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La politique de transition en matière de sortie du néclaire

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 222 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 17/04/2018
    • de MOTTARD Maurice
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget, des Finances, de l'Energie, du Climat et des Aéroports

    Qu’est-ce qui va remplacer les réacteurs ?
    Le gaz ? Un peu, beaucoup ?
    Les importations ? Un peu, beaucoup ?

    Pour le Bureau du Plan, à l’heure actuelle, en cas d’arrêt ou de perte d’un réacteur nucléaire, on compenserait le manque de production par 75% d’importations et 25% par la production des centrales au gaz.

    Ça c’est pour aujourd’hui, mais demain, comment va évoluer la consommation ?
    Où en sera le développement des énergies renouvelables ?
    Quel sera le prix de l’énergie ? La disponibilité des centrales nucléaires ? Le degré d’électrification des transports ?

    Tout cela va dépendre des politiques qui seront mises en place concernant la transition.
    Quelle sera donc cette politique ? Plutôt ambitieuse ou plutôt timide ?
  • Réponse du 07/05/2018
    • de CRUCKE Jean-Luc
    Le remplacement du nucléaire sera un mix entre :
    - des centrales au gaz ;
    - des importations ;
    - des moyens flexibles du côté de la demande et du stockage. L’efficacité énergétique (réduire nos besoins) y contribuera également, même si elle sera compensée par l’augmentation de la demande en raison de la tendance à l’électrification (pompes à chaleur, véhicules électriques, process industriels, …) ;
    - des énergies renouvelables variables et de stock ;
    - des unités de cogénération (renouvelable et gaz).

    Comme peut le constater l’honorable membre, ces différents moyens concernent les différents niveaux de pouvoir (compétences fédérales et compétences régionales), raison pour laquelle un pacte national était indispensable.

    L’électricité s’échange sur le marché européen et les interconnexions nous permettent de nous approvisionner en électricité au moindre coût, mais également d’exporter lorsque nos coûts de production sont inférieurs à ceux de nos voisins. En 2014 et 2015, la Belgique a fortement augmenté son importation en raison de l’arrêt des centrales nucléaires. Il est vrai que leur arrêt définitif pourrait augmenter significativement les importations si elles ne sont pas remplacées par d’autres outils. Ces importations pourraient être envisagées de manière transitoire, le temps de disposer des outils flexibles nécessaires. De l’autre côté, les centrales nucléaires elles-mêmes n’affichent pas une disponibilité régulière et conduisent à des importations. Comme je le disais dans une précédente réponse, la plaque européenne est aujourd’hui en surcapacité, bien que cela doive changer dans les années à venir, une bonne partie du parc arrivant au terme de son exploitation (durée de vie technico-économique ou choix politique).

    Rappelons également la dynamique européenne de l’Union de l’énergie. Dans ce cadre nous devrons prendre en compte l’évolution du parc de production de nos voisins. Nous ne pouvons en effet pas compter sur la disponibilité de leurs capacités pour nous approvisionner en cas de tension sur le marché. Malgré l’Union, chaque état membre reste responsable de sa sécurité d’approvisionnement. Il est donc impératif de veiller à disposer des outils nécessaires, à tout le moins en attendant une réelle approche européenne (ex. la décision unilatérale de l’Allemagne de débrancher ses outils nucléaires sans consultation pourrait nous mettre à mal si nous ne disposons pas nous-mêmes des capacités suffisantes pour satisfaire nos besoins.). il y a donc lieu de trouver le bon équilibre entre capacités propres et importations. C’est cet équilibre que nous avons veillé à traduire dans le pacte en défendant des objectifs tant en renouvelables qu’en gaz.

    Concernant le prix global de l’énergie, je l’invite à parcourir l’étude « Electricity scenarios for Belgium towards 2050 » (ELIA, nov 2017), en complément aux études « energypact scenarios ; adequacy and system costs » (professeur Albrecht, 2018) et l’étude « impact van het pact, bijkomende cijfers ter saving van een Energiepact » (Bureau fédéral du Plan, 2018). Ces études donnent des idées des prix possibles, mais qui ne peuvent être sortis de leur contexte. Comme dit précédemment, la formation des prix dépend tellement de l’évolution du parc européen, qu’il est délicat de faire un exercice à l’échelle belge.

    Pour étayer mes réponses, je l’invite à consulter les réponses données aux questions écrites 268 et 228 de Monsieur Stoffels.