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L'expérimentation animale

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 1028 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 17/04/2018
    • de WAROUX Véronique
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    Il y a peu, des chercheurs du laboratoire de médecine expérimentale de l’ULB, avec l’aide de l’UMons, ont conçu un simulateur cardio-vasculaire qui a été breveté par l’Office européen des brevets. Afin de produire les conditions dynamiques du système vasculaire, ces chercheurs ont conçu et développé un banc d’essai qui offre une alternative à l’expérimentation animale. Monsieur le Ministre connaissait-il l’existence de cet appareil ?

    Ce simulateur va permettre entre autres l’étude des flux sanguins dans les anévrismes cérébraux, reconstitués à partir d’images en 3D de patients. Ce sera un autre domaine d’observation médicale. Enfin, l’appareil servira à tester de nouveaux médicaments et prothèses en conditions réelles, en dehors du corps humain. Monsieur le Ministre peut-il nous dire ce qu’il pense de ce projet ? Permettra-t-il réellement de diminuer les expériences sur les animaux et si oui, à quelle échelle ? De combien d’animaux sauvés de l’expérimentation animale parle-t-on ? Connaît-on la date approximative à laquelle ce simulateur pourra être actif dans les centres de recherche belges ?

    Il y a quelques mois, je parlais de la méthode In Ovo qui permet également de réduire les tests sur les animaux. On peut constater que les chercheurs sont de plus en plus sensibilisés à cette cause. Quelles actions sont mises en place pour élargir cette sensibilisation ?

    Monsieur le Ministre suit-il les dossiers régulièrement ? Quel est le pourcentage de réduction d’expérimentation animale depuis les dernières années ?

    Monsieur le Ministre a-t-il des chiffres à nous communiquer ?
  • Réponse du 03/05/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    La presse a en effet relayé le 26 mars dernier une annonce de l’Université Libre de Bruxelles concernant un simulateur médical qui ouvre des perspectives de recherche alternatives à l’expérimentation animale. L’on peut se réjouir de ce projet mené par une université francophone. Un certain recul sera néanmoins nécessaire pour évaluer son effet sur l’utilisation des animaux d’expérience.

    De manière générale, il convient de saluer chaque progrès dans les méthodes de recherche qui permettent de réduire le recours aux animaux d’expérience tout en garantissant l’efficacité de la recherche scientifique.

    Au sujet de ces méthodes alternatives à l’expérimentation animale, l’avant-projet de Code du bien-être animal propose d’instituer un Comité wallon pour la protection des animaux d’expérience. Ce Comité sera notamment chargé de promouvoir les méthodes alternatives à l’expérimentation animale, en formulant des avis relatifs au développement et à la mise en œuvre de méthodes visant à réduire, raffiner et remplacer les expériences sur les animaux, en stimulant et coordonnant la recherche sur les méthodes alternatives, en collaborant au niveau international en matière de validation de ces méthodes afin d’encourager leur utilisation, et en favorisant les échanges de données en la matière.

    L’avant-projet de Code prévoit également que le Gouvernement adopte une stratégie wallonne en matière d’expérimentation animale et de méthodes alternatives. Cette stratégie sera guidée par les principes de remplacement, de réduction et de raffinement en matière d’expérimentation animale, et de développement des méthodes alternatives. Cette stratégie permettra d’avancer avec plus d’efficacité sur cette question particulièrement sensible et essentielle pour le développement de la recherche scientifique.

    Une évaluation globale de l’impact de cette politique devra le cas échéant être menée avec le Ministre de la Recherche, car l’Administration compétente pour le bien-être animal n’est pas informée à cet égard. En effet, seuls les projets nécessitant l’utilisation d’animaux d’expérience doivent être préalablement évalués et autorisés sur le plan du bien-être animal. Le nombre d’animaux d’expérience « épargnés » ne peut donc être estimé qu’indirectement, par l’évolution conjointe de l’activité de recherche scientifique en Wallonie et du nombre d’animaux d’expérience utilisés.

    La tendance actuelle en matière d’expérimentation animale est à la réduction du nombre d’animaux utilisés, malgré une augmentation de +/- 2,5 % de projets par an. Le nouveau portail du bien-être animal offre toute une série de statistiques wallonnes et belges en matière d’utilisation d’animaux à des fins scientifiques.