établissements qui possèdent des lits « MRS » : le soutien de la SSMG et l’appui des cercles de médecine générale, au niveau local, pourraient, dans ces cas, un atout à explorer.

    Je tiens donc à remercier l'honorable membre pour ces observations, qui enrichissent le débat et pourront certainement contribuer à améliorer la problématique en question.

    Enfin, je confirme que des réunions sont à l’œuvre entre les différents niveaux de pouvoir afin d’assurer une politique de santé aussi efficiente que possible.