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La renouée du Japon

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 382 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 16/04/2018
    • de MOUYARD Gilles
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    La renouée du Japon, cette plante dite invasive est souvent invoquée comme prétexte à de grandes campagnes d’éradication parfois très polluantes et très coûteuses pour le contribuable, mais surtout très inefficaces, voir contre-productives.
    Or cette plante est un indicateur de la pollution des sols aux métaux lourds. Elle peut également servir de fourrage aux animaux. Elle peut même être cuisinée.

    Dès lors, pourquoi ne pas voir en cette plante de nouveaux débouchés au lieu de prendre des mesures extrêmes qui ne sont pas positives en terme de résultat ?

    Il serait plus judicieux d’agir en amont sur la pollution de sols pour éradiquer définitivement la prolifération de cette plante dite invasive.

    Quelle est l’analyse de Monsieur le Ministre à ce sujet ? Peut-il faire le point sur la lutte contre la prolifération de la renouée du Japon en Wallonie?

    Serait-il favorable à développer des nouveaux débouchés dans l’utilisation de cette plante au lieu de prendre des mesures extrêmes d’éradication qui ne sont pas positives en terme de résultat?
  • Réponse du 07/05/2018
    • de COLLIN René
    Les renouées asiatiques sont effectivement des plantes exotiques envahissantes dont le développement est difficilement maîtrisable.

    À moins d’intervenir très tôt dans leur développement, il est rarement possible de procéder à l’éradication de leurs populations. Il est toutefois possible de mettre en place des mesures pour réduire la vigueur et limiter l'extension spatiale des massifs existants, éviter la dissémination d'individus et préserver les zones épargnées par l'invasion. Certaines techniques de lutte montrent des résultats encourageants et positifs. La Cellule interdépartementale espèces invasives de mon administration est occupée à finaliser la rédaction de fiches techniques décrivant en détail chacune de ces techniques d’éradication et d’atténuation. Celles-ci seront prochainement accessibles sur le portail d’information sur la biodiversité en Wallonie.

    Des mesures peuvent être notamment prises pour réduire la dissémination des renouées asiatiques via des terres contaminées par leurs rhizomes et j’invite l’honorable membre à interroger mon collègue, le Ministre Di Antonio, quant à l’adaptation du cadre réglementaire vis-à-vis de cette question spécifique.

    Les renouées asiatiques se retrouvent fréquemment dans les terres de remblais et sont souvent dispersées avec celles-ci. Elles sont capables de se développer sur des sols fortement pollués, mais on les retrouve également sur des sols sains, en ce compris à proximité ou dans des réserves naturelles.

    Dans la pratique, il n’est pas certain que le développement de nouveaux débouchés permette effectivement de limiter la dispersion et la dynamique d’invasion de ces plantes. Au contraire, certains débouchés secondaires peuvent être source de dispersion de l'espèce. Je citerai notamment à titre d'exemple son utilisation en décoration florale. L’utilisation industrielle des renouées ne peut en aucun cas s’accompagner de leur plantation, une pratique que d’aucuns pourraient recommander pour garantir la pérennité de la « ressource ».