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La valorisation du biogaz

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 219 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 16/04/2018
    • de WAROUX Véronique
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget, des Finances, de l'Energie, du Climat et des Aéroports

    Le 19 mars dernier a eu lieu l’inauguration de la première installation belge de biométhane sur le site de l’intercommunale de gestion des déchets IOK en Flandre, dans la commune de Beerse.
    Un prédigesteur sera alimenté par 35.000 tonnes de déchets et produira environ 3,5 millions de mètres cube de biogaz. Environ 75 % du biogaz sera valorisé dans une cogénération afin de répondre à la demande locale en chaleur et en électricité. Le digestat sera quant à lui composté avec d'autres déchets verts, au niveau de l'installation existante. Le biogaz restant sera transformé en gaz naturel. A court terme, IOK vise une production annuelle de 500.000m³ de biométhane. Une première en Belgique ! Le biométhane sera directement injecté dans le réseau de gaz naturel.
    Eandis a d’ailleurs installé une canalisation d’un kilomètre pour connecter le système de biométhane au réseau de gaz naturel. Le biométhane sera utilisé pour fournir un site voisin « Kolonie » en chaleur et électricité. Par ailleurs, le CO2 séparé lors de la purification du biogaz et capté en forme liquide sera utilisé par les horticulteurs comme engrais en serriculture.

    En octobre 2017, Monsieur le Ministre m’indiquait que le cadre wallon pour le développement de la filière d’injection biogaz était en cours de rédaction. Qu’en est-il aujourd’hui ? Pourra-t-on également imaginer une injection de biogaz dans le réseau de gaz naturel ?

    Je salue ce projet flamand, qui se concentre bien sur des déchets, et non pas sur cultures énergétiques de produits initialement alimentaires (maïs, betteraves) comme l’envisage l’intercommunale Ideta en Wallonie picarde à travers son projet Sibiom dont nous avons déjà eu l’occasion de discuter. Leur slogan « l’unité de biométhanisation Sibiom à Leuze, une première en Belgique », n’est d’ailleurs plus d’actualité avec l’inauguration de cette station en Flandre. Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur l’avancée de ce dossier ? Une réorientation à base de ressources plus pertinentes à valoriser par ce biais est-elle envisagée de la part du demandeur ? Dans la négative, ses services peuvent-ils accompagner intelligemment leur réflexion ?
  • Réponse du 08/05/2018
    • de CRUCKE Jean-Luc
    Le cadre wallon pour le développement de la filière d’injection a été adopté en troisième lecture par le Gouvernement wallon. Il prévoit un soutien et un cadre pour l’injection de biométhane dans le réseau de gaz naturel. Les AGW ont été approuvés en 3e lecture le 29/3 et publiés le 25/4. Les projets peuvent maintenant se concrétiser, bien que certaines des dispositions doivent être notifiées auprès de la Commission européenne pour veiller au respect des règles en matière d’aide d’État (il s’agit de l’achat du biométhane injecté à un prix fixe établi).

    Concernant l’unité de biométhanisation Sibiom à Leuze, l’honorable membre a été conviée à une réunion de travail le jeudi 31/05 sur le sujet et j’espère la compter parmi les participants. Il existe derrière ce projet industriel un réel enjeu tant sociétal qu’énergétique pour lequel j’estime essentiel d’échanger entre les parties prenantes. Le modèle des cultures énergétiques lui tient particulièrement à cœur et je la rejoins entièrement.

    L’objectif de la réunion que j’ai moi-même initiée vise à bien comprendre les impacts du projet, mais surtout à dégager des pistes en vue de l’améliorer. Je ne souhaite personnellement pas inscrire la transition énergétique dans un modèle basé sur des cultures principales. Je suis par contre convaincu que les cultures ont un rôle à jouer dans cette transition. Je ne parle pas seulement des cultures principales (ou dédiées), mais également des cultures intercalaires qui ont cette particularité d’assurer la protection des sols tout en fournissant un cycle de production additionnel à ce que la terre peut donner. Tout cela doit évidemment s’envisager en veillant à un équilibre agroenvironnemental. Je l’invite donc à nous rejoindre le 31/5 pour prolonger ce débat passionnant.