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La disparition des oiseaux

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 385 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 17/04/2018
    • de MOTTARD Maurice
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et le Muséum national d’histoire naturelle de Paris ont lancé un cri d’alarme dans un communiqué commun qui doit être pris très au sérieux.

    Le déclin des oiseaux a subi une accélération ces dernières années !

    Selon Benoît Fontaine, biologiste, « Les chiffres ne sont évidemment pas une surprise, ils correspondent à des tendances constatées depuis déjà un moment et pas seulement en France. Même si les chiffres ne nous ont pas surpris, l’ampleur est catastrophique, très alarmante ».

    Puis-je demander à Monsieur le Ministre de dresser la liste des espèces d’oiseaux qui risquent de disparaître, si des mesures de sauvegarde ne sont pas adoptées et d’indiquer l’évolution par espèce en la matière ?
  • Réponse du 09/05/2018
    • de COLLIN René
    Benoît Fontaine, chercheur au CNRS, fait référence à deux études récentes qui mettent en avant le déclin prononcé des oiseaux des campagnes en France. Ce déclin est connu également chez nous et presque toutes les espèces des milieux agricoles disparaissent à la même vitesse. Les derniers résultats du programme de suivi des oiseaux communs (SOCWAL), initié en 1989 par Aves-Natagora avec le soutien financier de la Wallonie, précisent que c’est parmi les espèces des milieux agricoles que la proportion d’espèces en déclin est la plus importante. La perdrix grise, le faucon crécerelle, la tourterelle des bois, l’alouette des champs, l’hirondelle rustique, le pipit farlouse, la bergeronnette printanière, la linotte mélodieuse, le corbeau freux, l’étourneau sansonnet, le moineau friquet, le bruant jaune, le vanneau huppé, la pie-grièche écorcheur et le bruant proyer sont en déclin. Seules la tourterelle des bois et le bruant proyer sont cependant en fort déclin (plus de 5 % par an) et pourraient rapidement disparaître de nos campagnes.

    Plusieurs paramètres rentrent en ligne de compte pour expliquer ce phénomène. Les plus prépondérantes sont le manque de lieux propices à la reproduction, le manque de nourriture ou encore le morcellement des éléments de paysages ruraux. Les causes sont évidemment multiples, mais il est évident que l’environnement fortement anthropisé et les pratiques qui en découlent (urbanisation, remembrement, pesticides,…) contribuent au déclin de ces espèces.

    Il est donc essentiel de travailler sur le maillage écologique en plaine agricole, afin de restaurer le potentiel d’accueil de la vie sauvage de ces milieux qui représentent une surface importante du territoire. Cette restauration doit se faire à deux niveaux : d’une part sur base du principe de pyramide écologique, à savoir en partant de la reconstruction biologique des sols en restaurant leur teneur en carbone et en diminuant les doses de pesticides et, d’autre part, sur base du principe de réseaux écologiques en recréant des milieux refuges, haies, massifs de buissons-ronces, bandes intercalaires permanentes…

    Un déclin fort marqué touche également des espèces en provenance d’autres milieux. La gelinotte des bois, si elle n’a pas déjà disparu, est ainsi dans une situation extrêmement critique. Le tétras lyre dans les Fagnes, le butor étoilé, la locustelle luscinioïde et la rousserolle turdoïde dans les roselières, l'engoulevent d’Europe dans les coupes forestières ou encore le serin cini des milieux semi-ouverts sont dans la même situation et pourraient bien disparaître de notre territoire. Les causes du déclin de ces espèces sont diverses, mais la disparition de leurs habitats et la surabondance de prédateurs (renard et sanglier) contribuent fortement à leur disparition, en particulier pour les espèces nichant au sol.